Death In June à Lyon, polémique et annulation

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L’article publié le 20 octobre sur Rebellyon concernant le concert du groupe Death In June le 29 Octobre prochain à Lyon a suscité de nombreuses réactions, parfois violentes et menaçantes (« bande de nazis vous finirez au bout d’une corde »), de la part d’auditeurs du groupe, d’autres plus intéressantes.

Ainsi, certains compléments d’infos publiés car comportant des informations permettant à tout à chacun de se faire un avis plus avisé concernant le groupe et sa démarche artistique, nous amènent à présenter nos excuses à leurs fans et au groupe. Quant aux organisateurs de la tournée, si leur communiqué a l’avantage de reposer les choses, la mauvaise fois, les accusations à l’emporte pièce et les parallèles du niveau d’une cour de maternelle dont ils usent et abusent ne nous donnent pas l’envie de les y associer.

Mais clairement nous devons reconnaître un manque de recherche, une erreur d’analyse et une certaine précipitation coupable concernant Death In June et son univers. A trop crier au loup on finit par être inaudible et perdre toute crédibilité. On ne nous y reprendra plus. Mea Culpa

Pour autant, si DIJ est l’objet depuis de nombreuses années de polémiques, qu’ à plusieurs reprises ses concerts ont été annulés et que le groupe a même été black-listé en Allemagne par le passé, c’est bien parce que son concept est difficilement abordable et qu’il joue avec une symbolique faisant référence à l’un des passages les plus traumatisant de l’histoire européenne moderne.

Il est alors plutôt sain selon nous que celui-ci provoque des réactions et cela devrait même contenter le groupe lui-même sachant que sa démarche conceptuelle vise à mettre l’être humain face à ses contradictions. Forcément, en questionnant les facettes obscures de l’être humain en utilisant l’effet miroir, on s’expose à la critique et à des réactions à la hauteur des symboles que l’on manipule. Dans la vie, on récolte ce que l’on sème. En jouant avec la symbolique nazie et en ayant des textes se rapportant au IIIe Reich, que ce soit par provocation, fascination ou par volonté de faire réfléchir/réagir (rayez la ou les mentions fausses), quoi de plus normal que certaines personnes puissent se sentir attaquées dans leurs valeurs quand celles-ci se trouvent à l’opposé de ce que ces symboles portent historiquement ?

Certain-e-s, et notamment les organisateurs de la tournée ont crié à la censure, au musellage de la liberté d’expression et de la liberté artistique. On a échappé à la citation de Voltaire ou aux références à Chomsky. Mais mieux, on a eu droit à un retournement total des valeurs où celles et ceux qui ont voulu s’opposer aux concerts du groupe ont été assimilés à des fascistes. Dans un parallèle plein de mauvaise foi, de colère (à raison peut-être) et de rancœur, certains défenseurs du groupe et les organisateurs ont volontairement oublié les valeurs politiques bien différentes qui animent, par exemple, le collectif du site La Horde et la réactionnaire C. Boutin dans son combat contre le Hellfest.

Il est assez amusant qu’en défendant DIJ les mêmes qui reprochent les conclusions hâtives et les raccourcis faciles s’en donnent à cœur joie dans ce même exercice de style. On voit toujours mieux la paille dans l’œil de son voisin que la poutre que l’on a dans le sien. Rien de tel alors pour qu’un dialogue de sourd et une polémique stérile suive son court. Pour notre part, polémique il n’y a plus, notre jugement a été hâtif, c’est notre côté obscur, l’erreur est humaine.

Collectif Article 31

NB : Notre collectif est bien l’auteur de l’article repris du site La Horde et publié le 20 octobre sur Rebellyon, nous avions homis de le signer. Nous en assumons la responsabilité et il ne serait en être tenu rigueur au site Rebellyon, à ses contributeurs et animateurs. Nos excuses à eux et elles également pour le préjudice.

L’article du 20 Octobre :

Alors que DIJ était programmé dans la salle de concert Le Petit Bain à Paris le 30 Octobre prochain (le lendemain du passage du groupe à Lyon), son directeur Esteban Ricardo, après réflexion et ne partageant pas les valeurs mises en avant par le groupe, a pris la sage décision d’annulé leur concert. Cette annulation faisant suite à la mobilisation lancée par La Horde, dont nous reprenons ici le communiqué légèrement modifié.

