Étrange rafle place du Pont

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Il est 14h45 quand des fourgons de flics arrivent simultanément par tous les accès de la place du Pont. Immédiatement, les agents, en uniforme et en civil, se déploient, bloquent les rues, les barrent d’un ruban rouge et blanc, et commencent à contrôler des identités à l’intérieur du périmètre.

Si on essaie de sortir, un flic détendu et poli, mais le taser à la main, conseille de prendre son mal en patience. L’opération, dit-il, va durer une demi-heure.

Dans le périmètre assez large où on se retrouve bloqué-es, pas tant de gens que ça, finalement. En comparaison, celles et ceux qui s’attroupent derrière les barrières – symboliques, mais bien défendues par des flics en masse – semblent plus nombreux.

À un bout de la place, une fille crie et se débat. Elle est embarquée... Et un flic dit à ses collègues : « Rébellion pour celle-là. Elle m’a mis deux coups de poing ». Quelques jeunes, à l’extérieur du périmètre, engueulent les flics : « Si ça avait été à ma sœur, que tu avais fait ça... »

Une flic, qui semble faire un peu médiatrice, dit que l’action coup de poing a été ordonnée par le procureur. Suite à des plaintes des riverains, précise-t-elle.

Il semble qu’on puisse sortir par la grande rue de la Guillotière, en montrant ses papiers. Il se raconte aussi que les flics perquisitionnent des bâtiments rue Paul Bert. Mais dans l’ensemble, sur la place, il ne se passe pas grand chose. En tout cas, aucun contrôle systématique.

Et puis, au bout d’une demi-heure montre en main, les flics enlèvent leurs rubans, et remontent dans leurs voitures. En deux minutes, ils ont tous disparus.

Difficile de comprendre le but de cette rafle. S’il semble qu’aucun-e "blanc-he" ne se soit fait contrôler, finalement seulement un petit pourcentage des personnes "racisées" ont dû montrer leurs papiers. Une chasse aux sans-papiers aurait été menée différemment. S’il s’agissait d’une chasse aux dealers, ou même aux revendeurs de clopes au black, elle était aussi particulièrement inefficace, n’importe qui aurait eu le loisir de se débarrasser de toute marchandise interdite...

Alors quoi ? Une manière de montrer aux pauvres qu’on les surveille ? De faire peur aux un-es, d’habituer les autres à des opérations particulièrement musclées de maintien de l’ordre ? À Lyon plus que dans d’autres grandes villes, on a été assez épargné-es par les rafles, ces dernières années. Mais si le but de l’opération de cette après-midi était de donner un signal fort, il nous appartient de comprendre ce signal de notre façon à nous, et de nous organiser pour la prochaine fois.

Et ici, un petit reportage sonore :

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  • Le 1er juin 2010 à 10:31, par krim

    c’est vraiment ouf !
    on dirait une rafle de la gestapo cherchant des juifs.
    il faut réagir ! pourquoi pas monter une brigade de « cops watcher » et diffuser les images sur internet ?
    ou pousser les gens à refuser de donner leur identiter par soutient au sans pap’ ? (quite à faire 2 ou 3 heures de gardav’ !!)

  • Le 30 mai 2010 à 00:12

    On en est donc à ce point ?
    Jusque là, ils avaient besoin de prétextes pour restreindre la liberté de circulation ...

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