Les travaux du nouveau CRA de Lyon-Saint-Exupéry ont commencé. Ni expulsions, ni prisons !

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En novembre 2019, le gouvernement a annoncé la construction de trois nouveaux centres de rétention administrative à Olivet, Bordeaux et Lyon. Les travaux du nouveau CRA de Lyon ont déjà commencé, à quelques centaines de mètres du centre actuel. L’ouverture est prévue pour 2022. Sa capacité sera de 140 places, ce qui doublera les capacités d’enfermement en CRA à Lyon. Luttons ensemble pour empêcher la construction des nouveaux CRA et exiger la fermeture de tous les autres ! Rendez-vous vendredi 2 octobre à 16 heures au CRA de Lyon-St-Exupéry avec la marche des sans-papiers.

En 2019, plus de 53 000 personnes ont été enfermées dans les 24 centres de rétention [1] de France métropolitaine et outre mer. Ces dernières années, des centaines de nouvelles places ont été créées, et les taux d’occupation des CRA ont continué d’augmenter. En novembre 2019, le gouvernement a annoncé la construction de trois nouveaux CRA à Olivet, Bordeaux et Lyon. Un quatrième projet est à l’étude au Mesnil-Amelot, près de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, où se trouve déjà le plus grand CRA de France (240 places). Ce sont les premières constructions de CRA depuis près de dix ans. L’objectif de l’État est clair : augmenter toujours plus les capacités d’enfermement, quitte à y mettre des millions, pour criminaliser, torturer et expulser toujours plus les personnes qui n’ont pas les « bons » papiers.

Le CRA de Lyon se trouve à Colombier Saugnieu, juste à côté de l’aéroport de Lyon Saint Exupéry. Il a été créé en 1995 dans un ancien hôtel Formule 1. Dans la même logique de constante augmentation des capacités d’enfermement, il a déjà été agrandi en 2019, puis encore 2020 avec des préfabriqués, pour arriver aujourd’hui à 140 places. Il est "géré" par la Police aux Frontières et par Forum Réfugié, association à laquelle l’État sous-traite un prétendu "accompagnement juridique", mais dont le rôle est de faire fonctionner la machine à enfermer et à expulser.

Les travaux du nouveau CRA ont déjà commencé, à quelques centaines de mètres du CRA actuel. Il se trouve dans la zone d’extension de l’aéroport, sur un champ de 16 000 m2 appartenant à Vinci. L’ouverture est prévue pour 2022. Sa capacité sera de 140 places, ce qui doublera les capacités d’enfermement en CRA à Lyon !

Le système des CRA est un véritable business pour nombre d’entreprises privées et d’associations qui se font du fric avec la construction, la gestion et la maintenance de ces prisons. À Lyon, l’État a déjà prévu 22 855 millions d’euros pour la construction et la maintenance du CRA. Ce juteux marché public a été remporté par le groupe Eiffage, champion des constructeurs de taules, assisté dans l’affaire par l’entreprise ICAMO, qui a déjà géré des chantiers pour la prison de Saint-Quentin Fallavier. Toute une clique d’autres entreprises y ont aussi trouvé leur compte : RI2L pour l’architecture, Cogeci pour la structure, Artelia pour l’électricité, Gantha pour l’accoustique, Hogos pour le mobilier, Eiffage Energies Système pour l’exploitation maintenance, GSF pour "l’hôtellerie", Eodd pour l’ingénierie.

Il n’est pas trop tard pour empêcher la construction de cette nouvelle prison.
Faisons savoir à toutes ces boîtes ce qu’on pense de leur business dégueulasse,
Empêchons la construction des nouveaux CRA,
Et exigeons la fermeture de tous les autres !

Pour participer à la construction du rapport de forces, soyons nombreux.ses à rejoindre la marche des sans-papiers qui se réunira devant le CRA actuel de Lyon-St-Exupéry le vendredi 2 octobre 2020 à partir de 16 heures.

À bas les CRA, à bas les frontières, soutien à tous·tes les prisonnièr·es !

Notes

[1Les centres de rétention administrative sont des prisons. Bien qu’ils ne soient pas désignés comme tels officiellement, ce sont des lieux d’enfermement où les violences policières, les menaces et les humiliations sont quotidiennes. L’État y enferme les personnes qu’il considère comme en situation irrégulière sur le territoire français. Les prisonnièr.es y sont détenu.es jusqu’à 90 jours, au cours desquels iels peuvent à tout moment être déporté.es, incarcéré.es en maison d’arrêt (notamment si iels s’opposent à leur expulsion), et parfois relâché.es, tout en restant sous la menace constante d’une nouvelle arrestation.

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