Mardi 29 Octobre 2013 au Ninkasi Kao aura lieu un concert de Death In June, groupe de la scéne « Dark folk » aux relents nazis.

Voici effectivement une trentaine d’années que Douglas Pearce et ses acolytes s’emploient à créer une esthétique mélangeant symbolique nazie et paganiste : Le nom du groupe est en effet une allusion à la nuit des long couteaux (29-3 juin 1934), leur logo est une Totenkopf (le logo des SS) à peine trafiquée et sur l’album « Brown book », ils reprennent l’hymne nazi tel quel (le Horst Wessel Lied). Sur une de leurs pochettes de disques, on peut trouver une croix gammée faite de têtes de Doberman ou sur une autre encore, le mot « Heil », allusion au salut nazi. Le soleil noir (symbole païen très répandu dans l’extrême droite radicale) figure également en bonne place sur scène… On pourrait encore allonger la liste. Le groupe se défend pourtant de cautionner une quelconque idéologie raciste ou nazie : pour faire avaler cette mauvaise soupe, Douglas Pearce revendique ouvertement son homosexualité, comme si cela devait l’absoudre de toute sympathie pour les idées brunes.

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Pour autant il n’y a pas débat, il n’y a qu’à constater les faits et poser une simple question : Quelles idées peuvent émerger dans un jeune cerveau – même si en 2013 les amateurs du début du groupe doivent plutôt tourner autour de 45/50 ans – qui entendrait ces paroles : « Déjà pleins d’espoir par millions ils regardent la croix gammée » ? (DIJ- Brown Book – Horst-Wessel-Lied) Quel est l’intérêt artistique de reprendre un chant nazi sinon celui de lui donner du crédit ? Death In June s’amuse à brouiller les pistes et malgré leurs airs de penseurs brillants, les membres du groupe sont bien de sombres imbéciles adeptes d’idéologies fascisantes. Même si DIJ ne semble avoir aucune connexion avec des groupes politiques d’extrême droite, on ne peut pas minimiser leur rôle dans la normalisation insidieuse de la haine néo-nazie.

A ceux et celles qui objecteront que le leader de DIJ fût membre du groupe punk Crisis proche en son temps de l’Anti-Nazi League anglaise rappelons quelques vérités. Concernant Crisis, il ne faudrait pas oublier que les membres du groupe ont tous basculé du côté obscur de la force, puisque Tony Wakeford ira jusqu’à adhérer au BNP (mouvement il est vrai qu’il a quitté par la suite). Quant à Douglas Pearce, qui est derrière DIJ, il ira au-delà de la mode de l’époque, et collaborera plusieurs fois avec Boyd Rice, qui se plaît à poser en uniforme nazi et qui ne cache pas son penchant pour certains totalitarismes, sans parler de son machisme outrancier comme sur cette photo :

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  • Le 21 novembre 2013 à 16:21, par Freezion

    En complément d’info (un peu tardif) je vous conseille la lecture de Stéphane Francois, Le musique Europaïenne, qui justement aborde le rapprochement de DIJ des théories d’extrême droite, et d’un bon nombre d’autres groupes qui font des parallélisme avec des maitres de cette pensée europaïenne, et notamment le plus connu Julius Evola.

  • Le 1er novembre 2013 à 21:33, par Alucarda

    Décidément, les défenseurs de DiJ ont bien fait leur travail !
    Permettez-moi donc d’ajouter quelques éléments de réflexion à ce bien étrange mea culpa...

    D’abord, je tiens à dire que je ne suis pas forcément pour la censure d’un groupe ou d’une personne, soit-il le plus abjecte du monde : c’est la force d’une démocratie d’accepter aussi des idées qui lui sont contraire. Une démocratie ne devrait pas utiliser les armes des idées qu’elle combat je trouve...
    Toutefois, il me paraît aussi tout à fait légitime qu’une salle recevant de l’argent public refuse le passage d’un groupe aux idées nauséabondes : il y a en effet une marge énorme entre accepter que ces idées existent et les financer avec nos impôts ! Laissons donc des salles entièrement privées organiser ces événements et assumer leurs actes et leurs idées... Et croupir dans leur microcosme haineux...

