En ce temps là les français-es avaient peur : l’insécurité régnait dans les rues qui étaient aux mains des « sauvageon-nes » (dixit J-P chevenement, ministre, de gauche, de l’intérieur de la France entière) : le PS pluriel au
pouvoir apprenait le surf sur la vague sécuritaire.
En 2001, à Lyon, l’ancien maire, R. Barre, créateur entre autres des décrets anti-bruits (de fêtes de jeunes) et surtout installateur de la vidéo-surveillance dans le centre ville (52 caméras pour commencer modestement) était poussé hors de l’hôtel de ville par la fameuse gauche plurielle et Gérard Collomb s’installait sur le trône. Gérard nous rassura tout de suite :il poursuivra bien le travail de mise en place de mesures totalitaires. Ouf !
Par exemple, en automne 2001, la gauche s’attaque à la saleté : crottes de chien , ordures sauvages et pendant qu’on y est, tags et affichage sauvage. Ca s’appelle « plan propreté ». Certain-e-s se disent alors : « tiens ! voilà la liberté d’expression poussée dans le caniveau avec la merde d’un même coup de balai ». En effet bon nombre d’assoces, de groupes (culturels, politiques), de syndicats, d’individu-e-s usent et abusent de l’affiche sauvage comme moyen économique et assez efficace pour diffuser idées et infos. Mais aussi, un bon nombre les lit. Du coup ces personnes créent, en oct. 2001, le collectif pour l’affichage libre (CAL). De fait, elles et ils ne s’adressaient pas à la mairie : le but n’était pas d’obtenir 30 ou 40 panneaux. Le CAL a été une caisse résonance pour revendiquer la pratique de l’affiche libre et encourager son extension : tolérance zéro pour (les géants de) la pub et tout le pouvoir aux modestes et créatifs formats A3 et A4.
Un appel est lancé : « Collomb nos affiches, toutes et tous ensembles, pendant une manif » (nov 2001). Celle-ci est violemment attaquée par la police (matraquages, coups et arrestations) et une personne, stéphane, sera convoquée devant le tribunal pour violences et insultes envers les douces forces de l’ordre.
Désormais les activités du CAL s’orientent selon plusieurs axes principaux. Soutenir Stéphane (recueil de témoignages de manifestant-es et de passant-es, récolte d’argent, rassemblement dans le tribunal). Dénoncer le système de répression et de contrôle sur toute forme d’expression jugée non conforme ou non commerciale. Le CAL organisa des campagnes d’affiches et de tracts, un concert de soutien, des expos d’affiches, des restos, des manifs,...
On s’intéressa à nos activités : une vingtaine d’articles dans la presse militante, locale et nationale. Même la CGT flics municipaux fut touché par le débat sur l’affichage libre. Un panel assez représentatif des médias en action (T.V., presse, radio) se fit remarquer le jour du procès.
Stéphane, à la fin de l’épisode est condamné, pour un classique « outrage et rébellion », à payer 2 000 €uros (amende, dommages et intérêts, frais d’avocats des flics).
Les activités du CAL cessent finalement vers juin 2002, malgré le maintien du plan de la mairie. Cet automne 2003, 3 personnes ont été condamné (sans peine) pour affichage sauvage. Et les murs de certains quartiers sont toujours aussi couverts d’affiches. A suivre...
Gissédéco
Compléments d'info à l'article