Aujourd’hui ce sont trois étudiant-e-s qui sont inculpé-e-s, tou-te-s militant-e-s de la FSE/Solidaires étudiant-e-s Lyon, et qui passeront en procès le 23 juin prochain.
Pour faire taire celles et ceux qui s’organisent pour combattre la dégradation des conditions de vie, d’études et de travail qu’imposent à la majorité des étudiant-e-s et personnel-les les réformes successives et les restrictions budgétaires, la présidence de l’université -immédiatement soutenue par la ministre Fioraso – n’a offert comme seule réponse l’intervention des forces de l’ordre au sein même de l’université.
Nos 3 camarades, ciblé-e-s par la présidence pour leur activité syndicale au sein de l’université – parmi eux figure l’élu au conseil d’administration de l’université Lyon II – sont ainsi poursuivi-e-s pour des chefs d’inculpation de « violences » et « rébellion ».
Mais qui sont les « violents » ?!
Sont-ce celles et ceux qui se battent pour une université publique, gratuite, critique et réellement ouverte à toutes et tous qu’ils et elles soient avec ou sans papiers ? Les personnel-le-s qui subissent contrats précaires à répétition, conditions de travail et de rémunération toujours plus dégradées ?
Ou celles et ceux qui orchestrent licenciements, externalisation, coupes budgétaires, suppressions de postes, de filières, privatisation et dégradent ainsi les conditions de travail, de vie et d’études de la majorité des étudiant-e-s et personnel-les et l’imposent avec la force des coups de matraques et des placements en garde à vue ?!
Un de nos camarades se trouve en outre convoqué ce même jour suite à une plainte déposée par l’UNI-Mét pour « arrachage » de tracts et « menaces ».
Il apparaît ainsi que l’extrême-droite et la présidence se rencontrent inévitablement quand il s’agit de réprimer les étudiant-e-s en lutte. Ils ont en effet en commun la défense des mêmes intérêts de la classe dominante, des mêmes réformes de privatisation faisant, entre autres, de l’université une institution toujours plus sélective socialement. Ils partagent ainsi les mêmes ennemis.
Ces méthodes intolérables ne se retrouvent pas qu’à Lyon. Partout les mêmes procédés sont employés par l’État afin de casser les mobilisations collectives, seule issue à un système en restructuration qui menace chaque jour un nombre toujours plus grand d’entre nous.
Loin de ne frapper que nos seul-e-s militant-e-s, la répression s’abat sur tou-te-s celles et ceux qui relèvent la tête pour se défendre. Ainsi, à Caen, le directeur de l’hôpital a fait appel aux forces de l’ordre contre le personnel gréviste en lutte contre les suppressions de postes et les réductions budgétaires. À Amiens Nord, ce sont plusieurs syndicalistes CGT de Goodyear, en lutte contre plus de 1200 licenciements, qui ont été condamné-e-s à de la prison avec sursis, tandis que d’autres ont été placé-e-s 39 heures en garde à vue suite à une plainte pour « menaces » d’un syndicat de cadres, avant de ressortir libres sans convocation. En Espagne, ce sont récemment plusieurs années d’emprisonnement qui ont été requises contre des salarié-e-s d’Airbus qui avaient participé à la grève générale en 2010…
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