A peine deux mois après le G20 d’Hambourg, et alors que les élections allemandes approchent, le ministre de l’intérieur Thomas De Mazière a décidé de bannir Indymedia Linksunten, allant même jusqu’à interdire son logo. Des perquisitions dans plusieurs lieux ont en outre accompagné cette attaque, dont dans un centre social de Freibourg, qui a mobilisé 250 policiers anti-émteutes pour sécuriser la ville.
Trois personnes à Freibourg ont ainsi reçu l’ordre de mettre fin aux opérations de maintenance du site Indymedia Linksunten. Selon la presse allemande, des ordinateurs et un serveur ont été saisis pendant les perquisitions. [édit] Le gouvernement allemand aurait par ailleurs demandé aux autorités française de saisir un serveur situé en France, hébergé chez OVH. Entre temps, l’équipe du site s’est occupé de transférer le site vers un autre pays, ce qui, nous l’espérons, devrait leur permettre de le remettre en ligne d’ici peu. C’est en tout cas ce qu’indique le choix du texte désormais en accueil du site « On revient bientôt... »
La loi allemande protège en théorie les sites d’information, mais ceux qui écrivent ces lois savent aussi comment les détourner. Pour pouvoir bannir le site, l’état allemand a donc décidé de le classifier comme un « club » (sorte d’association en allemagne), ce qui le place en dehors des protections habituelles du droit de presse dans ce pays. Et bien sûr, pour faciliter ses opérations, rien de plus simpe que d’y ajouter l’adjectif « terroriste ». [édit] De fait, le collectif Indymedia Linuksunten avait une association déclarée, et selon la loi allemande qui les régit : « Les associations dont le but ou les activités contreviennent aux lois pénales, ou qui sont dirigées contre l’ordre constitutionnel [...] doivent être interdites. ».
Les représentant de l’état allemand ont malgrés tout reconnu qu’un tel blocage était virtuellement impossible, et c’est sans doute pourquoi le ministre de l’intérieur a déclaré que toute reprise d’activité du site serait considéré comme une crime. Il est pourtant inutile de rappeler l’effet que provoque, systématiquement, toute attaque sur un automedia aussi suivi qu’est Indymedia en général. Comme le rappelle intelligemment RSF : « Indymedia est un réseau de sites fonctionnant sans responsable éditorial et sur lesquels les internautes postent librement leurs messages. »
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