    Ceci étant posé, DiJ serait donc de biens innocents performeurs ?

    DiJ a toujours et dès ses débuts joué sur l’ambiguïté, le fétichisme et la provocation, mélangeant allègrement les symboles du 3e Reich à des symboles païens de pacotille, saupoudrant le tout d’un nihilisme forcené et d’un humour noir pas franchement d’une grande finesse. Tout cela serait donc juste une posture artistique un peu à la Laibach mais en moins fin ? Admettons.

    Admettons aussi que les tenues paramilitaires, les paroles de « C’est un rêve », les pochettes avec des croix gammées détournées (et autres imbécilités du genre) soient là pour faire réfléchir, réagir, fantasmer aussi sans doute... Pourquoi pas...

    Admettons aussi la part de marketing de tout ça, cette ambiguïté étant tout de même assez vendeuse...

    Disons le tout net : c’est vrai, ce folklore n’est sans doute pas à lui tout seul suffisant pour faire accuser DiJ de fascisme. Tout au plus d’opportunisme. C’est d’ailleurs bien là-dessus que les défenseurs du groupe s’appuient pour étayer leur défense.

    A côté de tout cela, il reste néanmoins des faits :

    . D’abord, cette obsession pour le 3e Reich. Pourquoi, s’il s’agit d’une réflexion sur le totalitarisme, ne pas aborder le Stalinisme, les Khmers rouges, les dictatures d’Amérique du sud, j’en passe et des meilleurs ?

    . Pourquoi collaborer presque uniquement avec des gens ouvertement affiliés à l’extrême droite ? Une petite liste (à peu près chronologique) pour se rafraichir la mémoire ?
    - Boyd Rice
    - Tony Wakeford
    - Les Joyaux de la princesse
    - Genocide Organ
    - Der Blutharsch
    - Fire and Ice
    J’en oublie sans doute...
    Il faut préciser que les défenseurs de DiJ seront toujours prêts à affirmer haut et fort que ces gens n’ont rien à voir avec l’extrême droite. Soit.
    Prenons Boyd Rice : il suffit de voir par exemple une video de son interview par Tom metzger (du White Power) (visible sur Youtube - « Wake up white man ! »), pas la peine d’en rajouter je pense...
    LJDLP : de beaux exemples circulent sur le net de toute son admiration pour Pétain, Doriot et tous ces joyeux drilles...
    Tony Wakeford (avec lequel DiJ a rejoué dans les années 2000) : témoin de mariage militant actif au National Front, amitiés avec Troy Southgate, ayant collaboré avec des gens comme Andrew King ou le mystérieux Heimgeist, n’hésitant pas à partager l’affiche de groupes eux aussi pour le moins ambigus...
    Der Blutharsch : reconnu il y a peu sympathisant aux idées néo-nazi par un tribunal autrichien
    Fire and Ice : inscrit dans des cercles runiques païens ouvertement d’extrême droite, propos racistes en privé, collaborant avec Blood Axis en public.

    . Pourquoi visiter en tournée (en privé) tous les cimetières militaires de la seconde guerre mondiale et afficher des ceinturons portant ouvertement une croix gammée (Boyd rice et Albin Julius). Du fétichisme là encore ?

    . Pourquoi cette obsession pour « Europa », fantasme de la grande Europe selon la terminologie de l’extrême droite ?

    Je m’arrête là, qui veut en savoir plus pourra trouver suffisamment d’infos en tapant le nom de ces gens suivi de « right wing » dans n’importe quel moteur de recherche... Bien sûr, il faut trier l’info du fantaisiste...
    Je vous invite également à consulter le site extrêmement bien documenté (en Anglais) :
    http://www.whomakesthenazis.com/
    ainsi que les liens qu’il propose, de gens également très bien renseignés...

    Et peut-être qu’après, qui sait, vous réviserez de nouveau votre mea culpa...

  • Le 26 octobre 2013 à 14:09, par Article 31

    Le préfet du Rhône a décidé vendredi 25 octobre d’annuler le concert de DIJ au Ninkasi Kao le 29 octobre prochain.

