À Balzi Rossi, juste après le poste-frontière, la piaule a vue sur mer et sur les façades de Menton, à 2 km par la route côtière, Et si on craint de se réveiller dans une chaleur suffocante sous les bâches de fortune qui protègent les matelas empilés sur les rochers, il est toujours possible de s’installer à l’ombre des arches du pont ferroviaire, coincées entre un parking pour vacanciers et la circulation automobile qui entre en Italie.
Du point de vue des touristes qui se dorent la pilule sur la plage à deux pas ou du quidam bombardé par les images télévisuelles de scènes d’exode, le bivouac des migrants ne peut inspirer que du misérabilisme. Mais dès qu’on s’y installe, l’effet s’estompe : des espaces individuels et collectifs sont prévus, il est pourvu de sanitaires, relié à l’eau courante, l’électricité et Internet. Les dons et les opérations de récup’ viennent alimenter l’approvisionnement de la cuisine collective en plein air. Ce fonctionnement collectif est le résultat des deux mois d’expérience et de travaux réalisés par les migrants et leurs soutiens locaux ou européens, associations humanitaires comme activistes. Plusieurs dizaines de permanents se relaient, et il y a alors environ 80 migrants en flux constant, en majorité des hommes, jeunes, originaires d’Afrique de l’Est.
>Un certain été 1996, la lutte du collectif de sans papiers de Saint-Bernard
Ce texte retrace la lutte mené par un collectif de sans-papiers pour obtenir leur régularisation via notamment l’occupation de l’église Saint-Bernard (Paris) de juillet à aout 1996. Il est tiré de l’introduction du livre Liberté pour tous avec ou sans papiers - Une lutte contre la machine à...
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