La manifestation anti-CPE à Lyon du 14 février

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CPE/LEC/2006

Le mardi 14 février, les manifestants ont une fois de plus battu le pavé de Lyon contre les contrats précaires.

- 12h30 : Assemblée Générale sur le campus de Lyon II - Bron, entre 80 et 150 personnes. Déjà la quatrième ou cinquième sur Lyon II appelé par les syndicats UNEF, FSE et SUD qui ont signé ensemble contre le CPE. Comme d’habitude, la tribune est contrôlée par l’UNEF et les échanges de paroles se concentrent sur les militants des trois syndicats. Le choix de l’heure revient à l’UNEF qui choisit étrangement de fixer les AG juste avant les manifs (dont le lieu de départ se situe à une demi-heure de trajet de Bron). Pas de quoi s’étonner donc que peu d’étudiants soient présents à la manifestation et aussi peu à l’AG (en dehors des militants ils ne s’agit pas des mêmes !)

Contrairement à ce qu’indique leur nom, ces Assemblées Générales ne sont d’ailleurs ni démocratiques, ni décisionnelles jusqu’à aujourd’hui ; point de vote, l’orientation nationale des syndicats prime ! Alors que la manifestation part dans moins de deux heures à l’autre bout de la ville, les militants syndicaux semblent peu enclins à participer à cette dernière. L’UNEF veut mettre un point d’arrêt à la mobilisation dans l’attente de la journée d’action décrétée par les centrales syndicales pour le 7 Mars alors que la FSE préfèrerait occuper l’administration de la fac à 20 plutôt que d’aller battre le pavé. De toute façon, l’absence d’accord entre eux les empêchera de prendre une décision et nous les retrouverons à la manifestation en très petit nombre.

Les luttes politico-politiciennes et les enjeux de 2007 semblent servir de cadre de pensée et d’action à ces syndicats, bien loin des revendications des étudiants, pourtant visiblement majoritaires au sein des AG pour contrer le CPE par l’action et étendre la lutte à toutes les formes de précarité.

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- 14h30 place Bellecour : quelques centaines de lycéens patientent au pied de la statue équestre au son des djembés. La flicaille, moitié uniforme, moitié civil, tourne autour du regroupement, comme pour etre sûre que la révolte d’une après-midi ne sortira pas du rang. Pendant que les militants anarcho-syndicalistes se rassemblent autour de la banderole et des drapeaux au chat noir de la CNT, le camion-sono de la FIDL, déjà croisé lors de la manifestation du jeudi 9 février, se met à passer de la musique en boucle. Les dirigeants de la FIDL, trop âgés pour être lycéens, semblent en effet préférer la musique (parfois même homophobe !) aux slogans politiques.

Quelques milliers de manifestants, majoritairement lycéens, commencent à battre le pavé en direction de la rue Édouard Herriot. Les syndicats sont peu présents en dehors du cortège CNT, les centrales syndicales préférant attendre un mois entre chaque sortie pour éviter de trop déranger le patronat ; seuls quelques drapeaux CGT parcourent la manif. Les syndicats étudiants sont présents, mais leur nombre montre le peu de mobilisation des facs : quelques militants UNEF chantent leurs slogans de colonies de vacances du PS si t’es contre le CPE frappe dans tes mains ... »), quelques adhérents FSE se rassemblent autour d’une maigre banderole en fin de manif et une dizaine de SUD-istes gueulent au milieux des lycéens.

À l’opposé de la FIDL en début de manif, dont les militants semblent avoir oublier pourquoi ils sortaient dans la rue et se croient à un concert, le cortège CNT lancent ses slogans rageurs à la face des politiciens, des patrons, et accessoirement des flics qui nous entourent. Des étudiants et lycéens l’ont rejoint pour l’occasion, visiblement contents de trouver un discours et des slogans à la fois politiques et radicaux. Après avoir crié pendant le parcours notre refus du CPE, de la précarité comme statut de base du travailleurs (et du travail salarial tout court), du patronat et de l’État, nous arrivons place Guichard où le cortège se disperse.

Certains rejoignent l’AG à la Bourse du travail, les autres se dispersent. Des discussions ressort une volonté : faute d’une mobilisation de masse, il nous faut maintenir un climat de lutte sociale et de tension propres à montrer au patronat que s’il veut continuer à attaquer nos conquêtes sociales, il nous trouvera encore sur son chemin.

Le CPE est passé, mais comme le CIP il y a quelques années, il peut etre retiré par la lutte que nous ne manquerons pas de poursuivre.

- Quelques slogans (à reprendre évidemment !) :

« CPE / CNE, Qui sème la misère récolte la colère ! »

« C comme Chômage, P comme Précarité, E comme Exploitation, Le CPE c’est bon pour les patrons ! »

« Parents licenciés, jeunesse précarisée, ça ne peut plus durer, ça va pèter ! »

"Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, le tout sécuritaire.
On n’en veut pas de cette société là.« »Précarité, exploitation, et si tu gueules c’est la répression. L’État, l’État, sert la soupe aux patrons.« »Ni État, Ni patrons, Autogestion.« »Il n’y a pas que les jeunes qui sont visés, c’est tout l’code du travail qu’ils veulent liquider,
Assez, assez, assez de cette société, qui n’offre que le chômage et la précarité."

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