  • Le 22 octobre 2013 à 17:37, par Adi

    ...Or ne pas prendre position, comme ils le font, c’est une position, et comme « qui ne dit mot consent c’est une position favorable à ce qu’ils mettent en avant » ...

    Si tu ne te positionnes pas, on pensera à ta place. Tu soulignes là un grand problème de société ; de communication plus précisément.
    La demande constante et acharnée de parti pris est il me semble manichéenne et réductrice. De plus je ne vois pas en quoi DIJ ne se positionne pas.
    En cherchant un peu sur le web, fanzines spécialisés, et j’en passe, tu peux lire nombre d’interviews, communiqués, de Douglas Pearce sur le sujet.

    Comment expliquez-vous le passage de DIJ à Tel Aviv sans une once de censure ? Les "victimes" seraient-elles plus tolérantes que les "sauveurs" ?

  • Le 22 octobre 2013 à 15:37, par prpl

    Ci-dessous le communiqué des organisateurs de la tournée, à retrouver également sur www.deathinjune.fr
    Merci d’être cohérent avec vos idéaux et de ne pas censurer ce commentaire.

    Depuis quelques jours, et encore plus depuis quelques heures, nous assistons à un déferlement de mensonges scabreux, répétés, déformés ad nauseam, auquel nos droits de réponses ne peuvent rien puisqu’ils sont systématiquement censurés.

    L’ampleur de la polémique concernant la tournée française de Death In June que nous organisons, nous oblige à remettre les pendules à l’heure, face à des extrémistes qui utilisent la menace de la violence pour faire annuler des concerts par des maires obnubilés par leur image et avec l’aide complice de médias qui se contentent de copier-coller des informations sans rien vérifier ni sans consulter les personnes directement concernées – le groupe, le public, et nous, organisateurs.

    S’il y a bien une chose que nous dit le groupe depuis le début c’est que les mots et les symboles de l’histoire ont un poids et qu’ils se répètent indéfiniment. Ce qui se passe actuellement en est l’exemple le plus flagrant, sous la pression d’une poignée de personnes, fermées au dialogue et enchaînées dans une culture de haine et de violence, les mairies et salles de Paris et Cognac ont décidé d’annuler la venue de Death In June, sous le prétexte que le groupe ferait l’apologie du national-socialisme ou autre fascisme. Mais nous sommes bien obligés de constater que les seuls qui usent de méthodes fascistes sont ceux qui veulent interdire le groupe : menaces, chantage, propagande, etc... Tout le cortège nauséabond est présent, tout ça pour interdire in fine la tenue d’une manifestation culturelle. Si notre mémoire est bonne, au regard de l’histoire, les régimes politiques qui se comportaient de la sorte, sont ceux-là même que ces groupuscules tendent à vouloir combattre.
    Mais qu’en est-il vraiment ?

    Est-ce que Death In June fait de la politique (sur scène ou dans les textes) ? La réponse est non, mille fois non.

    Est-ce que Death In June s’est rendu coupable de déportation durant son existence ? Non.

    Death In June expulse-t-il des ressortissants étrangers ? Non.

    Death In June milite-t-il pour une quelconque suppression d’acquis sociaux, la délocalisation d’entreprises, ou la mise au ban de la société d’un groupe d’individus (de race, de sexualité ou de confession différente) ? Non, Death In June fait de la musique, juste de la musique. Death In June s’est toujours refusé de dicter aux auditeurs ce qu’ils devaient penser, Death In June ne dit pas ce qui est bien ou ce qui est mal, Death In June nous renvoie juste au constat de nos sociétés et de notre histoire. Et c’est tout, malheureusement dans le contexte actuel, où nous sommes obligés de prendre position sur tout et n’importe quoi, un contexte actuel où les pensées iconoclastes sont devenues source de suspicion, dans le moindre des cas ; le positionnement de Death In June dérange. Et il devient donc urgent de l’interdire, et cette vague d’interdictions et de pressions s’opère sous le pouvoir d’un gouvernement socialiste, qui pourtant se drape, dès que l’occasion se présente, du blanc-seing de la liberté d’expression, et de la sauvegarde de la culture, qu’elle soit populaire ou institutionnelle. Et pourtant ce sont bien des élus de la république de cette mouvance qui ont pris la décision de censurer, d’interdire, quand bien même le terreau de leur mouvement se trouve dans l’esprit de mai 68 et son fameux slogan "il est interdit d’interdire" … sauf quand c’est eux qui le décident finalement.
    Par contre, on nous dit à longueur de colonnes que les concerts seront interdits, mais rien concernant une hypothétique poursuite vis à vis de groupuscules qui menacent impunément l’ordre public. Avouez que l’ironie est saisissante.

