Rennes, Toulouse, Paris, Lille, Nantes, Caen, Saint-Brieuc, Grenoble… un peu partout dans l’hexagone les manifestations tournent à l’émeute ; le mouvement anti-cpe prend de l’ampleur et en même temps change de nature : non plus des cortèges réclamant une exploitation stable et garantie mais une offensive contre le contrôle policier de nos nuits comme de nos jours. Bon ça se passe comme ça un peu partout… mais pas vraiment sur Lyon. Ici précisément la police travaille à casser toutes les dynamiques qui risqueraient de transformer les manifs en autre chose que la traditionnelle kermesse bien encadrée par le SO et rythmée au son des slogans débiles made in UNEF. Résultat : la simple participation à une « manifestation sauvage » peut valoir une interpellation musclée et des poursuites plus ou moins fantaisistes (mais avec de vraies peines pas drôles à la clé) du genre « participation à une manifestation armée » (si vous avez une bouteille sur vous), « violence sur agent au moyen d’une arme par destination » (si vous avez plus rien dans les mains), « vol avec violence » (si vous chahutez les RG).
Entre le 22 mars et le 4 avril, de manifestations nocturnes en actions de blocage, près d’une cinquantaine de personnes ont été interpelées sans qu’on puisse établir précisément combien sont actuellement poursuivies (dix, davantage ?). Ce flou intentionnellement entretenu du côté des commissariats marque ici encore la faiblesse de notre organisation actuelle face aux dispositifs policiers et judiciaires. Un collectif s’est tout de même monté pour assurer un soutien concret à l’ensemble des inculpé/es (soutien-inculpes@no-log.org) ; mais il s’agit aussi de ne rien lâcher dans la rue, face aux flics, qu’ils soient estampillés police nationale ou SO de la CGT…
Pas de justice, pas de paix !
aari bambelle
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