En quoi la réforme des retraites est-elle sexiste ? Et pourquoi dois-je rejoindre le cortège du Planning Familial 69 ?
Quelques chiffres
Les femmes* touchent en moyenne une pension de retraite inférieure de 40% à celle des hommes.
Les femmes* sont toujours payé-es 28% de moins que les hommes
37% des femmes vivent en dessous du seuil de pauvreté contre 15% des hommes
La pénibilité du travail des femmes* n’est pas reconnue : pourtant les infirmières ont une durée de vie inférieure de 7 ans à celle des autres femmes.
1 femme sur 7 devra attendre 67 ans pour une carrière complète contre 1 homme sur 12
En quoi la réforme est-elle sexiste ?
La réforme des retraites valorise des carrières complètes. Or on sait que les personnes sexisées sont les plus susceptibles d’avoir des carrières fragmentées car ce sont iels qui s’occupent du travail reproductif et de l’éducation des enfants, mais aussi parce que les personnes sexisées, racisées, handies et/ou lgbtqia+ sont plus exposées aux discriminations au travail, rendant plus difficile une carrière complète au sein d’une même entreprise. Schéma largement valorisé par le gouvernement de manière générale mais aussi dans cette réforme.
Les métiers dits « féminin » sont moins valorisés financièrement ce qui a un impact immédiat sur le montant des retraites. Les inégalités salariales qui sont de 28% lors de l’emploi passent à 40% au moment de la retraite. La réforme prévue par le gouvernement ne permet pas de réduire ces inégalités.
Le gouvernement explique que sa réforme est féministe car elle prend en compte les congés parentaux (majoritairement pris par les femmes*) des personnes ayant des carrières longues. Mais, bien que 1 annuité soit prise en compte au maximum, la réforme ne permettra plus aux femmes* ayant cotisé les 43 annuités avant les fameux 64 ans de partir à la retraire avant 64 ans. Iels seront obligé-es d’attendre, ce qui n’était pas le cas jusque là (pour les personnes avec des carrières longues). Qui plus est, cette mesure ne concerne que les personnes avec des carrières longues, soit environ 3000 femmes. Un peu une blague quoi.
Le gouvernement instrumentalise la cause des femmes (la grande cause du quinquennat n’est-ce pas) en tentant de nous faire croire que la réforme porte des mesures favorables pour les femmes. Or, des mesures tout juste neutres, voir qui aggravent les inégalités, ne sont pas des avancées.
Cette réforme ne prend toujours pas en compte les travailleur-ses du sexe et les personnes sans-papiers qui travaillent sans cotiser ou bénéficier des protections sociales.
Il est aussi important de noter les discriminations spécifiques dont sont victimes les personnes handicapées qui, pour certain-es travaillant en ESSAT, ne sont pas concerné-es par les droits du travail. Or, une réforme juste socialement comme la vante le gouvernement, prendrait en compte toutes ces discriminations pour les effacer. Le but de cette réforme est bel et bien de capitaliser sur un déficit supposé plutôt que de réduire les inégalités sociales.
Comment inscrire l’AG dans cette lutte ?
L’AG Féministe 69 est un lieu de réflexion autour des oppressions et discriminations dont nous sommes victimes. Notre objectif est de mener une grève féministe le 8 Mars 2023. La réforme des retraites touchent directement nos droits et nos conditions sociales. Pour cela, dans nos revendications et dans nos actions, nous allons agir pour lutter contre cette réforme. Rejoins-nous pour discuter ensemble de la forme que cela prendra : tractage, post, pédagogie, cortèges, ...
Prochaines AG Féministe :
x 8 Février de 18h à 20h
Amphy Jaboulay
Campus des quais (Berges du Rhône)
Université Lyon 2
x 25 Février de 14h à 16h30
Annexe Espace Communal de la Guillotière
27 rue Salomon Reinach
*Sources :
AG Paris Banlieue - Tract Grève Féministe pour nos retraites
Franck Arnaud, Les retraités et les retraites, DRESS 2021
CGT Info Retraite - Cette réforme instrumentalise la cause des femmes
Des chiffres et des Luttes, Blog de Médiapart, La réforme favorable aux femmes, vraiment ?
Jacques Littauer, Reforme des retraites : Elisabeth Borne n’est pas l’avenir de la femme
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