    A ceux qui font pression sur les salles de concert et sur les municipalités, nous leur demandons, qui est fasciste ? Vous ne valez pas mieux que Civitas s’en prenant à l’exposition ‘Piss christ’, que ceux qui s’en prenaient à Orelsan pour son titre ‘Sale P*te’ accusé de ‘sexisme’, que Christine Boutin s’attaquant au Hell Fest. Pourquoi ne faites vous pas un autodafé avec les disques de Death In June ?

    Donc qui est fasciste ? Death In June ? Ou celles et ceux qui usent de la menace pour interdire une manifestation culturelle en faisant plier les élus de la république ?

    Dorénavant, et malheureusement, nous savons quelle est la réponse.

    Et nous savons aussi que la liberté d’expression est définitivement enterrée dans ce pays, il serait donc urgent qu’un artiste, subventionné et adoubé par l’état, planche sérieusement sur un projet de statue en sa mémoire.

    "Ci-gît, la liberté d’expression."

    NOUS, organisateurs, assumons nos idées : nous sommes de gauche, favorables à une Europe sociale et solidaire. Nous n’avons aucun problème de conscience. Mais nous n’avons définitivement rien en commun avec ces élus, et ces groupuscules. Nous, organisateurs, sommes farouchement opposés à toute forme de censure sur une manifestation artistique, quelle qu’elle soit. Et nous méprisons toute forme de violence exercée envers quiconque pour des raisons ethniques, sexuelles, religieuses ou politiques.

    Le public de Death In June ? Il est adulte et conscient. Capable d’avoir ses propres opinions, sa propre réflexion par rapport au propos de Death In June, et il n’est pas moins diversifié que la population de ce pays – sexuellement, politiquement, ethniquement.

    Quant au groupe, qui a joué à Tel-Aviv, qui a joué à Moscou en arborant le drapeau de la communauté gay, dont on trouve dans l’entourage proche des ex-collaborateurs juifs, un tourneur américano-iranien, un producteur afro-américain… il est capable de s’exprimer par lui-même :

    « I am a musician and I do not involve myself in politics and I refuse to be forced into becoming involved in politics. When the German Goth group Das Ich suddenly attempted to politicize a Christmas Festival in Hamburg, Germany in 1992, Death In June, along with another English group and Projekt Pitchfork from Germany, decided to drop out and not to become involved in what was after all local politics. We wrote, signed and distributed a joint statement explaining our decision, abhorring all forms of violence directed at anyone regardless of race, religion or sexuality.” – Douglas Pearce

    “Death In June was named after I thought I heard a colleague say those words during our first recording session in 1981. It was an accident of mishearing. I have said this in countless interviews over the years since. It is merely post-rationalization to assume it refers to any one particular event, historic or otherwise. A common interpretation was that it referred to the assassination of Arch Duke Ferdinand in Sarajevo in June 1914. It didn’t, and doesn’t refer to anything else than ’Death In June !’
    Before becoming a musician I was a student of 20th century history, as is clearly stated in the whole interview with Zillo magazine in 1992. Apparently a small quote is taken out of context from this interview referring to my interest in Ernst Roehm. I cannot see how one cannot be interested in events and personalities that led directly, or indirectly, to the biggest tragedy of the 20th century World War II.” – Douglas Pearce

    …au sujet du titre “C’est Un Rêve » :

    “C’est Doug qui l’a écrite, je ne sais pas ce qu’il en pense. Pour moi, c’est comme un livre que j’ai lu sur des jeunes américains qui n’ont jamais fait de mal à personne et qui vont au Vietnam et deviennent des meurtriers. Ils tuent alors qu’ils n’auraient jamais été capables de cela. C’est toujours facile. Mais il faut voir le contexte. Il y a un Klaus Barbie en chacun de nous” - Patrick Leàgas

