Un an ferme pour un coup de poing

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Comptes-rendus de justice 10 compléments

Peines planchers, peines planchers, peines planchers, voilà les mots que la proc avait à la bouche pendant l’audience du 16 mai. Même les parties civiles sortent hallucinées par la lourdeur des peines distribuées dans la chambre des comparutions immédiates.

- Un an ferme pour un coup de poing

Un jeune homme s’est porté partie civile au procès d’Isak.
Le mercredi 14 mai, il s’est pris un coup de poing dans le visage et un « j’aime pas les pédés » par Isak, 23 ans, qu’il venait de rencontrer dans la rue. Pendant son audition par le juge, il est serein, ce qui a l’air de compter pour lui c’est de marquer le coup, sans pour autant demander d’indemnité, ni de fermeté particulière de la part du Tribunal.
Une fois que la procureure a fait ses réquisitions et l’avocat sa plaidoierie, le jeune homme voudrait placer quelques mots, mais le juge ne l’y autorise pas.
En attendant le délibéré nous demandons au jeune homme s’il a imaginé une peine pour son agresseur, au moment de porter plainte : une amende, des TIG peut-être. Ce qui comptait pour moi c’était de ne pas laisser passer cette fois, parce que ca m’est déjà arrivé. J’aurais souhaité que l’homophobie soit plus évoquée pendant le procès. Et la remarque qu’il souhaitait faire à la fin du procès ? J’ai été surpris par les réquisitions de la procureure, je voulais dire que la prison n’est pas une solution pour Isak.
La procureure avait réclamé un an de prison ferme, peine plancher pour la récidive de "violence", le Tribunal l’a satisfaite.

P.-S.

- Vous pouvez retrouver régulièrement les récits de comparutions immédiates sur le site Compim-Lyon ou dans le dossier qui leur est consacré sur Rebellyon.
- Un observatoire des comparutions immédiates à Lyon est en cours de création, afin d’amplifier la veille judiciaire et la collecte des témoignages sur les comparutions immédiates.

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  • Le 23 mai 2008 à 19:52

    Non, il n’y a pas eu mention d’homophobie comme circonstance aggravante.

  • Le 23 mai 2008 à 13:43

    Dans le milieu militant on serait mis de coté, étiqueter homophobe à exclure de toute réunion pour moins que cela ! La « justice » militante marchant au dénigrement et surtout à l’exclusion (voir l’auto exclusion) le traitement d’une personne qui vous met un coup de poing par homophobie ne serait pas bien mieux...
    En somme c’est vraiment n’importe quoi comme angle de vue sur qq’un de peu recommandable.

  • Le 23 mai 2008 à 01:47, par SiiL’

    Comment ça tu peux pas faire appel à Lyon ?
    Mais bien sûr que si !!
    Tu fais appel pour un an pour violences à caractère homophobe, tu te retrouves avec deux ans. Ferme.
    Un pain parce qu’il est gay, c’est inacceptable ; un an pour un pain, c’est inacceptable.
    Au final les deux ont raison ; l’un parce-qu’il s’est fait frapper, l’autre parce-que la peine est trop lourde. La seule en tort, ici, c’est la justice.
    D’où l’article ?

  • Le 22 mai 2008 à 18:32, par Hector

    La victime peut faire appel d’une sentence contre son agresseur parce qu’elle trouve ça trop lourd ? De toute manière à Lyon on peut pas faire appel.

  • Le 22 mai 2008 à 18:28

    Tu fais appel.

  • Le 22 mai 2008 à 18:22, par Hector

    Mais quand ta plainte aboutit à un truc démesuré comme ici tu fais quoi ? Tu tournes les yeux ?

  • Le 22 mai 2008 à 17:19, par Louis

    Aurait-on eu le même traitement de ce fait divers si le coup de poing avait été accompagné d’une insulte raciste ? Auriez-vous consacré un article à un vibrant plaidoyer en faveur de la clémence en matière de justice pénale ? Je l’espère sincèrement, mais je crains que tout au plus, vous auriez dit en parlant du condamné qu’il n’a que ce qu’il mérite et vous auriez classé l’article dans la catégorie « facho »...

    Enfin, je ne vois pas comment « inventer d’autres formes de règlement de nos problèmes » face à un parfait inconnu. Préférez-vous tolérer ce genre de comportement ? Car malheureusement, l’action en « justice » est dans les faits la seule façon de réagir légalement dans ce cas-là. Je trouve donc ta remarque finale désastreuse : face à une insulte/agression raciste/homophobe/..., tu laisses l’agresseur tranquille (et tu collabore avec son action) ? Ou tu lui dit que c’est vraiment pas gentil ?

    Et lorsqu’un flic/facho/patron tabasse un suspect, il faut « décourager des personnes victimes de violences (homophobes, racistes, policières, patronales...) à réagir » ?
    A moins que la personne victime de violence policière (de préférence un pote de manif) ait plus de droits que celle de violence homophobes, ou que certains coups de poings soient plus ou moins justifiés...

  • Le 22 mai 2008 à 16:39

    faut demander au queer illes sont trop forts tes sur ce genre de sujet

  • Le 22 mai 2008 à 01:46, par Hector

    - Je trouve ta remarque vachement intéressante, mais comme il est souligné dans l’article, le tribunal n’a pas estimé que la question de l’homophobie était importante dans cette affaire, ce qui est pour le coup regrettable. Il faudrait voir dans le détail si il y a eu mention de l’homophobie comme « circonstances aggravantes ».
    - Après, que faut-il faire ? Il ne faut pas en parler parce qu’il y a eu insulte homophobe « et que c’est assez grave » ? Il ne s’agit pas ici de « se battre pour », mais juste de décrire le quotidien du tribunal, dans lequel il y a peu de personnes au profil « parfait » (on est d’accord, j’essaie bien d’imaginer la violence de l’attaque qu’a dû subir la personne, ainsi que son ras-le-bol) : on n’est pas à Tribunal Academy avec uniquement des personnes au profil tout lisse et photogénique pour la presse. C’est la démesure des condamnations qui nous intéresse ici.
    - Le problème qui peut se poser par contre, c’est qu’en racontant une affaire comme celle-ci on peut décourager des personnes victimes de violences homophobes à réagir, du moins légalement, par le biais de plaintes. Peut-être n’est-ce pas si mal et qu’il faut inventer d’autres formes de rêglement de nos problèmes.

  • Le 21 mai 2008 à 20:39

    je trouve le titre de cet article un peu trop orienté et porteur de désinformation dans le sens où il appuie uniquement sur le fait que la peine prononcée est assez lourde en effet, mais ne tient quasi pas compte d’un élément important et assez grave, à savoir l’insulte homophobe accompagnant le geste de violence !
    je n’approuve absolument pas la répression ni les décisions du procureur, mais je pense qu’il y a bien d’autres causes à défendre, et bien d’autres cas de peines injustes contre lesquelles se battre, avec à l’appui une légitimité certainement plus importante !

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