Ce jeudi 14 juin 2007, Audrey et Cesari comparaissaient ensemble, comme première affaire tout de suite dès 14h, à la salle d’audience des comparutions immédiates au tribunal de Lyon pour la deuxième fois, suite au report de l’audience du 14 mai 2007. De nombreuses personnes sont venues les soutenir, à tel point que tout le monde n’a pas pu entrer dans la salle. De nombreux policiers en armes se tenaient, debout, au fond de la salle.
Les faits
Les faits ont été brièvement repris par le président ; il s’est surtout intéressé à connaître l’éventuelle préparation de cet acte, connaître la personnalité des prévenus et entendre les parties civiles.
Les faits de tentative de destruction par le feu d’un local de l’UMP à Villeurbanne étaient reconnus : le 8 mai au soir Audrey a donné des coups de pied dans la vitrine, dèjà brisée depuis plusieurs jours, Cesari a jeté deux cocktails molotov qui ont enflammé une partie du local. Les dégâts sont matériels et consistent en la destruction de la moitié du local de l’UMP.
L’association Changeons la ville (façade associative de l’UMP) qui occupait le local s’est portée partie civile et a fait observer que le personnel qui travaillait dans le local a compris que ça n’était pas lui qui était directement visé mais Sarkozy. Le coût de la réhabilitation du local est estimé à 17.000 euros.
Les réquisitions
Pour le procureur l’intelligence des prévenus est prétexte à charge, ils devraient être plus sensibles à la loi. Le procureur requiert une peine mixte, c’est à dire 18 mois de prison dont 6 mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant 2 ans, avec mandat de dépôt et une interdiction des droits civiques et familiaux pendant 5 ans.
La défense
Les deux avocats, Marie-Noëlle Fréry pour Audrey, et Sébastien Guérault pour Cesari, ont personnalisé le dossier, c’est à dire qu’ils se sont attachés à faire ressortir la personnalité habituelle de chacun, leur activité, faire comprendre leur histoire. Une témoine est venue à la barre pour évoquer le travail sérieux et volontaire d’Audrey dans l’école où elle travaille en contrat précaire.
Il en est ressorti beaucoup de sérénité et de dignité pour un couple, attendant un enfant, qui vit dans une situation financière précaire, travaille à 1/3 temps et se consacre à fond à une activité bénévole et/ou associative aux services des autres, notamment des sans-logis.
Le soir du 8 mai, cela fait plusieurs semaines qu’ils donnent leur énergie jour et nuit pour les sans-logis et ils ont vent que tout leur travail associatif va être balayé par l’élection du nouveau président ; ils perdent pied et c’est un sentiment d’impuissance qui déclenche leur passage à l’acte.
Le délibéré
Le Tribunal reconnait les deux prévenus coupables, les condamne à un an de prison dont huit mois avec sursis, à une interdiction des droits civiques pendant un an et à payer 17.000 euros de dommages et intérêts.
Le président ajoute lui-même que, du fait qu’elle a une proposition d’emploi, Audrey bénéficiera d’un régime de semi-liberté pour accomplir sa peine pendant quatre mois.
En ce qui concerne Cesari, de nationalité polonaise, il a donc quatre mois ferme, sans compter les réductions de peines et les cinq semaines de prison déjà effectuées.
Quelques passages en image et en texte du procès en report de comparution immédiate d’Audrey et Cesari le jeudi 14 juin 2007 :
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