Sarkozy reconduit à la frontière au nom de l’immigration choisie

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Mercredi 30 mai 11h 30. La grande salle du tribunal administratif de Lyon est pleine à craquer. Les élèves du lycée Marcel Sembat à Vénissieux sont venus en nombre soutenir l’un d’entre eux Marcel N. placé en rétention, à quelques jours du bac, en raison d‘un arrêté de reconduite à la frontière.

Maître I., son avocat, rappelle qu’après avoir obtenu un passeport de l’ambassade du Cameroun le jeune homme a rejoint son frère installé depuis près de 20 ans en France et depuis naturalisé. Il expose les diverses démarches entreprises par son jeune client pour obtenir un titre de séjour régulier puis c’est au tour du jeune homme d’expliquer les raisons qui l’ont poussé à rejoindre son frère et à s’inscrire au collège, dès la rentrée de septembre 2003, poursuivant depuis quatre ans une scolarité sans problèmes particuliers et sans jamais redoubler.

À ce moment intervient le représentant de la préfecture qui expose la régularité de l’interpellation, précise qu’il pourra toujours accomplir dans son pays les formalités lui permettant de poursuivre ses études en France et se plaît à ajouter que malgré quelques encouragements, voire quelques félicitations, les résultats scolaires de ce garçon sont cependant, selon lui, moyens ce qui, à ses yeux, compromet une éventuelle possibilité de retour.

Le public, resté jusqu’alors très attentif, devient agité et quand on lui demande de quitter la salle d’audience l’émotion est palpable. Une trentaine de personnes discute encore dans le hall lorsque le représentant de la préfecture quitte à son tour la salle du tribunal. Un militant de RESF l’interpelle alors en lui signifiant, qu’à son avis, il dépasse le cadre de ses attributions en se permettant de porter un jugement sur la qualité du travail d’un élève et que si le chef de l’état avait dû être apprécié, en son temps, de la même façon il serait aujourd’hui en Hongrie. Un autre ajoute que la médiocrité de ses notes ne l’a toutefois pas empêché de devenir avocat.

Devant l’attroupement qui se forme intervient à ce moment une personne qui se présente comme le président du tribunal administratif et qui estime que Mr G. a rempli normalement sa mission, qu’il s’agit-là de terrorisme intellectuel et que lui-même n’apprécie guère de travailler sous la pression. Une miltante lui fait remarquer que l’audience est publique et lui demande s’il entend maintenant siéger à huis-clos, une autre précise que s’ils n’ont pas, eux, ni l’intention ni les moyens de faire pression sur les décisions ce n’est pas le cas, par contre, du pouvoir puisqu’à l’occasion du procès de la famille RABA et devant une salle remplie de journalistes, le juge avait commis l’imprudence d’évoquer la conversation qu’il avait eu avec le représentant de l’état avant que l‘audience n’ait lieu. L’avocat de la famille avait d’ailleurs, devant ce procédé, envisagé l’annulation de la procédure.

Le président du tribunal administratif considère qu’il s’agit-là d’un regard militant, ce à quoi ses interlocuteurs répondent qu’ils ne sont présents qu’en tant qu’observateurs de la façon dont on rend en leur nom la justice, que leurs propos sont aussi partisans que les siens sont connotés, et que si on les qualifie de militants ils ne le sont devenus qu’en raison de décisions de tribunaux obéissant eux-mêmes à des directives politiques.

Deux regards …deux mondes …une France rassemblée !?

Pour éviter que la discussion ne s’envenime les participants à cette réunion improvisée décident alors de quitter le palais de justice non sans faire remarquer, au passage, que l’immigration choisie vient de faire son entrée dans les tribunaux à travers une nouvelle prérogative…l’appréciation judiciaire des résultats scolaires !

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