Lucia Carter naît en 1853 au Texas, d’un père indien Creek et d’une mère mexicaine aux origines afro-américaines. Elle épouse illégalement Albert Parsons, un militant socialiste, en 1871. Les lois du Texas interdisent le mariage interracial depuis 1837. Les mariés s’enfuient de Waco, elle se fait appeler Lucy Parsons quand ils arrivent à Chicago en 1873.
A Chicago, Lucy Parsons écrit pour The Socialist et The Alarm, la revue de l’International Working People’s Association (IWPA) fondée par le couple en 1884.
5 000 personnes étaient membres de l’IWPA, lorsque Albert Parsons est pendu le 11 novembre 1887 avec les autres martyrs de Haymarket. La répression s’abat sur les mouvements politiques ouvriers, les associations syndicales.
Après cette exécution Lucy continue ses conférences, parfois accompagnée de ses deux enfants. Elle est plusieurs fois arrêtée pour ses discours en faveur des martyrs ou sa distribution de littérature anarchiste.
En 1905, elle participe à la fondation du syndicat révolutionnaire des Industrial Workers of the World.
Lucy est arrêtée en janvier 1915 pour avoir organisé les manifestations de la faim à Chicago.
En lutte contre l’aliénation sociale de la femme, elle défend pourtant le mariage et la famille. Pour elle, l’oppression sexiste au sein du couple est une conséquence de l’exploitation économique capitaliste. Selon Lucy Parsons les idées des anarchistes sur l’amour libre, avancées dans les années 1890, notamment défendues par Emma Goldman, sont des réflexions de la classe moyenne. La priorité doit être la lutte de classe qui conditionne toute vie sociale.
Lucy continue à prononcer des discours à Bughouse Square (Chicago) bien après ses 80 ans. Elle meurt le 7 mars 1942 dans l’incendie de sa maison.
Elle est enterrée près d’Albert Parsons.
P.-S.
Cette bande dessinée est extraite du recueil Séquences libertaires co-édition des Editions du Monde Libertaire et des Editions Libertaires.
Les textes et dessins – mis en planches par MLT et OLT – illustrent, par de courts récits, les vies de celles et ceux qui voulaient vivre libres : sans Dieu ni maître.
Le guérillero antifranquiste catalan Francisco Sabaté – mettant la poudre au service de ses idées – inventa un mortier pour lancer ses tracts. Loin des images véhiculées par les bertillonnages de la presse à sensation, les anarchistes ont toujours préféré diffuser leurs idées de vive voix ou par voie de presse.
De mai 1886, à Chicago, au mois de décembre 1969, à Milan, vous trouverez ici, en quelques cases, les visages et l’histoire des victimes de la machine policière et judiciaire. Suivent des révolutions étouffées par les rouges ou les bruns, des journaux interdits, des arrestations, des assassinats, épisodes évoqués à travers des itinéraires individuels ou collectifs. L’Histoire faite par et pour les possédants est riche en répressions. Mais n’oublions pas ces libertés arrachées sur lesquelles il faut veiller et qu’il faudra défendre, ainsi que celles qui restent à prendre. Journée de huit heures, objection de conscience, liberté d’expression et bien d’autres combats permanents font l’objet de quelques pages.
D’autres viendront, une place reste à faire aux militantes anarchistes dont les noms sont encore dans l’ombre.
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