« Toutes les raisons de faire la révolution sont là, le naufrage de la politique classique, l’arrogance des puissants, le règne du faux, la vulgarité des riches, les cataclysmes de l’industrie, la misère galopante, l’exploitation nue, l’apocalypse écologique (…) toutes les raisons sont réunies, mais ce ne sont pas les raisons qui font les révolutions, ce sont les corps. Et les corps, sont devant des écrans. » (Maintenant, 2017)
Et nous, nous ne voulons plus être des corps derrière des écrans. Nous voulons être ensemble, côte à côte, le cœur serré, non pas par le résultat de ce scrutin, mais par ce qui nous lie - le fait de savoir que la politique se joue dans les conflits et sûrement pas dans des élections - et ce qui nous fait face : la perpétuation d’un régime de gouvernement à bout de souffle dont on sait qu’il n’y a plus rien à attendre si ce n’est l’arrogance et des coups de matraque.
L’hystérie autour de la « souveraineté nationale » chez les candidats, les petits arrangements de la classe politique à l’issue du vote de dimanche, les 50 000 policiers déployés pour faire face aux « fortes mobilisations citoyennes et sincères dont il faudra assurer le bon déroulement » dixit le ministre de l’Intérieur, les fascistes dans la rue pour fêter leur possible qualification et les démocrates demandant au "peuple" de garder son calme et de « respecter le résultat des urnes ». Quel que soit le résultat du premier tour, il y a un enjeu énorme à déborder cette situation, à se retrouver dans la rue à ne pas laisser le cirque électoral se dérouler tranquillement.
Déjà en 2007, l’élection de Sarkozy s’était terminée par deux nuits d’émeutes dans toutes les grandes villes françaises. C’était bien le moins que l’on puisse faire en réponse à ce « grand moment de la vie politique française ». Et ça a été la même stratégie après l’élection de Trump : toute une série de mouvement de lutte aux Etats-Unis ont appellé à manifester et à bordéliser son investiture.
En attendant la chute du régime, tachons au moins de gâcher ce vieux rituel. Dès l’annonce des résultats, donnons nous rendez-vous dans les rues de Lyon, pour fêter à notre manière la fin du quinquennat et annoncer la couleur pour le suivant. Et pour dissiper toute possibilité d’un état de grâce pour le futur gouvernement.
Soyons ingouvernables !
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