L’IGPN peut fermer les yeux et Darmanin « s’étouffer » autant qu’ils le veulent, l’institution policière est aujourd’hui un danger pour la population de France.
Depuis le mouvement contre la Loi Travail de 2016 les violences policières qui s’abattaient avec férocité dans les quartiers populaires se généralisent à tous les pans de la société :
- Les Gilets Jaunes les subissent depuis 2 ans en manifestation. Les mutilé.e.s dans nos rangs (5 mains arrachées, 30 yeux crevés, 351 tirs au visage, etc) sont une litanie connue de tou.te.s
- Les militant.e.s écologistes y font également face lors de leurs opérations de blocage pacifiques comme ce fut le cas au Pont de Sully le 28/06/2019 ou Amazon Saint Priest le 29/11/2019
- Les citoyen.ne.s, même sans porter de revendications, y sont confronté.e.s au quotidien.
- Zineb Rédouane tuée le 1er décembre 2018 par un tir de lance-grenades Cougar alors qu’elle fermait ses volets, [1]
- Steve Maia Canico noyé le 22 juin 2019 pendant la fête de la musique,
- Cédric Chouviat (livreur à scooter) étranglé le 3 janvier 2020 durant un contrôle routier,
- Ou encore tout récemment Michel Zecler (producteur de musique) tabassé le 21 novembre 2020...
- Et bien sûr le racisme policier continue ses sinistres œuvres dans les banlieues avec plusieurs mort.e.s et blessé.e.s graves lors du 1er confinement (mars à mai 2020).
L’Etat ayant révélé sa dépendance à la police, puisqu’incapable d’apporter une réponse politique aux demandes de la population, le « bras armé de la République » en a en réalité désormais pris le contrôle et se croit tout permis.
On voit bien que le seul bouclier des populations face à ces crimes policiers est la preuve accablante de l’image : contre un agent assermenté notre parole n’a aucun poids.
Les photos et vidéos de témoins ou de caméras privées ont ainsi été les seules capables de démontrer les mensonges d’Etat et de briser l’omerta policière, institution gangrenée par une soi-disant minorité de mauvais éléments (« minorité », vraiment, lorsque les syndicats représentatifs y sont ouvertement d’extrême-droite, ouvrent des cagnottes de soutien pour des auteurs de ratonnades et appellent au crime contre des journalistes indépendants ?). Sans ces preuves pas d’affaires Benalla, Legay, Chouviat et Zecler...
La fiction elle-même s’est emparée du sujet dans les Misérables, film de Ladj Ly qui fit verser une larme de crocodile à Macron, où la seule crainte d’une unité de la BAC est de voir ses agissements révélés après avoir été filmés.
Aujourd’hui pourtant avec sa loi de « sécurité globale » LREM (et ses alliés de circonstances LR et RN) souhaite masquer à nouveau ces violences par l’article 24 qui condamne de 45000€ d’amende et 1 an d’emprisonnement la diffusion d’images de policiers et de gendarmes.
L’article est « en cours de réécriture » mais ne nous laissons pas berner : le 9 décembre commencera à être présenté en conseil des ministres la loi « contre le séparatisme »... dont l’article 25 pénalisé de 75000€ d’amende et 5 ans d’emprisonnement la diffusion d’informations permettant d’identifier ou de localiser une personne dépositaire de l’autorité publique.
Dans cette guerre de l’image qui (on le voit depuis 2 semaines) peut mettre le peuple dans la rue, l’Etat cherche également à retourner la situation à son avantage en ne montrant plus à la « France des canapés » que les vidéos qu’il aura lui même sélectionnées.
Ainsi depuis septembre 2020 avec son nouveau schéma du maintien de l’ordre Darmanin veut imposer une accréditation par la préfecture aux journalistes couvrant les mouvements sociaux : il est à prévoir que seuls les médias de complaisance seront acceptés sur les lieux de manifestations, où ils ne filmeront rien qui puisse mettre la police dans l’embarras.
L’article 21 de la LSG prévoit également que d’ici juillet 2021 policier.e.s et gendarmes seront équipé.e.s de caméras piétons dont les images pourront être transmises directement au poste de commandement, comme celles des drones (article 22), avec une absence totale de contrôle sur ce qui sera fait des enregistrements (reconnaissance faciale et fichage de masse se préparent ainsi...).
Sur le plan médiatique les images des caméras piétons pourront être également utilisées pour « informer la population ». Éteintes durant les nasses, les charges et les pratiques illégales, il y a fort à parier qu’elles s’allumeront au premier jet de pétard pour justifier un déchaînement de violences. « Braves citoyen.ne.s, circulez y’a rien à voir ! »
Contre ce gouvernement qui enfonce chaque jour un peu plus le pays des Lumières dans l’obscurité, levons nous à nouveau pour raviver la flamme de la liberté !
Rendez-vous ce 8 décembre à 18h place Bellecour.
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