Carrefour assassin

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Samedi après-midi, 30 personnes se rassemblent devant l’entrée du Carrefour Part-Dieu, là où Michael Blaise a été assassiné lundi...

Elles distribuent des tracts que tout le monde prend volontiers. La
sympathie pour le rassemblement est unanime, beaucoup remercient. Certain.e.s étaient sympathisant.e.s en colère, d’autres la larme à l’oeil. Un
attroupement se forme rapidement, les gens discutent.

Voir le texte du tract ici

Sur les pancartes : « Voleur tué, vigile en taule, Carrefour positive » et
« Michael Blaise, 25 ans, tué pour vol ».

Les langues se délient :
untel raconte qu’il s’est fait tabasser par ces mêmes vigiles en avril ;
untel qu’il s’est fait tabasser dans le même magasin très récemment. Il se sent même coupable de ne pas avoir porté plainte, ou de ne pas avoir envoyé une lettre à la direction de Carrefour : « Si je l’avais fait, peut-être qu’il ne serait pas mort. »

Une dame demande à un vigile « t’y étais, toi ? » Il répond « non non, moi je mets que des coups de poing »...

Devant le Carrefour, l’ambiance est tendue : de nombreux chefs sont à l’entrée du magasin, ainsi que des vigiles... En face, des regards complices et défiants s’échangent entre jeunes et vieux adossé.e.s aux murs.
Un jeune rebeu : « Aujourd’hui les vigiles contrôlent que les black, nous ils nous laissent tranquilles »

En quelques minutes les flics de la Part-Dieu rappliquent, intimant l’ordre de
cesser de distribuer des tracts. Finalement ils laissent faire et vont discuter
avec les chefs du supermarché. Quand il n’y a plus de tracts, le groupe s’en va, criant « Carrefour, Assassin ! », « Un mort, Deux morts, Trois morts, Avec Carrefour je Positive ! » et « Tabassé, Etranglé, Etouffé, Assassiné ! ». Il se dirige vers l’entrée de la galerie marchande, côté tram, où Michael traînait souvent. Là, des slogans sont lancés au mégaphone, de nombreuses personnes s’arrêtent, s’attroupent, discutent.

En 5 minutes ce sont 5 estaffettes de flics qui déboulent, auxquelles
s’ajouteront rapidement 4 camions de CRS, sans compter la BAC en nombre dans l’entrée de la galerie marchande, alors même qu’il n’y a plus qu’une dizaine de personnes...
Peur d’une révolte contagieuse ?...

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Sur le polo : « Michael Blaise 25 ans Torturé et Assassiné ICI »
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  • Le 5 janvier 2010 à 11:58

    Quelques heures après ce rassemblement de soutien à Michaël, deux jeunes sont emmenés par la police pour une baston qui n’a même pas eu lieu !

    Dans les environs de 19h30, sur le côté des escalators qui mènent au métro, donc à l’intérieur du centre commerciale, au rez-de-chaussée, deux jeunes sont sur le point de se battre, mais empêché par leur bande respective...

    La raison ? à priori une bête histoire de territoire !
    Quoi qu’il en soit, même si les esprits s’échauffent, la baston semble s’éviter d’elle même.
    Qu’à cela n’tienne, chien tenu en laisse, arrive un cow-boy maître chien du palais de la consommation... précédant d’une seule petite minute six ou sept flicaille lacrymos et flageball au point !

    Deux jeunes (il mesemble qu’ils étaient de la même bande...) sont retenus, controlés, arrêtés, menotés...
    De là il les emmènent et se retire dans un chemin de traverse répressif façon guerrilla civile ! à les voir faire, je ne savais plus si c’est moi ou eux qui jouons trop aux jeux vidéos...

    Pour finir petite échange verbale avec un jeunes d’une des bandes :
    "_ Dommage que vous ne vous soyez pas révoltés, à vous tous vous les auriez éclatés !!
    Ouais c’est vrai. Mais bon c’est trop risqué, moi je prends pas ce risque, avec les caméras et tout...
    C’est vrai que moi non plus je ne prends pas ce risque sans cagoule !"

    de là je lui explique mes positions et idées politiques, notamment sur la violence.
    pour toute réponse, j’obtiens une tête ahuri du genre :
    « Ouahou, c’est qui ce superman que j’ai en face de moi ! »

    ah jeunes des cités, si seulement vous preniez conscience de tout le potentiel « révolutionnaire » que vous avez, si seulement !

    Persée

    P.S : je précise que je n’étais absolument pas en situation de me faire contrôler, et que donc il est tout à fait possible que des erreurs se soit glissés... mais l’esprit reste intact !

  • Le 4 janvier 2010 à 01:13

    Je passais dans le coin à ce moment là, attiré par 8 fourgonnettes bleues et 4 voitures assorties. Un sourire en coin, je constate les raisons d’un tel attroupement policier : une petite poignée de manifestants pancarte à la main. Je rejoins la gare en face, précédé par 3 militaires, famas en bandoulière. Les contrôleurs passés, je m’assoupis dans le train, l’esprit serein, l’Etat veille à ma sécurité.

  • Le 3 janvier 2010 à 17:59

    "...
    Le travail tue, le travail paie
    Le temps s’achète au supermarché
    Le temps payé ne revient plus
    La jeunesse meurt de temps perdu
    ..."

    Raoul Vaneigem.

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