Jusqu’ici je m’en était bien sortie. Pour chaque manif j’avais réussi à faire garder mon gosse. A un an il sait pas encore répéter de slogans alors à quoi bon l’emmener ?
Mais pour ce jeudi je me retrouve bloqué. Non pas que je répugne à refaire des piles de cubes ou à relire pour la 10e fois de la journée le même bouquin, mais y a une frustration à savoir qu’à quelques centaines de mètres se déroule un mouvement social.
Ce n’est pas tant le fait de ne pas défiler qui manque, mais de passer à coté de la dimension collective du mouvement.
Bref, plus qu’à attendre et à mieux s’organiser pour la prochaine fois.
Mais bon, c’est réduire cette situation à un cas purement individuel. Or c’est une question fréquente dans les couples avec enfants : qui ira participer à l’action et qui gardera les gosses ? C’est sans doute une situation que nous sommes nombreux à partager, mais chacun isolément.
La capacité à s’organiser pour participer aux luttes dépend aussi de ce que nous pouvons mettre en place entre nous, pour nous.
Compter sur les institutions qui ordinairement gardent nos enfants c’est poser une limites à l’amplification d’un mouvement de grève. Compter sur le réseau familiale, c’est renvoyer chacun à sa situation individuelle, plus ou moins isolée. Compter sur l’organisation des couples, c’est oublier qu’il est un des lieux principaux de séparation sexistes des rôles, et c’est compter en dernier ressort sur les mères.
Nous ne pouvons compter que sur notre propre organisation.
A partir de là, si d’autres personnes sont dans la même situation, je propose qu’on se rencontre ce jeudi même, durant cette manifestation où nous ne pourront pas nous rendre. Au moins on retrouvera la collectivité de ce moment, et on pourra discuter d’une potentielle garderie auto-gérée.
Il y a évidement la difficulté que peut avoir chacun à laisser ses enfants à la charge d’autres personnes, c’est pourquoi il s’agirait dans un 1er temps de se rencontrer, petits et grands. Mais on peut imaginer que, plus tard, à 3-4 on pourraient garder les enfants de tous.
Voilà, c’était l’idée de la soirée, plutôt que de me morfondre sur ce calendrier qui tombe mal.
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