Lundi 13/11/2005, 15h50, chambre des comparutions immédiates, tribunal de grande instance de Lyon :
France 3 et TLM, alertés par la police, le(s) juge(s) ou le(s) avocat(s), sont dans la salle d’audience.
Loti D. est en garde à vue dans une cellule de commissariat depuis (au moins) 2 jours et paraît effondrée.
Cette jeune femme vient d’avoir 18 ans, n’a jamais été condamné et cherche du travail maintenant qu’elle a fini ses études.
Le matin du délit elle dort avec son ami chez sa mère et n’a pas envie que celle-ci les trouve ensemble à son retour de voyage. Pour retarder l’arrivée de l’avion de sa mère, elle décroche le téléphone et lance une alerte à la bombe à l’aéroport de Lyon St Exupéry.
Plusieurs compagnies aériennes, l’aéroport et même le restaurant de l’aéroport se sont constitués partie civile et estiment avoir subi un préjudice qui s’éléverait au total à plusieurs millions d’euros.
La jeune fille ne cesse de pleurer ; en face d’elle, un déploiement d’avocats de firmes multinationales et de représentants d’entreprises brandisssent des millions d’euros de préjudice, des milliers de voyageurs évacués, des dizaines d’avions détournés, une dizaine de TGV arrêtés et un peu plus de repas non vendus.
L’ambiance est plutôt détendue du coté du public et du greffe quand la jeune fille en larme s’excuse et propose de « tout rembourser ».
Ce n’est pas du tout le cas du tribunal.
La procureur réquiert six à huit mois de prison ferme sans mandat de dépôt (cad sans la mise en détention immédiate).
A la lecture du verdict la mère pleure, s’effondre à la barre devant les juges, hurle que sa fille vient juste d’avoir 18 ans, pleure encore en regardant sa fille menottée partir entre 2 policiers.
« Seigneur jésus ce n’est pas possible ! » crie l’ami de Loti ; il fracasse un bocal (?) contre les portes de la salle d’audience et s’approche du box des accusés où se trouve son amie. Plusieurs policiers interviennent, le contienne, le menotte brusquement et l’emmène.
Cette jeune femme qui n’est jamais allée en prison, n’a aucune inscription sur son casier judiciaire est condamnée par le tribunal à quatre mois de prison ferme pour un coup de téléphone.
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