Le collectif Technopolice est né à la suite d’une réunion publique organisée par Stop 5G Lyon et le CRAAM (Coordination Régionale Anti Armement et Militaire) fin 2024 pour alerter sur les dangers et les conséquences de la Vidéo Surveillance Algorithmique en présence de l’association la Quadrature du Net.
En instrumentalisant les JO de Paris, le gouvernement avait autorisé l’utilisation de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) jusqu’en mars 2025, une "expérimentation" déjà prolongée jusqu’à fin 2027 . Ces logiciels analysent les images de vidéosurveillance et envoient automatiquement des alertes à la police. Ces dispositifs sont déjà déployés en France depuis des années en toute illégalité, comme l’a montré récemment le verdict du tribunal administratif de Grenoble qui a condamné l’utilisation de Briefcam. En expérimentant quelques usages de VSA, l’État légitime un état de fait et amorce un projet de surveillance bien plus large de l’espace public. De nombreux responsables politiques assument publiquement de vouloir autoriser le suivi et la catégorisation biométriques de la population, y compris à travers la reconnaissance faciale ou encore la reconnaissance des émotions. Festivals, matchs de foots, marchés de Noël… sont le terrain de jeu potentiel de la VSA : franchir une ligne, rester immobile, marcher à contre-sens, faire partie d’une « densité trop importante de personnes » pourront conduire à des signalements automatiques dans les centres où sont visionnés les images de vidéosurveillance.
C’est à terme, le projet d’une surveillance systématique et généralisée de l’espace public avec des nouvelles technologies toujours plus invasives et une surenchère des restrictions des libertés.
La mairie de Lyon souhaite désormais aller plus loin que le simple redéploiement et va ajouter 30 à 60 caméras aux 571 déjà en place, alors que la ville est déjà en 4e position pour son nombre de caméras pour 1000 habitants. Pendant ce temps, Villeurbanne annonce carrément un doublement de son parc de caméras. Est-ce vraiment la priorité à l’heure où les budgets des collectivités sont en berne ? Ces caméras serviront-elles à des logiciels de surveillance algorithmique ? Quelles garanties avons-nous face au risque d’une surveillance globalisée de la population ?
Toutes ces questions sont restées sans réponses et sans engagements officiels malgré l’envoi d’une lettre à tous les élu-es de la ville de Lyon et de Villeurbanne respectivement le 01/12/2024 et le 08/12/2024.
A ce jour les villes de Lyon et Villeurbanne ne se sont pas positionnées officiellement contre la surveillance biométrique contrairement à d’autres villes comme Montpellier en France ou Boston et Austin aux USA. La région ARA quant à elle fait pression pour déployer la VSA dans les lycées et les gares.
Le bilan de l’expérimentation VSA lors des JO auxquels quelques journalistes ont pu accéder en janvier dernier remet en cause son efficacité et pose clairement la question politique de la mise en danger des libertés publiques et individuelles ("risque de détournement des finalités légales ou, plus fondamentalement, d’accoutumance au recours à une telle technologie à des fins de surveillance".) Malgré ce constat, le gouvernement a fait voter la prolongation pour deux ans.
Contre les caméras et la VSA, il y a urgence à agir pour éviter les dérives comme celles qui touchent actuellement Oullins Pierre Bénite, où un haut-parleur associé à une caméra permet à la police municipale de réprimander les passant-es en direct en cas d’incivilités mineures.
Prochaine réunion : mercredi 5 mars 19h à la Luttine
Contact : technopolice69lyon@proton.me
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