Mais que devient l’argent des pauvres ?

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Le budget des pauvres est, une fois de plus, sous les feux des projecteurs. A la faveur de l’annonce d’une baisse de 5€ du montant des APL, les commentaires sur l’argent des plus démunis n’ont pas manqué, entre les réprimandes à ceux qui ont le culot de se plaindre, les bons conseils sur le mode « mais ça ne fait qu’un paquet de clopes ou cinq baguettes » ou les attaques du type « mais ils ont déjà des Iphones ! ». L’argent des pauvres est un problème public : tout le monde a un avis dessus... Seuls les principaux intéressés semblent exclus du débat... C’est qu’ils sont toujours soupçonnés de mal s’en servir, d’être pauvres parce qu’ils ne l’utilisent pas comme il faut, parce qu’ils ont des dépenses dont ils pourraient facilement se passer, s’ils voulaient vraiment s’en sortir, s’ils avaient une vraie culture de vrais winners, et si, finalement, ils ne méritaient pas un petit peu leur sort quand même, quelque part. Il y a quelque chose de vrai là-dedans : si les pauvres sont pauvres, c’est bien, en partie au moins, parce que leurs revenus sont dépensés de façon excessive, d’une façon qui les enferme dans leur situation précaire. La question est donc d’importance. Sans me livrer ici à une analyse exhaustive du budget des ménages les plus fragiles, je voudrais donner quelques éléments de réponses trop souvent ignorés à la question « que font les pauvres avec leur argent ? », en partant notamment d’un des prix Pulitzer de cette année, Evicted du sociologue Matthew Desmond.

Que font donc les pauvres avec leur argent ? Il y a des réponses évidentes bien sûr : ils consomment, achètent de quoi se nourrir, se vêtir, ils payent leurs factures, leur loyer, etc. On sait qu’ils consomment relativement plus que les autres, la propension à épargner étant croissante avec les revenus (la propension à consommer est donc, logiquement, décroissante). Ce qui signifie, notamment, que des prélèvements tels que la TVA, non-progressive, pèsent plus lourdement (relativement) sur leurs épaules que sur celles des plus fortunés. Contrainte budgétaire oblige - ça, c’est l’économiste en moi qui parle - ils se privent et ont du mal à épargner. Tout cela fera sans doute l’objet d’un consensus. Au-delà de ces quelques banalités, tout débat sur les revenus modestes devient d’un seul coup plus compliqué.

La suite à lire sur : http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2017/07/mais-que-devient-largent-des-pauvres.html

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