    “C’est un rêve ne concerne pas spécialement Klaus Barbie. Son nom est plutôt utilisé d’une manière symbolique. Il y a beaucoup de gens comme Barbie, il n’a rien de spécial, il s’est juste trouvé du côté des perdants et il a été attrapé. Les gens n’aiment pas penser que sous plusieurs d’entre eux se cache un nouveau Barbie. Nous n’avons qu’à regarder en Afrique, en Amérique du Sud ou même en Irlande du Nord pour trouver des exemples contemporains. Barbie est le miroir auquel nous ne pouvons faire face.
    Toutefois, la conduite de la résistance française durant la guerre fut-elle si irréprochable ? Je ne le pense pas. Il y a plusieurs points d’interrogation qui planent sur la conduite de la France après sa capitulation et sa libération. Néanmoins, je pense que ce procès fut une déception car les questions les plus générales d’humanité n’ont pas été développées. Plus de 50 000 français et françaises ont été exécutées après la guerre pour faits de collaboration. Était-ce là l’œuvre d’une société dite ‘humaine’ ? Je crois que ce cas de conscience ne s’est posé que pour l’Europe de l’Ouest. Combien de gens Klaus Barbie a-t’il tué ou torturé ? Aucune importance car je pense qu’il est indubitablement coupable. Mais la France est-elle pour autant innocente ?” - Douglas Pearce

    Il faut également préciser que, par exemple, lors de la Révolution Libyenne, le texte de ce titre joué en concert était devenue « Où est Kadhafi » au lieu de « Où est Klaus Barbie ».
    Lorsque l’armée américaine jetait le corps de Ben Laden dans l’océan, le texte, encore une fois en concert, devenait, avec une pointe d’humour très noir, « Où est Ben Laden, Il est dans la mer, il est dans la mer noire » au lieu de « Il est dans le cœur, il est dans le cœur noir »…
    Faut-il supposer que Death In June chante également leur gloire ?

    « leur logo est une Totenkopf (le logo des SS) à peine trafiquée »

    "C’est vrai que beaucoup de gens ont une fausse vision de Death in June. Mais je pense que le public a compris. Ce sont souvent les médias qui ont déformé notre image : ils ont trop Souvent vu Death in June superficiellement. Ils n’ont pas cherché à approfondir réellement... Quant aux gens qui nous prennent pour des nazis, nous n’avons rien à leur dire. Ils pensent ce qu’ils veulent. Cela nous intéresse beaucoup de savoir et voir tout ce qu’on a pu faire aux gens par le nazisme, mais cela ne veut pas dire que nous sommes nazis. Nous ne le sommes pas !" Douglas Pearce

    « sur l’album « Brown book », ils reprennent l’hymne nazi tel quel (le Horst Wessel Lied) »
    « quelles idées peuvent émerger dans un jeune cerveau – même si en 2013 les amateurs du début du groupe doivent plutôt tourner autour de 45/50 ans – qui entendrait ces paroles : « Déjà pleins d’espoir par millions ils regardent la croix gammée » ? (DIJ- Brown Book – Horst-Wessel-Lied) »
    “The fact that I am homosexual as was Ernst Roehm was another point of interest that led to a song ’Brown Book’ written in 1986, before German unification, which uses the Horst Wessel Lied to create the atmosphere to a narration juxtaposing the homophobia of a Nazi stormtrooper to the suicidal fatalism of his sexual partner, a Jewish grandmother. The song evokes Germany, 1936. The title comes from the name of the book the Communist authorities of former East Germany kept listing ex-members of the N.S.D.A.P. and S.S. etc. and their positions held in government and other work places in West Germany. A thought provoking song with many contradictory themes which is typical of Death In June.” – Douglas Pearce

    “ou sur une autre encore, le mot « Heil », allusion au salut nazi. »
    Mensonge… Si l’on retrouve le mot « Heilige », ou le titre « Hail the white grain » (Hail étant le nom d’une rune), il n’y a pas de salut nazi. Tout comme le groupe n’a jamais fait de salut nazi sur scène. JAMAIS.

