Tomás Ibáñez
Barcelone 1er Décembre 2017
Tout ce qui est construit d’en bas est bon ... à moins que cela ne s’érige sur des socles préparés d’en haut ...
Au moment où la campagne électorale est sur le point de commencer et de nous plonger à nouveau dans le lamentable spectacle de la compétition entre Partis pour récolter le maximum de voix, il n’est peut être pas inutile de faire le bilan de l’intense période de confrontation entre, d’une part, le Gouvernement et l’État espagnol, et de l’autre le prétendant au titre d’État catalan. Une confrontation dans laquelle les secteurs révolutionnaires, ainsi que beaucoup d’anarchistes et d’anarcho-syndicalistes, ont participé sous prétexte qu’il fallait prendre parti, il fallait être là où le peuple était, et qu’il était nécessaire de choisir de lutter
Aujourd’hui, la question n’est plus de savoir si, partant de positions libertaires, il était logique de collaborer avec un projet dont le but ultime était la création d’un Etat, ou s’il était cohérent de participer à un affrontement dirigé par le nationalisme catalan. Il s’agit plutôt de savoir maintenant, si la partie du mouvement anarchiste qui s’est lancé dans cette bataille va examiner les pour et les contre de sa démarche, ou si, au contraire, elle va élaborer un discours destiné à justifier sa participation dans cet affrontement et à montrer que, finalement, elle a fait ce qui était le plus approprié dans une situation certainement complexe.
Le fait est que les principaux arguments de ce discours sont déjà en train d’émerger et pointent vers une mythification de certains événements qui sont fortement magnifiés. S’il s’agissait d’une simple divergence concernant l’évaluation subjective de ces événements, le fait ne serait pas inquiétant, il le devient lorsque nous nous trompons nous mêmes sur quel a été le chemin que nous avons parcouru car cela engendre des points aveugles qui troublent notre perception quand au comment, et par où, continuer à avancer.
Ce discours recueille à juste titre le fait que le défi catalan présentait des facettes susceptibles de motiver la participation des adversaires du statu quo existant. En effet, le conflit qui a éclaté en Catalogne a mobilisé les partisans d’une société plus juste et plus libre, teintée de démocratie participative et de touches anticapitalistes, et qui étaient opposés, entre autres points :
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