Pas d’eau pour les Rroms ! bisous -Collomb-

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Alors que s’annoncent de nouveaux épisodes de canicule à Lyon, le feuilleton « pas d’eau pour les Rroms » continue.
Qu’ils soient Rroms ou Albanais, la préfecture continue sa chasse à l’homme en poussant des familles à une précarité toujours plus marquée.
La solution ? Organize, organize, organize !

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Souvenez-vous, c’était il y a un an. La maire du 1er arrondissement saisissait le défenseur des droits [1] afin de mettre un terme à la situation dégradante de familles Rroms sans domicile vivant sur le parking des Chartreux. Les fontaines du parc d’à côté avaient été volontairement coupées [2] à l’approche du fameux festival musical des musiques du monde.
La mairie centrale, elle, a d’abord prétexté un problème de robinets. Les services techniques allant même, dans une note interne, jusqu’à accuser les familles Rroms de vandalisme (ou auto-sabotage) [3].
Comme on a pu le voir par la suite (une série de remise en marche et de re-coupures [4] ), ce n’était pas le cas.
Gérard Collomb en personne se fend alors d’une déclaration tonitruante : « On ne laissera pas des gens s’installer aux Chartreux », avant d’ordonner l’annulation d’une réunion des services sociaux sur le sujet [5].

Aujourd’hui la situation a bien évolué.
Les fontaines se tarissent au passage des installations de familles Albanaises dans les parcs 3e arrondissement, au gré de leurs expulsions. De même, sur ces même sites, les toilettes publiques se mettent en grève et les poubelles s’amoncellent. Côté Chartreux, on n’a pas attendu le festival et les fontaines ont de nouveau été à sec dès le début du mois d’avril.
Les Rroms semblent cependant plus chanceux que les Albanais, aucun ordre d’expulsion n’a été émis contre eux par le préfet. Jusque là.
Mais les choses se gâtent pour eux. Courant mai, des policiers débarquent un matin et éventrent les quelques tentes montées sur place afin de les transformer en « objets trouvés » qui finiront de force à la poubelle.
Non content de mettre à la rue des personnes qui y étaient déjà, nouveau rebondissement en ce début de semaine. Mardi vers 17H, deux équipes de la police municipale débarquent et déclarent sans aucune preuve à l’appui et sans prévenir que les deux véhicules qui abritent les enfants pour la nuit ont dépassé la date limite de stationnement et doivent donc être emmené à la fourrière [6]. Sous les yeux médusés de deux voisins présents par hasard, les familles impuissantes s’empressent de vider leurs véhicules. Les deux voisins enregistrent la scène et s’adressent à un des policiers. Extrait de la transcription [7] :

- Un voisin : « Bonjour. Qu’est-ce qu’il se passe exactement en fait ? »
- Le flic : « Ben voyons... je sais pas... Vous voyez bien ce qu’il se passe ! On embarque le... »
- Le voisin : « Y’a un problème de papiers c’est ça ? Si j’ai compris... »
- Le flic : « Euh ça fait un moment qu’elles sont là, faut les déplacer euh... voilà »
[...]
- Le voisin : « Vous avez reçu des ordres c’est ça ? Pourquoi vous déplacez que ces deux voitures ? »
- Le flic : « Ben parce que c’est euh... »
- Le voisin : « Elles étaient pas marquées les deux voitures. Elles sont où les marques là ? »
- [...bruits de radio couvrant la conversation. En substance, le flic répond : « on a de bonnes raisons »...]
- Le voisin : « Je comprend pas, vraiment. [...] Pourquoi ces deux véhicules là ? Pourquoi vous enlevez pas les autres aussi qui sont là depuis une semaine ? Moi je passe là tous les jours vous savez »
- Le flic : « Vous je ne veux pas vous parler »

Comme il y a un an, ce sont les voisins, hallucinés, qui s’emparent alors de l’affaire. Le bruit se répand. Quelques tentes de secours arrivent et se montent.
Mais dès le petit matin, mercredi, retour des forces de l’ordre, qui demandent que les tentes soient enlevées et promettent de les faire disparaître pour de bon le lendemain, si elles s’avéraient être toujours sur place.
Les policiers tiennent leur promesse et reviennent jeudi au matin à 7h30. Mais cette fois-ci, pépin. Des voisins et d’autres, tous bien Français, se trouvent sur place. Ces policiers, de proximité dirons-nous, préviennent : eux sont les gentils mais ne répondent pas de leurs collègues. Alors mieux vaut faire disparaître les tentes rapidement. Pour vivre heureux, vivez caché !
Ceux-là prétendent ne pas être au courant de l’enlèvement des voitures, et dans le même temps avouent avoir été au jus de ces ordres récents sans en connaître l’origine. Cherchez l’erreur !
Le lendemain, vendredi, à 7h20, toujours sous la surveillance de citoyen-ne-s concerné-e-s sur place, une nouvelle équipe des forces de l’ordre passe. De loin et sans rien dire, ils se mettent à photographier les personnes présentes. Vous reprendrez bien une pression ?

Que peut-on conclure de tout ça ?
D’abord, qu’il ne faut pas espérer un assouplissement des pressions policières sur ces personnes vulnérables. Les évacuations musclées en cours à Paris le confirment, sans compter la nomination de notre cher maire au ministère de l’intérieur.
Ensuite, que la simple présence bienveillante de quelques citoyen-e-s peut parfois changer bien des choses.
Enfin, qu’il ne faut pas attendre que les quelques pouvoirs publics sensibles à cette cause ainsi que le monde associatif se mettent en branle.
Alors c’est à nous, simples citoyen-ne-s, qu’il revient d’agir.
Mais quoi faire ?

Les pistes sont multiples et c’est à chacun de participer selon ses moyens.
Vous disposez d’une tente ? de gaz ? de couches pour enfants, ou tout simplement de quoi acheter de l’eau et de la nourriture ?
Vous disposez d’un peu de temps ? de contacts utiles (associatifs, politiques, administratifs, médiatiques) ?
Vous disposez de motivation, ou d’idées, simplement ?

Rejoignez-nous !

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