Il est des lieux, occupés ou non, qui portent en eux quelque chose de spécial et où flotte un esprit particulier, à la fois radical et ouvert. Le 70, allée des Demoiselles, bâtiment toulousain réquisitionné par le Crea en avril 2011 pour y loger des familles dans la débine, était de ceux-là. L’endroit a tenu plus d’un an avant d’être expulsé hier matin. Tristesse.
De ces deux jours passés au Crea, on garde un souvenir enthousiaste. Parce qu’on y a mangé - comme des rois - et pas mal bu ; fait de chouettes rencontres ; retrouvé les copains de CQFD et de Z ; et même écouté du rap. Mais surtout parce qu’on a regardé, écouté et appris, au gré des débats et discussions. Qu’on a découvert une belle mécanique, assez bien réglée et alimentée pour tenir les forces de l’ordre en échec, avoir toujours un coup d’avance sur les autorités, multiplier les ouvertures de lieux dans toute la ville. Et constaté qu’il n’y avait pas de fatalité à la tristesse de l’entre-soi militant et de l’auto-proclamée posture radicalo-révolutionnaire.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info