Je suis ici depuis début septembre, j’étais d’abord au centre de Metz. Après un mois, ils m’ont ramené à Charles de Gaulle pour un vol, j’ai refusé, ils m’ont mis en garde à vue et après ils m’ont mis ici à Mesnil-Amelot. Quand je suis arrivée, j’avais des médicaments que je prenais à Metz, mais ils m’ont tout pris. J’ai pleuré, j’ai tout fait, mais rien. C’était limite comme si je parlais avec personne, ils s’en foutaient.
Du coup, ils m’ont pris de force et ils m’ont mis dans la cellule. Là, j’ai compris que c’est comme une prison, c’est encore pire qu’à Metz. Ça ressemble beaucoup à une prison, la zone est insalubre, c’est dégradé et pas entretenu, les toilettes sont sales et bouchées.
La laverie c’est pas bien, les vêtements ils sentent, on est obligé de les laver après, mais nous non plus on n’a pas vraiment de savon, on a un petit savon, qui ne te permet même pas de te laver.
J’ai compris que c’est à toi d’aller voir auprès de l’administration, quand tu pars si t’as la chance tu rentres voir l’administration, si t’as pas de chance tu peux rester pendant 3 – 4 heures debout. Tu dois passer par une porte avec les policiers, s’ils te laissent pas rentrer tu peux pas voir l’administration, pareil pour l’infirmerie.
Par exemple, j’ai mal aux dents et j’ai essayé d’aller à l’infirmerie et ils me laissent pas rentrer, car ils disent que c’est trop tard pour aujourd’hui, ce sera demain 14h. C’est pour dire qu’ils s’en foutent, si t’as mal ou pas, ils s’en foutent.
>Un certain été 1996, la lutte du collectif de sans papiers de Saint-Bernard
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Ce texte retrace la lutte mené par un collectif de sans-papiers pour obtenir leur régularisation via notamment l’occupation de l’église Saint-Bernard (Paris) de juillet à aout 1996. Il est tiré de l’introduction du livre Liberté pour tous avec ou sans papiers - Une lutte contre la machine à...
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