Compte-rendu du rassemblement antifascite du 7 octobre

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Manif 5 compléments

Retour sur le rassemblement du 7 octobre 2017 contre la manifestation fasciste.
Voir aussi : Les fascistes n’ont pas pris la rue : retour sur la journée de mobilisation antifasciste du 7 octobre

Vaut mieux être fachos qu’anti-fa par les temps qui courent.

C’est ce qu’on a tendance à se dire au lendemain du rassemblement prévu le samedi 7octobre.

Il n’était pas encore 14h que déjà la rue Victor Hugo grouillait de CRS et de RG, et qu’il était difficile d’approcher le lieu du rendez-vous. Malgré tout ça et avec le soleil, une centaine de personnes étaient présentes, chacune décidée à dénoncer la honteuse présence du GUD et de la Casapound à Lyon.

Quinze minutes après le début de quelques chants antifasciste, banderole à bout de bras, le groupe était nassé par des condés aussi agressifs que stupides, qui, boucliers en mains, ont usé de manœuvres intimidantes pour mettre la pression au bloc pris dans leurs filets : un cercle qui se resserre sur les manifestants jusqu’à n’être plus qu’à la distance d’un bras, à la distance d’un coup facile.
Les militants ne se laissent néanmoins pas démonter et continuent de porter haut et fort « Pas de quartier pour les fachos et pas de fachos dans nos quartiers ! », bientôt repris par les camarades ayant échappé à la nasse et aux quelques civils commençant à entrevoir le sujet de la confrontation.
Une autre dizaine de minutes s’écoulent et les « gardiens de la paix » poussent le groupe coincé à traverser la route afin de les bloquer dans la rue Victor Hugo : impossibilité d’échapper à l’étau, les flics ferment le groupe et font écran avec leurs camions ; stratégie de camouflage de la fouille au corps ? peur que les camions soient vandalisés ? en tous les cas le barrage opère et la vue est bouchée.
Restent désormais les déterminés qui exigent la libération des camarades.

Rapidement la circulation est bouchée, les voitures klaxonnent et c’est dans une joyeuse cacophonie que certains activistes chantent pendant que d’autres expliquent aux conducteurs le nœud du problème ; des mains sont serrés, des hochements de tête « ok, votre combat est aussi le mien, j’ai le temps après tout ».
Des gaz lacrymogènes sont jetés, la présence du parc d’enfants ne semblant en aucune façon gêner les forces de l’ordre. « J’ai mal aux yeux papa. » La route est dégagée.

On ne s’étonne plus de la présence de la BAC dans les rangs civils qui, tels de bon chiens de garde se sont jetés sur un actif plus désinvolte que les autres dès que l’ordre leur en a été donné.
Après deux heures d’attente les camarades sont libérés un par un après fouille au corps, relevé d’identité et photographie. On relève trois arrestations.

Pendant ce temps-là nos chers faf ont atteint Guillotière en toute tranquillité avant d’aller boire à l’épuration raciale devant un concert de groupe rock identitaire.
A quand enfin la prise de conscience sur leur présence désormais plus qu’assumée et dangereuse ?
Le vieux Lyon n’est depuis bien longtemps plus un quartier touristique mais le repère affiché et violent du fascisme lyonnais / français / international.
Est-ce bien notre réalité ? La Casapound en week-end touristique pour casser du gaucho ?
Ils tuent. Chaque année. Et répandent dans leur sillage de haine des souvenirs de crime contre l’humanité.
Sans doute est-il plus que temps de leur faire remarquer que la moustache à la Hitler est passée de mode.

La peur doit changer de camp, la vigilance doit être maintenue, et le combat reste quotidien.

des manifestant⋅e⋅s

Un lien pour en savoir un peu plus sur ces organisations : https://nonalamaniffasciste.wordpress.com/

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  • Le 13 octobre 2017 à 15:04, par l´autocritique n´est pas interdite

    1 : la nasse était tout a fait évitable, les condés ont mis 30mn avant de la fermer...donc la quarantaine de personnes prises avaient tout a fait la possibilité de sortie et d´élargir le groupe. (il est beaucoup plus dur pour les condés de fermer une nasse si les manifestants occupent un plus grand nombre de mètres carrés.

    2 : on peut être antifasciste, pour l´autogestion et organisé..Si tu crois que personne ne donnait d´ordres dans la colonne Durruti ou la Maknovtchina, tu es bien naïf.

    3 : Plus important : quel était le but de cette manif ? Faire une chorale qui chante « alerta antifascista » dans une nasse ?
    On pourrait peut-être s´inspirer des anglais de l´AFA, qui autrefois firent un très bon boulot et ont giclé les fafs de Londres avec des méthodes simples. Pas de banderoles, pas de chants, s´habiller plutôt casual pour éviter de se faire trop repérer, et tourner par groupes de 20 autour des manifs fafs..
    Quand ils tombaient sur des petits groupes de fafs..bim bam boum.. Simple mais efficace.

