En effet, la présidence de l’université devant ce qu’elle a elle-même désigné comme une « crise » avait appelé à un conseil élargi (qui semblait n’exclure personne) censé trouver des solutions autour d’un petit nombre de responsables et d’élu-e-s.
Le mail envoyé dimanche dernier à l’ensemble des étudiant-e-s et des personnels expliquait que la crise dépassait largement le cadre de l’université Lyon 2. Dès lors, pourquoi prétendre la résoudre dans une réunion interne à l’université où sont convoqués seulement les élu-e-s des conseils ?
Quand la Démocratie sauce Mayaud tourne au vinaigre…
Près d’une centaine d’étudiant-e-s ont tenté de participer légitimement à un conseil opaque qui prétendait décider pour elles-eux sans elles et eux, alors qu’illes sont les usag-ère-er-s de ce service public. Il faut savoir que la LRU a réduit de 25% la représentation étudiante déjà étiolée auparavant, au sein de ces Conseils.
L’accès au Congrès nous a été refusé par un barrage des agents de sécurité incendie, sous ordre de la direction, exposés alors malgré leur fonction, à la foule désireuse de rentrer. C’est en effet désormais une technique assumée de la présidence d’utiliser ces agents de sécurité incendie comme une véritable milice. Aucun coup n’a été porté sur ces agents (contrairement au communiqué officiel de la présidence). Les éventuelles blessures sur les agents alléguées par Jean-Luc Mayaud sont donc purement accidentelles. Notre seule "violence" que le président et les médias ne cessent de mettre en avant fut une poussée collective pour rentrer dans l’amphithéâtre... Ce ne serait pas produit si la Présidence n’avait pas refusé notre participation au congrès qui était très clairement annoncé.
Le dialogue version Mayaud, c’est porte fermée, matraque et garde à vue pour les étudiant-e-s mobilisé-e-s !
Nous avons donc pu rentrer dans le grand amphithéâtre, lieu du congrès "élargi", celui-ci n’avait pas commencé et nous nous sommes tous installés. En attendant l’arrivée du Président nous avons chanté quelques slogans tel que "N’ayez pas peur de la démocratie".
Le président a refusé de venir s’exprimer devant nous.
Une demi heure plus tard un membre de l’administration a demandé aux élus du congrès de sortir du Grand Amphi afin de réaliser la réunion dans le bâtiment de la présidence, pour exclure les étudiants mobilisé-e-s.
Nous avons donc suivis les invités autorisés et avons du forcer l’ouverture de la porte du bâtiment présidentiel.
Une fois dans le bâtiment, nous avons réclamé audience auprès du président Jean-Luc Mayaud, retranché dans son bureau.
Tandis que nous étions dans l’attente d’un interlocuteur de l’administration (autre que les vigiles) nous avons décidés de tenir dans le couloir, assis et dans le calme, une assemblée élargie, spontanée, avec l’ensemble des étudiants et du personnel qui refusaient le simulacre de démocratie organisé par Mayaud. Mais c’est alors, que le président donna, très rapidement, l’ordre à plusieurs dizaines de CRS d’intervenir violemment pour nous déloger et nous soumettre à une souricière, savamment organisée.
S’en sont suivis des coups de matraque (dont certains réitérés sur des étudiant.e.s à terre), 6 interpellations effectuées avec une grande violence, ciblant entre autres des syndicalistes étudiant-e-s connu-e-s, et répondant à des identifications opérées par des agents de sécurité incendie.
Lire sur Rue89Lyon, le témoignage d’un étudiant.
Mayaud croit pouvoir réduire aujourd’hui notre mouvement à un groupe de « meneurs », qui serait orchestré par un syndicat étudiant. S’il pense qu’en réprimant ceux qu’il identifie comme les "meneurs" du mouvement, ce dernier s’éteindra, la Présidence commet une grave erreur d’analyse.
Nous ne sommes manipulé-e-s par personne, notre combat est légitime et continuera malgré la répression !
La crise de la présidence ? Un symptôme de la destruction massive de l’Université par les réformes Pécresse-Fioraso
Cette réaction, les démissions consécutives de vice-présidents et l’intervention policière traduisent un processus politique de liquidation de l’université publique et la volonté de l’imposer par la force si nécessaire. La démarche de marchandisation du savoir depuis l’instauration du processus de Bologne (européen), des lois LRU (Pécresse) et Fioraso encourage ces pratiques autoritaires et antidémocratiques.
Elle prépare à court terme maintenant, si nous nous laissons faire, l’alternative entre la faillite budgétaire des universités, et des augmentations de droits d’inscriptions pour tou-te-s les étudiant-e-s.
Par la présidentialisation des universités et l’introduction de personnalités extérieures toujours plus nombreuses dans les conseils elle tend à transformer les établissements d’enseignement supérieur en université-entreprise dirigées par un comité de pilotage restreint et autocratique.
Ils privatisent on rend public !
S’ils ferment les portes, nous les ouvrirons !
La VRAIE violence c’est nos conditions de vie, d’étude et de travail misérables !
La vraie violence c’est leur pseudo-démocratie qui nous est imposée par des flics armés !
En ce qui nous concerne, nous n’avons que notre force collective !
Leur répression ne stoppera pas notre mobilisation ! Les arrestations ciblées, violentes et injustifiées, renforcent notre détermination autour d’un rassemblement plus que jamais nécessaire.
Nos revendications :
Abrogation des lois LRU et fioraso
Abandon des poursuites contre les interpellés et retrait des plaintes de la présidence
Banalisation des cours du mardi 26/11 dès 12h
Droit de réponse du comité de mobilisation à travers la diffusion d’un mail à l’ensemble des membres de Lyon 2.
TOUS EN ASSEMBLÉE GÉNÉRALE MARDI 26/11 sur le campus de Bron 12H amphi C (bâtiment K)
Ordre du jour proposé :
Retour sur la manifestation de jeudi 21 novembre et sur les lois. Pourquoi on est en lutte.
Les revendications, les perspectives de transformation sociale.
La mobilisation à venir
Vote sur les propositions
Le comité des étudiant-e-s mobilisé-e-s de Lyon II
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