Débat - Actualité de la Charte d’Amiens (1906) avec Miguel Chueca

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Débat à La Gryffe, coorganisé par la plus belle des librairies libertaires avec l’OCL dans le cadre du 1er mai noir et rouge.

Le 1er mai est lié à l’histoire ouvrière. Et les luttes actuelles s’inscrivent dans une longue suite d’expériences et de luttes contre le capitalisme et pour l’émancipation. Dans cette expérience, l’adoption par la CGT française de la charte dite d’Amiens constitue un moment clé dans l’histoire du mouvement ouvrier révolutionnaire.

La charte adoptée en octobre 1906 par la CGT et connue à partir de 1912 sous le nom de Charte d’Amiens reste la référence théorique du syndicalisme, en particulier du syndicalisme révolutionnaire et du syndicalisme de lutte. Le vote pour cette motion rédigée par Victor Griffuelhes et Émile Pouget marque la victoire du courant anarchosyndicaliste dans le syndicalisme ouvrier de l’époque en France.

Nous en discuterons le vendredi 28 avril à 20 h à la librairie La Gryffe, avec Miguel Chueca.

Cette rencontre a lieu dans le cadre du 1er mai noir et rouge, et est coorganisée par l’OCL et La Gryffe.

Extraits d’un texte de Miguel Chueca sur la Charte d’Amiens [1]

On sait, au moins depuis un entretien paru en septembre 1920 dans l’Humanité, que la motion adoptée le 13 octobre fut l’oeuvre conjointe de Griffuelhes et de Pouget. Mais si elle est due à la plume de ce duo de grande classe qui symbolise si bien les « temps héroïques » du syndicalisme, et bien qu’elle ait été réduite par la postérité au seul mot d’ordre de l’indépendance syndicale, la résolution d’Amiens récapitule et met en forme, dans toute leur « sobriété doctrinale », les lignes directrices qui ont guidé le grève-généralisme français dès la naissance, en 1892, de la fédération des Bourses du travail. Elle reconnaît la valeur de la lutte de classe qui dresse les travailleurs « contre toutes les formes d’exploitation et d’oppression, tant matérielles que morales, mises en oeuvre par la classe capitaliste contre la classe ouvrière ». Elle met l’accent sur la double fonction du syndicat : à la fois réformiste et révolutionnaire, outil de résistance aujourd’hui, et base, demain, de la réorganisation sociale. Après un rappel, en préambule, de la finalité assignée à la CGT dans un de ces articles fondateurs, à savoir « grouper, en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat », la motion Griffuelhes déclare que le syndicalisme vise, au moyen de la grève générale, à réaliser l’émancipation intégrale des travailleurs par l’expropriation capitaliste. Enfin, elle rappelle la neutralité du syndicalisme à l’égard de toute « conception philosophique ou politique » et, partant, des « partis et des sectes » qui poursuivent, « en dehors et à côté » du syndicat, « la transformation de la société ».

P.-S.

Internet des fois quand même c’est chouette :
- on lira sur le site Pelloutier.net (!) le compte-rendu sténographique des débats du congrès de la CGT tenu à Amiens en 1906 (séances consacrée aux « Rapports entre les syndicats et les partis politiques ») ;
- quant au texte même de la Charte, il est disponible sur le site de la fondation Pierre Besnard.

Notes

[1Disponible sur le site Increvables Anarchistes

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