Un collectif de soutien inconditionnel aux jeunes inculpés et condamnés des quartiers de l’agglomération lyonnaise s’est créé le 11 novembre. Il a pris comme nom : "Collectif état d’urgence". Une première réunion s’est tenue le mardi 15 novembre à Lyon. C’est un collectif qui débute, de nombreuses discussions et échanges très intéressants ont eu lieu, différents groupes de travail sont déjà mis en place afin de concrétiser plusieurs initiatives.
D’abord, s’organiser pour participer aux comparutions immédiates au Palais de justice, aux procès, et éventuellement tenter de rencontrer les familles qui attendent la présentation au juge pour les mineurs. Et ainsi essayer d’apporter un soutien aux inculpés, aux condamnés qu’ils aient reconnu les faits lors des émeutes dans les quartiers, ou qu’ils soient victimes d’arrestation par la police alors qu’ils étaient innocents et qu’ils n’avaient rien à voir avec ce qu’il leur est reproché. Les condamnations sont très lourdes, souvent de prison ferme, ce qui n’aurait pas été le cas avant ce climat d’exception actuel.
Aussi, créer un lien avec les quartiers et permettre une parole aux jeunes qu’on leur refuse la plupart du temps, la situation de précarité, de discriminations et de contrôle social répressif ne pouvant aller qu’en s’empirant dans le système libéraliste actuel.
Et enfin, refuser le vertige sécuritaire, la médiatisation de la peur, les violences policières, celles-ci couvertes très souvent par la justice, les lois répressives, "l’état d’urgence", et l’installation d’un état policier. Exiger de surseoir aux poursuites et aux peines prononcées pour les émeutiers ou soit-disant émeutiers.
« La jeunesse des quartiers s’est révoltée, cette réaction est tout à fait légitime. La révolte n’est pas un crime et l’acte d’insoumission est déjà un acte politique. »
Lors du rassemblement devant la préfecture du 17 novembre, des personnes présentes sont allées spontanément à l’entrée du Palais de justice alors que sortaient des familles en pleurs, suite aux verdicts très lourds venant d’être prononcés. Un rassemblement important a été organisé par le collectif le 18 novembre devant le Palais de justice. Il a été suivi le soir-même d’une réunion à laquelle a participé une famille de Meyzieu, commune où trois jeunes majeurs ont été incarcérés. Aussitôt, la décision a été prise d’un rassemblement le lendemain matin à la mairie de Meyzieu, avec les habitants du quartier qui ont pris eux-mêmes les choses en main pour demander la libération de ces trois jeunes. Une nouvelle réunion s’est tenue à Meyzieu le 21 novembre pour faire le point. Depuis l’un d’eux a été libéré, et la lutte continue pour obtenir celle des deux autres.
Pour eux et pour tous les autres, le "Collectif état d’urgence" entend se faire connaître et mettre en place une solidarité concrète sur le terrain avec les familles, les inculpés et les associations. Pour échanger sur la situation dans l’agglomération lyonnaise, avec les informations que le collectif a pu rassembler, deux autres rencontres ont eu lieu en ville.
N’hésitez pas à venir débattre avec nous, à proposer vos initiatives et participer aux groupes de travail, ou tout simplement faire acte de présence afin de vous renseigner.
La prochaine réunion du COLLECTIF ÉTAT D’URGENCE aura lieu le MARDI 6 DÉCEMBRE à 20 h, au local d’AC !, 37 cours de la République à Villeurbanne.
Compléments d'info à l'article