    "Je n’ai plus d’intérêt dans la politique des masses mais plutôt dans celle des individus. Je trouve risible que ceux qui expriment leurs inquiétudes pour les masses, les races ou les nations opprimées me suggèrent à moi ou à n’importe qui d’autre d’améliorer la vie. Ils devraient commencer avec leur propre misérable existence ! L’imagerie est un conglomérat de styles européens puissants que nous trouvons très attrayants. Cependant si des gens préfèrent choisir le côté fasciste plutôt que le côté fétichiste de cela alors c’est leur choix » - Douglas Pearce

    « Je n’ai rien à voir avec le National Front de ce pays. Je me fous de l’ignorance et du fanatisme. La plupart de ses membres sont les gens les plus stupides de la population : mais une fois de plus, combien de personnes valent encore quelque chose dans la population anglaise ? Pas beaucoup. Ce n’est pas une question de couleur de peau mais d’une mentalité, de façon de se comporter en tant qu’homme, et très peu comprennent ceci. Je pense qu’aujourd’hui, il y a de plus en plus de gens inhumains, d’existences inhumaines, et ce sont ceux-là qui prennent le dessus. Les gens intelligents vont être de plus en plus minoritaires. Et pour eux ce sera de plus en plus dur d’exister dans ce monde que nous connaissons actuellement. Le National Front est fondé sur des émotions rudimentaires : la peur, le fanatisme et les préjugés » Douglas Pearce

    Enfin, on nous ressort également les vieilles histoires de Tony Wakeford, qui aurait soi-disant été membre du BNP. Tony Wakeford a quitté Death In June en 1984, des suites de son adhésion au NF (et non pas le BNP). 20 ans après il s’est expliqué à ce sujet :
    “Many years ago I was a once a member of the National Front. It was probably the worse decision of my life and one I very much regret. However, I have no connection with, sympathy for, or interest in those ideas nor have I had for around 20 years. A number of friends and musicians whom I work with (including my wife of 8 years), my bass player, my percussionist and engineer/producer, would be at best discriminated against or at worse dead if a far-right party took power. None of the artists I work with hold such views either, and I doubt they would want to work with me if they thought I did. I am willing to discuss this matter privately with friends and associates and with those who are genuinely interested in my music or wish to work with me. However, this is the last public statement I plan to make on the subject. I am too fat to jump through hoops for people.
    In the end people will either have to believe me or not.” – Tony Wakeford

    Quant à Boyd Rice, même si là n’est pas le sujet, quitte à le citer comme collaborateur de Death In June, nous aurions pu aussi nous aussi sortir moult photos, mais une simple recherche dans « Google Images » sur le nom de ‘Boyd Rice’ affichera des photos du personnage en compagnie des Delfonics, de Johnny Cash, de Marilyn Manson, d’Anton La Vey, etc… parfois en uniforme noir, mais pas d’uniforme nazi…
    Boyd Rice est un provocateur iconoclaste, le genre qui se fait arrêter par les services secrets de la Maison Blanche alors qu’il tente d’offrir la tête d’un mouton décapité à la Première Dame des États-Unis (à l’époque, la femme du Président Gerald Ford) sur un plateau d’argent. Concernant son machisme outrancier, il faudra poser la question à son épouse…

  • Le 21 octobre 2013 à 19:34, par Avril brisé

    Annulation sur Cognac aussi.

  • Le 21 octobre 2013 à 14:10, par Article 31

    @Luc

    1 - Si nous reprenons le communiqué de la Horde c’est que ce collectif est composé de personnes connaissant DIJ et la scène Dark Folk, donc qu’ils connaissent le sujet.

    2 - Comme vous le dites vous même DIJ ne s’est jamais exprimé d’un point de vu politique sur sa démarche artistique, elle reste donc libre à interprétation. La votre est qu’il s’agit d’une simple fascination/questionnement sur le fascisme. Ça n’est pas la notre, à tort ou à raison, et nous considérons que sous couvert de liberté d’expression et de démarche artistique ce groupe participe à une banalisation, par l’image et les paroles, de « doctrines » mortifères. A DIJ nous préférons les slovènes de Laibach qui investissent de manière beaucoup plus intéressante artistiquement et politiquement la question des totalitarismes (nazisme et stalinisme) bien que bon nombre d’ignares nationalistes restent persuadés qu’ils sont des leur.

