Le centre de rétention administrative de Vincennes était la plus grande prison pour sans-papiers de France. Il y régnait un état de révolte quasi permanent : affrontements avec la police, refus de manger, d’être comptés, cartes déchirées, chambres brûlées... Le 21 juin 2008, Salem Souli, un retenu qui avait réclamé en vain ses médicaments y mourait. Le lendemain 22 juin, les retenus organisèrent dans le centre une marche silencieuse qui fut fortement réprimée. Au cours de la révolte qui s’en suivit la prison est partie en fumée. Depuis l’incendie l’État a multiplié les arrestations de retenus présents ce jour-là, dans le souci évident de faire des exemples et de dissuader quiconque de se révolter. Dix personnes sont à ce jour poursuivies pour « destruction de biens par l’effet d’incendie et violence à agent de la force publique avec une incapacité totale de moins de cinq jours en réunion ».
(cf : http://www.cnt-f.org/cnt42/article151.html)
Le procès aura lieu du 25 au 27 janvier à 13h30 au tribunal de grande instance de Paris (métro cité)
SOUTIEN AUX INCULPÉS, semaine de solidarité du 17 au 24 janvier
A qui profite l’enfermement...?
Les centres et zones de rétention font émerger un secteur lucratif où les sans papier-es sont considéré-es comme un marché et des client-es potentiel-lles. Les entreprises sont sollicitées comme prestataires de service par appel d’offre, dans le cadre des politiques françaises et européennes de gestion de l’immigration.
Ces entreprises jouent bien souvent sur deux tableaux, utilisant une main d’œuvre de travailleurs-euses sans papiè-res (bâtiment, transport, entretien...) et participant en même temps à leurs rejet du territoire français.
Cette large participation est difficilement perceptible dans un contexte de déréglementation de l’activité économique : les très grands groupes possèdent et/ou sous-traitent à une myriade de petites et moyennes entreprises dans tous les secteurs.
Bnp paribas et bouygues GFC construction (qui ne sont qu’une partie d’une longue liste d’entreprises rentrent largement dans cette logique du profit de l’enfermement. Ces deux entreprises participent d’une même volonté d’expulsion et d’emprisonnement des sans papier-es, soit en tant que délatrice soit en tant que constructrice.
Les montrer...les rendre visibles dans chacune de nos rues et avenues...dévoiler leur actes c’est ne pas laisser leur collaboration idéologique et économique se dérouler impunément.
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