Au CH St Jean de Dieu, à l’unité Erasme, le 27 juin 2017, la cadre supérieure de santé accompagnée du médecin chef du pôle viennent nous annoncer, sous couvert de réduction budgétaire, la fermeture pure et simple de l’unité, dans un délai de deux ans maximum.
Mais que l’on se rassure ! Cela reste une hypothèse de travail, mais visiblement une piste qui est priorisée par la direction. Le but étant d’ « uniformiser » les moyens sur les pôles afin de conserver seulement deux unités d’entrée de 25 lits chacune. Ce qui signifie la suppression de 25 lits temps plein sur le G27. De plus, il est prévu une « mutualisation » des moyens entre le G25 et G26, ce qui supprimerait également 25 lits sur le G25.
L’argument reste le fameux « virage ambulatoire ». Mais aucune création de postes, ni de moyens supplémentaires, encore moins de structures pour accueillir ces patients ne sont envisagés !
En effet, l’hôpital se voit réduire son budget annuel de 2,5 millions d’euros et il va bien falloir les trouver quelque part !
Ce sont les patients, les familles et le personnel qui ont à subir ces impératifs financiers au détriment de l’accès au soin et d’une prise en charge de qualité.
Quant à nous, équipe d’Erasme, l’effet de cette annonce officielle a été cataclysmique. Après l’annonce de la fermeture du 11e poste, d’un travail sans médecin depuis plusieurs mois, l’injonction à réécrire un projet d’unité, voilà qu’on nous annonce qu’on est bon pour la benne, patients compris ! Après tous les sacrifices réalisés pour faire fonctionner au mieux notre unité, un absentéisme quasi-inexistant, nous méritons cette considération !
Après nous avoir adressé à plusieurs reprises des patients compliqués, relayés de manière intra-sectorielle, nous avoir baratinés sur l’intérêt de notre projet d’unité pour les prises en charge de patients psychotiques, voilà qu’on nous congédie sans aucun remerciement, et sans aucune explication.
Avec un mi-temps d’assistante sociale, nous sommes restés pendant des années à 30 patients, plus 10 à 12 patients en hôpital de jour.
Et l’on nous dit aujourd’hui que la durée d’hospitalisation est trop longue, que ces soins ne sont plus adaptés aujourd’hui et que notre approche en terme de groupes et de soins institutionnels coûte trop cher ! Et ce alors même qu’une approche en terme de soins institutionnels a fait ses preuves pour des patients promis à un circuit unité d’entrée-UMD !
On tente de nous rassurer en nous précisant qu’on ne fera pas l’objet d’un plan social mais que le personnel en place n’a aucune garantie de rester sur le secteur.
Nous, l’ensemble du personnel d’Erasme nous allons nous battre contre cette décision que nous refusons catégoriquement !
Car au-delà de la considération faite au personnel, c’est toute la chaine du soin qui est attaquée, toute la compétence et le savoir-faire professionnel qui sont dénigrés. Aucune solution n’étant apportée pour les patients, cela signifie tout simplement qu’ils vont se retrouver sans soin à l’extérieur, livrés à eux-mêmes avec leur pathologie.
Cette annonce concerne l’ensemble du personnel hospitalier, touché de plein fouet par l’ensemble de la restructuration et des restrictions budgétaires opérées par St Jean de Dieu.
Ne nous y trompons pas, il faut faire du soin lucratif, labélisé par l’ARS sans aucune préoccupation de la clinique des patients. IL FAUT FAIRE DU FRIC !
Nous n’allons pas en rester là et nous allons défendre nos emplois, la qualité de soins et leur accès pour tous les patients du secteur. Ensemble soyons solidaires pour le maintien de notre unité ! Luttons contre cette politique financière déshumanisante, battons pour une politique de santé publique et accessible à toutes et tous !
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