Au concours du média le plus infâme, y’a de la concurrence sur Lyon. Le site Lyon Mag bat régulièrement les records de gros clichés racistes et sécuritaires. Samedi 30 juin, c’est en reprenant, quelques heures après sa parution, un article du Progrès sur un tournage de clip à Vénissieux que le site s’est encore illustré.
« Selon le Progrès, aucun débordement n’a été à signaler lors du tournage », on sent le regret… Heureusement le papier du quotidien local réécrit signale du biscuit « des fumigènes ont été craqués et où certains individus font du deux-roues sans casque ». Pas des personnes, pas des jeunes, "des individus", "certains" même. Blink blink, gros clin d’œil appuyé, les commentateurs habituels du site commencent à bouillir sur leur clavier.
Un scooter incendié apparemment, tout s’embrase. L’irruption des policiers qui accompagnent les pompiers dans certains quartiers sensibles provoque des jets de pierre. C’est alors que les policiers auraient interpellé un jeune homme de 13 ans. Une arrestation dont Lyon Mag se félicite en des termes hallucinants.
Pour calmer les jeunes délinquants, les forces de l’ordre ont procédé à une interpellation rapide d’un adolescent âgé de 13 ans. Déjà connu des services de police, il a reconnu les faits et sera jugé en janvier prochain.
Le site ne précise absolument pas quels sont les faits reprochés à la personne arrêtée. Surtout, Lyon Mag qualifie de « délinquants » un groupe de personnes dont on ignore la composition précise mais qui, puisqu’une personne a été interpellée et non plusieurs, compte assurément une majorité de personnes à qui rien qui ressemblerait à de la délinquance n’a été reproché. Le stéréotype sous-entendu est clair : toutes celles et ceux qui participent comme figurant·es à un clip de rap dans un quartier populaire sont des « délinquants ». C’est en réalité tous les jeunes des Minguettes qui sont stigmatisés de la sorte.
Lyon Mag suggère par la formule utilisée qu’il s’agirait d’une population qu’il faudrait « calmer ». Le ou la journaliste qui a commis ce papier a peut-être hésité avec le plus martial « mâter ». Mais, pour parler de quartiers où la police procède à un maintien de l’ordre de type néocolonial depuis des décennies, cela lui est peut-être apparu comme une marque de mépris un peu trop visible.
Comme d’habitude sur ce média, les commentaires les plus racistes et violents s’accumulent sous l’article, visiblement sans aucune modération. Propager des clichés pour faire de l’audience, voilà le jeu dangereux auquel se livre une fois de plus Lyon Mag.
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