Une nouvelle publication lyonnaise incendiaire et gratuite disponible dès samedi un peu partout en ville. En avant première, l’édito du premier numéro :
"Outrage par geste, parole ou regard... « Outrage », c’est ce qui risque de tomber chaque fois qu’on croise un équipage de la BAC, ou trois flics dans le métro. Parce qu’on a l’audace de leur dire que la police et l’administration française, fidèles à leur tradition, raflent les étrangers ; parce qu’on a le malheur de venir de l’autre côté du périph’ et de ne pas s’écraser quand ils décident de fouiller, d’insulter ; parce qu’on a l’aplomb de les regarder pour ce qu’ils sont : une force d’occupation.
Dans une société qui fuit de toutes parts, il est vital pour le pouvoir de préserver l’illusion que tout va bien. « Circulez ! Y a rien à voir », comme disent les flics. Les délits d’outrage, de rébellion sont des instruments bien commodes pour mettre à l’amende tout ce qui remue un peu trop. Et de toutes façons la panoplie répressive est si vaste qu’à vouloir se débrouiller pour échapper au salariat et donc mettre en place des solidarités concrètes entre nous, à tenter de rendre les coups, on devient vite illégal ou criminel. Alors autant assumer.
Notre existence même devient une menace pour l’ordre et donc un outrage. Très bien, ça fera un bon titre. Le bon intitulé pour une publication qui vise à rassembler sur le même support, dans le même mouvement, toutes ces résistances, toutes ces existences rebelles que le pouvoir justement sépare : révoltes des cités, grèves des caissières, luttes des sans papiers, mouvement lycéen... Outrage c’est le nom de cette tentative : 1 000 exemplaires, gratuits, diffusés dans toute la ville, à faire circuler de mains en mains, pour donner à voir ce qui se trame dans les angles morts de la métropole, dans les quartiers, dans les tôles. Partir d’en bas, des pratiques concrètes, cibler nos ennemis et diffuser des tactiques de résistance pour que nos différentes luttes communiquent, pour qu’elles s’intensifient. Pour nous soustraire collectivement à cette France d’après, ou en tout cas la rendre ingérable : mettre du cœur à l’outrage, en refusant le contrôle (à l’ANPE, dans les TCL, en cas de prélèvements ADN...), par la grève, à coups d’émeutes ou de manifestations sauvages, rue par rue... nous rendre ingouvernables."
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