    3 - Que chacun se fasse sont avis par lui-même nous sommes bien d’accord, le notre est fait et nous invitons par ce communiqué ceux et celles qui le partagent à l’exprimer, on est pas obligé non plus d’être d’accord avec ce qu’est et fait DIJ.

    4 - Non une pochette d’album et une photo d’hitler dans un livre scolaire d’histoire n’ont pas le même sens. Dans le second il y a une mise en contexte historique, politique, une analyse et une critique. Au contraire DIJ joue d’un folklore visuel explicite sans clés d’analyse claire. Or ne pas prendre position, comme ils le font, c’est une position, et comme « qui ne dit mot consent », c’est une position favorable à ce qu’ils mettent en avant. Quand bien même cette adhésion n’est pas au sens strict idéologique, elle est malsaine.

  • Le 21 octobre 2013 à 05:37, par EntarteteMuzik

    Au sujet de Tony Wakeford : il n’a jamais adhéré au BNP mais au NF... et c’est suite à son adhésion qu’il a quitté le groupe, en 1984.

    “Many years ago I was a once a member of the National Front. It was probably the worse decision of my life and one I very much regret. However, I have no connection with, sympathy for, or interest in those ideas nor have I had for around 20 years. A number of friends and musicians whom I work with (including my wife of 8 years(*)), my bass player, my percussionist and engineer/producer, would be at best discriminated against or at worse dead if a far-right party took power. None of the artists I work with hold such views either, and I doubt they would want to work with me if they thought I did. I am willing to discus this matter privately with friends and associates and with those who are genuinely interested in my music or wish to work with me. However, this is the last public statement I plan to make on the subject. I am too fat to jump through hoops for people.
    In the end people will either have to believe me or not.” - Tony Wakeford

  • Le 20 octobre 2013 à 17:17, par Luc

    Complément d’information : Brown Book est un concept album autour de la possibilité du fascisme en chacun de nous, c’est à dire la recherche d’une puissance antidémocratique. Le fascisme n’est pas synonyme d’extrême droite. Les paroles concernant Klaus Barbie s’interrogent sur comment le monstre peut-être en chacun de nous.

    L’intérêt de Douglas Pearce pour la Nuit des Longs Couteaux se rapporte à la possibilité métaphysique d’un changement de l’histoire (annulé par l’assassinat de Ernst Röhm), puisqu’il revendiquait un national socialisme privé des financements bourgeois des grandes industries allemandes (sans en enlever la teneur raciste, je ne conteste pas ce point). Death in June n’a jamais montré rien de positif sur ce sujet, simplement une fascination, qui est celle de toute personne s’intéressant à l’Histoire.

    De manière générale, Death in June est un groupe qui n’a jamais rien dit et voilà ce qui trouble. Il ne dit pas Bien ou Mal, il dit que ces choses existent et s’interrogent sur leur pouvoir, le pouvoir du mot et le pouvoir de l’image. C’est aussi une position qui se rapporte à l’esthétique Punk et à la recherche du franchissement de tabou qui fonde ce mouvement, que Pearce a voulu dépasser après le constat de l’échec de Crisis.

    En conclusion, je suis un fervent communiste et militant communiste, j’aime Death In June et je souhaiterai que vous laissiez les gens décider par eux-même de ce qu’ils pensent en se confrontant à la chose au lieu de dire qu’il y a des choses à voir et à ne pas voir. Death In June, qu’ils soient nazis ou pas dans votre esprit, ne font pas de propagande. Ils n’en font pas, tout simplement. Il y a autant de danger à aller à un de leur concert que de voir le portrait d’Hitler dans notre manuel d’Histoire en 3e. Il est fascinant. Le mal est fascinant et attirant. Il faut le reconnaitre et non pas se voiler la face.

    En conclusion, supposez que les gens qui vont voir ce genre de groupe obscur et peu connus ne sont pas des veaux prêt à se laisser berner, ni des enfants de 12 ans. Je respecte votre site, je respecte votre action, mais c’est faire preuve de stupidité que de prendre l’art de ce groupe frontalement.
    _

    PS : Vous auriez pu vous fouler d’un peu plus de recherche et ne pas faire un simple copier-coller du message de La Horde. Bravo.

    Luc Simone
    _

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