APPEL A LA GREVE ET A MANIFESTER LE 18 OCTOBRE 2007 DE L’UD CNT 69
Protection sociale, retraites et sécu, la fin du principe de solidarité ?
Le régime des retraites et la Sécurité Sociale ne cessent de subir des attaques de plus en plus violentes, remettant en question les principes même de la solidarité et de l’universalité, des piliers pourtant fondateurs de la protection sociale en France.
Sous prétexte de lutter contre de pseudo-privilèges, le gouvernement s’en prend aujourd’hui aux retraites des cheminots pour mieux s’en prendre demain à nous tous, salariés du public comme du privé. Rappelons que le passage aux 41 ans de cotisation pour tous est prévu dès 2009, puis à 42 ans en 2013. Le nombre d’annuités pour la retraite augmentent mais Fillon sait bien que les salariés ne pourront pas travailler 41, 42 ans et +. Ils n’auront donc pas leur retraite à taux plein et vont être encouragés à souscrire à des fonds de pension (retraites) et à des assurances privées (maladie), avec le coût et le risque que l’on sait (ENRON aux États-Unis).
Mais les vrais privilèges ne sont pas là où on nous le dit. Les patrons quant à eux sont exonérés de cotisations sociales, plus de 200 milliards de cadeaux leur ont été fait depuis 1991. Et on ose nous parler du trou de la sécu ! Celui-ci n’existe pas ! Il a été créé et creusé de toutes pièces par les exonérations et cadeaux de l’État au patronat afin de justifier le passage petit à petit d’un système de santé basé sur la solidarité aux assurances privées et ainsi substituer le profit à la solidarité ! La Sécu est financée par les cotisations des salariés et des patrons. Elle verse directement des prestations aux travailleurs retraités (les Pensions), aux travailleurs malades (remboursement des soins et des médicaments), aux travailleurs au chômage (allocation). Les cotisations font partie de notre salaire : c’est le salaire socialisé. Cet argent échappe aux capitalistes qui ne rêvent que d’une chose : mettre la main dessus pour le placer en bourse et faire encore plus de profits.
Ainsi, les travailleurs vont travailler plus pour que les patrons gagnent plus !
Casse programmée du service public.
Avec 23 000 suppressions de postes en 2008, puis 50 000 à 60 000 prévues tous les ans dès 2009, auxquelles s’ajoute le recrutement par CDI de droit privé au lieu du statut de fonctionnaire, c’est la mort du service public qui est en route.
Pour pouvoir licencier plus facilement, il ouvre le recrutement en CDI. On sait ce que cela a signifié à France Télécom et à La Poste. On prévoit aussi d’introduire la culture du résultat et la promotion au mérite.
En fait, on prépare clairement la privatisation ! Les suppressions de postes auront lieu dans les écoles, les collèges et lycées, les hôpitaux, les administrations, au mépris des usagers, alors que pour lutter contre le chômage et améliorer ces services ce sont des embauches massives dont nous avons besoin. C’est donc la qualité des services publics offerts qui va profondément se dégrader et l’on sait que ce sont les classes populaires qui en subissent les plus grands méfaits, renforçant ainsi les inégalités sociales. La place du service public dans une société est le reflet des choix sociétaux de celle-ci, et aujourd’hui se dessine une société capitaliste de plus en plus inégalitaire et autoritaire.
Public ou privé, tout le monde va y perdre !
Les attaques contre la Protection sociale et les services publics s’ajoutent à la remise en cause du code du travail pour mieux précariser, à la limitation du droit de grève pour mieux nous faire taire, ainsi qu’aux attaques contre les étrangers pour mieux détourner notre colère des vrais responsables de la situation sociale, en oubliant de préciser que les travailleurs immigrés sont aussi des producteurs de richesses qui cotisent pour remplir les caisses de la sécu et payer les retraites.
Pourtant, d’autres solutions existent. Le seul remboursement des cotisations patronales non versées depuis 1991 rembourserait le « trou » de la sécu. L’embauche massive de jeunes là où on en a besoin permettrait de laisser les plus âgés partir pour une retraite bien méritée. La taxation des profits de la spéculation, l’arrêt des cadeaux (exonérations, stock options, golden parachute...) pourraient être investis dans les services publics tellement plus utiles à la population.
Toutes ces attaques sont faites contre les travailleurs, il faut dire stop !
Stop à ce gouvernement qui enrichit les plus riches et appauvrit les salarié-e-s !
En 1995, les cheminots, les postiers, les enseignants et les salariés du privé ont empêché la mise en place du plan Juppé sur la Sécu. En 2006, les lycéens et les jeunes des classes populaires ont imposé l’abandon du contrat première embauche.
La force des travailleurs c’est la mobilisation, la lutte et la grève ! S’ils attaquent sur tous les fronts, nous devons répondre tous ensemble ! Faisons du 18 octobre la première étape d’une mobilisation générale contre ce gouvernement au service du patronat et pour affirmer d’autres choix sociétaires en terme de partage des richesses !
Pour faire céder le gouvernement, une journée de grève ne suffira pas. Il faut commencer à construire une grève reconductible, et cela passe notamment par des appels à des Assemblées générales interprofessionnelles !
Exigeons et battons-nous pour :
* le retour aux 37,5 annuités pour tous,
* l’arrêt des exonérations patronales et leur remboursement pour boucher « le trou » de la sécu,
* la création massive de postes dans les services publics pour les besoins de la population,
* l’arrêt du recours à l’emploi précaire,
* l’abandon des franchises médicales.
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