Acteur et témoin, il évoque un état-major français presque toujours pro-hutu, dévoile des zones d’ombre, effrayantes, notamment à Bisesero entre le 27 et le 30 juin 1994, où plus d’un millier de Tutsis ont été massacrés et alors que, à proximité, la hiérarchie connaissait le danger qui pesait sur eux. Elle n’a donné aucun ordre pour les protéger. Il y a quelques années, la justice a été saisie d’une plainte contre l’État français pour « complicité de génocide et de crimes contre l’humanité ».
Depuis, le tribunal aux Armées instruit — mollement. L’enquête serrée de Laure de Vulpian s’appuie sur le témoignage du sous-officier. Elle met en évidence les faiblesses de la Mission parlementaire Quilès, la campagne de désinformation orchestrée par une poignée de hauts responsables militaires et politiques, notamment sous la plume de Péan, le positionnement très « idéologique » — anti-Tutsi — d’officiers supérieurs de Turquoise, ainsi que leurs mensonges. Cette enquête nous amène sur le terrain politique franco-français, expose les difficultés de la justice à faire la vérité sur le rôle de l’État français.
*Rencontre organisée en partenariat avec Survie Rhône et l’association Ibuka.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info