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Vendredi 1er avril 2022, tribunal correctionnel de Lyon. La scène est hallucinante. Au sortir de la salle d’audience, un homme s’approche d’Arthur Naciri, victimes de violences policières, se plante juste devant lui, et menaçant, lui fait signe de se taire. En quelques secondes, l’homme, qui vient de s’extraire du groupe composé par les policiers mis en cause, leur avocat et quelques proches, les retrouve aussitôt après. Une équipe de France 3, présente, a capté toute la scène. Qui est cet intimidateur, agissant jusque dans les couloirs du palais de justice, sans peur d’être filmé par les médias ?
Contactée par Flagrant déni, une source policière qualifie la scène d’« inadmissible » et indique qu’il s’agit du père de l’un des prévenus, le brigadier Jérémy M. Selon plusieurs sources concordantes, le père, le capitaine Gilles M., est membre récemment retraité de la brigade de répression et d’intervention (BRI) de Lyon, les gros bras de la police judiciaire. Le fils est affecté à la brigade-anti-criminalité (BAC), les gros bras de la sécurité publique. Il est prévenu d’avoir tabassé Arthur en décembre 2019. Visiblement, dans la famille M., on aime la castagne.
Deuxième opération d’intimidation
Ce mercredi 11 mai, Arthur Naciri a déposé une plainte contre X. pour ces faits de menaces, qui s’ajoutent à l’agression qu’il a déjà subie. Pénalement, ceux-ci pourraient être poursuivis sous la qualification de « violences psychologiques ». Dans sa plainte, Arthur explique : « Ce procès déterminant pour pouvoir me reconstruire physiquement et psychologiquement traîne en durée et exacerbe les tensions. […] Après 2 ans et demi où mon procès n’a pas avancé, après ce 4e report inacceptable, cette personne me menace en plein tribunal, me demandant me taire. C’est tout simplement incroyable de violence ».
L’affaire est d’autant plus grave que les faits ont eu lieu en plein tribunal, et qu’il s’agit des secondes manœuvres d’intimidation dans cette affaire. En février 2020, Flagrant déni avait subi des appels et courriels malveillants, en provenance d’un ordinateur du ministère de l’Intérieur. Le parquet de Lyon s’était empressé de laisser traîner l’affaire. Cette fois, l’enquête touche la victime elle-même. Va-t-elle être menée avec plus de sérieux ?
Illustration extraite d’une vidéo de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes
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