    Cette méthode aurait très bien marché le 7 octobre..j´ai vu vers 16h30 en tout une trentaine de fafs passer (habillés casual) ils remontaient les quais de Saône par groupe de 5 avant de traverser au pont Kitchener, pour aller dans le quartier Aisnay puis sans doute vers la Guillotiere.
    A méditer pour la prochaine fois.

    Sinon on peut continuer le mytho, contineur de se raconter qu´on a arrêté les fascistes avec une manif de 40 personnes nassée qui s´est déroulée a 3km de celle des fafs.

  • Le 12 octobre 2017 à 22:35, par ouep

    Alors en faites maintenant pour éviter une nasse et bien tu as la possibilité de rester chez toi, si tu veux éviter un controle d’identité ou une garde à vue tu peux aussi rester à faire uniquement des réunions et des textes sur internet, bref en gros maintenant c’est comme ça la repression et ça me fait rire d’entendre ce genre de critique sur les organisateurs.

    Pour rappel nous sommes antifascistes et pour l’autogestion, ya pas d’organisateur qui donnent des ordres. De deux la question à se poser pour éviter la nasse c’est pas pourquoi on est pas tous parti en courant avant que les flics arrivent ou bien pourquoi nous nous sommes pas reculé-e-s et divisé-e-s en groupe de deux, mais plutot pourquoi les gens ne sont pas plus nombreux et determiné-e-s à defoncer une ligne de flics.

    Ce qui est à retenir c’est que sauf ceux qui ce sont barré pour fuire la nasse « merci la solidarité avec les autres camarades » tout le monde est resté solidaire dans la nasse jusqu’a la liberation au compte goute et que cela a perturbé le centre ville pendant un bon moment et que ça été relayer mediatiquement donc une réussite.

  • Le 9 octobre 2017 à 15:58, par iza

    bonjour
    je suis la dame de 60 ans qui s’est fait coller contre la vitrine par la policière (à la queue de cheval blonde sans matricule sur le devant de la veste )qui m’a ouvert la fermeture de mon blouson puis celle de ma veste en dessous et je me suis retrouvé en caraco dans la rue puis elle m’a tapé la tête contre la vitrine de l’imprimerie m’a empoigné les seins en les pressant bien fort en me criant « ferme ta gueule » elle m’a retournée en me tenant par la gorge et m’a glissé violemment son gant dans sa ceinture de jean et dans ma culotte. Enfin elle m’a arraché mon sac a main à tout vidé par terre en criant « elle a au moins une pièce d’identité celle là » qu’un de ses collègue m’avait prise avant et pour finir tout fière elle a brandi un petit flacon de produit pour cigarette électronique en criant : « et c’est quoi ça ! » et voilà j’ai attendu d’avoir 60 ans pour être la victime d’une policière.

  • Le 9 octobre 2017 à 13:08, par Coline Seveau

    Bonjour,
    J’étais présente au rassemblement et je faisais partie du groupe qui est resté un bon moment coincé, encerclé par les CRS rue Victor Hugo. Je voulais juste partager mon vécu de la fouille au corps par une CRS. J’ai été une des premières à « sortir ». Après avoir vu une femme d’une cinquantaine/soixantaine d’années se faire plaquer au mur violemment à en perdre presque ses lunettes et se faire dire « ferme ta gueule » par la CRS. C’est à mon tour de subir la fouille au corps par cette même CRS. Je l’ai très mal vécu, je me suis senti humiliée et dégradée après que cette CRS ai passé ses mains sous mon soutien gorge et mis ses mains dans mon pantalon au niveau de mon pubis. Il ne me semble pas que me rassembler contre les violences fachistes mérite que je me fasses palper par la police.

  • Le 9 octobre 2017 à 12:04, par

    Salut,
    J’étais au rassemblement également (un peu en retrait) et j’aimerai apporter ma réflexion quant à celui-ci :
    Je trouve dommage que rien n’ait été anticipé au niveau de la tactique des keufs. Les flics étaient présents au début du rassemblement puis sont presque tous parti côté saint jean quand les fafs sont descendus du Pavillon Noir. Quand ils sont revenus et que l’on savait que peu de fafs traînaient dans le coin, il semblait évident que la technique de la nasse allait être de nouveau utilisé.
    Il est dommage que les organisateurs n’aient pas à ce moment-là fait reculer le rassemblement de 20 mètres en direction de la place Bellecour, lieu plus difficile à encadrer par les keufs (quand ils ne sont pas des centaines).
    Cela aurait pu permettre d’éviter une nasse et des arrestations.
    En plus, on aurait pu en retournant dans le 7e, déloger ls fafs qui visitaient notre arrondissement.

    A vraiment prendre en compte, car les flics le font à chaque fois...

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