Si vous souhaitez prendre le train, le bus, circuler en ville en voiture ou à pied, faire quelques achats ou aller à la bibliothèque mais que dans le même temps vous êtes soucieux de votre vie privée, évitez à tout prix la Part-Dieu.
En effet, on vient d’apprendre que l’Etat, les collectivités locales et des partenaires privés viennent de se mettre d’accord pour mettre en commun dans cette zone leurs « informations de sécurité » et notamment des données relatives à la vidéosurveillance.
Afin que le petit commerce et les voyages se déroulent en toute sérénité et que surtout rien ne se passe, on apprend dans Lyon Mag que « Etat, Grand Lyon, Ville de Lyon, Unibail-Rodamco qui gère les deux centres commerciaux, SNCF, Keolis, LPA, CFTA qui exploite le Rhônexpress et Colliers UFG PM qui possède le »Crayon« ) » vont donc collaborer au super fliquage du quartier de 0,5 km2. Quand il s’agit de fliquer la population, public et privé s’entendent comme larrons en foire.
En général quand on nous dit « mutualliser les moyens » ça sous-entend réduction des « coûts » et des effectifs. Ca ne fonctionne pas pour ce qui concerne notre fliquage. Lyon Plus du 20 décembre nous annonce ainsi que "le poste de commandement du centre commercial de la Part-Dieu va être équipé en janvier de près de 400 caméras ultra-performantes au lieu de 53 actuellement. Et d’ici deux ans, l’ensemble de ce secteur comprenant la gare, le centre commercial, les
tours et le pôle multimodal sera couvert par 800 caméras soit 320 de
plus qu’aujourd’hui." 1200 caméras au total donc. Parce que l’industrie de la vidéo-surveillance, qui se porte si bien à Lyon, et dont le principal lobby est d’ailleurs basé dans notre bonne ville, faut bien lui offrir de juteux débouchés commerciaux.
Au choix donc, éviter la Part-Dieu, ou la cramer au plus vite. De toutes façons, si vous comptiez faire vos achats de Noël là-bas c’est mort pour ce week-end, les salarié-e-s du centre commercial sont appelé-e-s à la grève (et pourraient d’ailleurs au passage réclamer une prime pour le fait de devoir se faire mater à longueur de journée en bossant, en pause ou en se rendant sur leur lieu de travail). En attendant, pour le Progrès (article sur abonnement), pour Lyon Mag ou encore Lyon Plus qui se sont fait l’écho de ces annonces terrifiantes, il ne s’agit toujours que d’« améliorer la sécurité des voyageurs, usagers et consommateurs ». Dormez, braves gens.
PS : toute information complémentaire au sujet de ce nouveau plan de caméras et cette collaboration public/privé est bienvenue. Un projet de cartographie de la vidéo-surveillance lyonnaise, initié par Rebellyon, a d’ailleurs anticipé cette question de la collaboration public/privé et est en cours de réalisation. Si vous souhaitez participer à l’avancement de ce projet, pas encore public, vous pouvez écrire à contact arobase rebellyon.info.
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