Riposte Féministe : Appel au Zbeul à Sciences Po Lyon pour la venue de Jean Lassale le 14 novembre
Alors que des associations et des collectifs ont demandé à l’association Ogmios d’annuler la conférence, l’évènement est maintenu. Pire que cela, le directeur d’Ogmios et ses soutiens masculinistes s’amusent à provoquer les étudiant·es féministes sur le groupe facebook de sciences po Lyon, à coup de commentaires méprisants et de memes ringards.
Les agressions sexuelles, les viols et toutes les violences sexistes ne sont pas un sujet d’amusement. Jean Lassalle est une figure d’agresseur, pas une figure politique.
Nous reprenons les mots des camarades féministes de Sciences po Lille qui, confrontées à la même situation, ont gagné en faisant annuler la conférence. En effet, nous ne nous arrêterons pas à des compromis, quels qu’ils soient, que notre mobilisation pourrait faire concéder aux responsables : « Nous considérons qu’inviter un agresseur sexuel pour débattre et discuter du harcèlement sexuel est non seulement irrespectueux vis a vis des victimes et survivant.e.s d’agressions à sciences po comme ailleurs, mais aussi illusoire dans la mesure où nos questions pourraient et seront éludées. Ce que nous condamnons, ce sont les propos tenus en réunion visant à minimiser les agressions sexuelles. Ce que nous condamnons, c’est le caractère systémique des violences et de la réduction au silence de celleux qui militent contre ce système. »
Au-delà de cet évènement précis, nous constatons que les violences sexistes sont institutionnalisées à Sciences Po Lyon : invisibilisation des luttes féminines, commentaires sexistes récurrents, intimidation des élèves...
L’établissement, qui se targue de former les élites de demain, est en réalité une école de l’oppression. Les élèves surveillé·es en permanence sont assujettis à une pensée capitaliste. Les combats de sociétés, qu’ils concernent les précaires, les racisé·es, les LGBTQI+, les femmes, l’écologie, la libération animale, sont au mieux exhibés comme caution, au pire totalement occultés.
Cette situation fait que des étudiants masculinistes, capitalistes et fascistes se sentent légitimes à déverser leur haine en toute légitimité. Nous appelons à une révolte anarchiste et féministe, et pour commencer, nous donnons rendez-vous aux militant·es de Lyon et en environs à nous rejoindre pour empêcher la conférence de Jean Lassalle, qui a lieu ce mercredi 14 novembre à 16h15 devant Sciences Po Lyon, au 14 avenue Berthelot.
Communiqué des étudiant.e.s engagé.e.s de l’IEP de Lyon sur la venue de Jean Lassalle
L’association Ogmios ne s’est pas posée la question de la légitimité qu’elle accordait a M. Lassalle pour faire cette conférence. Pas plus qu’elle n’a pris la peine de faire un communiqué expliquant ses positions vis a vis de ces accusations. De plus le collectif féministe Pamplemousse a tenté d’alerter l’association sur ce problème, mais n’a pas reçu de réponse satisfaisante de la part d’Ogmios. Aucune garantie concernant l’évocation des accusations et du sexisme de M. Lassalle pendant la conférence n’a été donnée. Quand bien même ces problèmes seraient évoqués, nous estimons scandaleux d’aborder le sujet en donnant la paroles à l’aggresseur, et non aux victimes.
Alors que la direction de l’IEP a fait signer à toustes ses élèves et son personnel une « Charte pour la lutte contre les discriminations et le harcèlement », nous trouvons scandaleux qu’une association légitime la venue d’un oppresseur dans le cadre d’une conférence.
L’association Ogmios refuse de remettre en question le déroulement de l’événement, et invoque une « censure politique ». Argument souvent utilisé pour justifier la présence de discours oppressifs dans l’espace public.
Nous demandons a l’association Ogmios de reconnaître ses erreurs et d’annuler la conférence avec M. Lassalle, comme cela a été fait à Lille.
Nous sommes conscient.es du travail nécessaire pour l’organisation d’une conférence, mais il est inacceptable de légitimer une prise de parole oppressive.
Nous suggérons à Ogmios de remplacer cet événement par une conférence portant sur le sexisme en politique, et d’inviter des intervenant.e.s qui ont subi ces oppressions plutôt que des oppresseurs.
Nous lançons un appel à toustes les féministes à s’organiser et à lutter pour défendre nos luttes au sein de l’IEP.
À bas le patriarcat, riposte féministe
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