Pour ce député qui fait partie du parti communiste, ça dépasse singulièrement l’entendement qu’André Gérin soit le porte-plume servile de colonialistes, traditionalistes et nationalistes.
Mais cela fait déjà un bon moment qu’on sent de graves dérives colonialistes et sécuritaires dans les propos d’André Gérin. En voici seulement quelques exemples. Et, après 24 ans en fonction comme maire de Vénissieux, s’il a décidé de passer la main, ce samedi 27 juin 2009, à sa cinquième adjointe, Michèle Picard, c’est pour être plus à Paris plus proche de Sarkozy !
Aux antipodes des valeurs communistes, il a souligné, en 2005, la
nécessité de « nettoyer la France de ces prédicateurs qui combattent la
République » [1]. Selon lui, dès les années 70, « même si tout cela n’a pas
été perçu à l’époque, les motifs d’exaspération ne manquaient pas : le
bruit, les odeurs, les portes qui claquent, les gens dans les escaliers,
les animaux dans la baignoire, les hommes entre eux des heures durant,
le chômage les ayant souvent frappés les premiers ». On a là dans cette lettre publique de Gérin une
reformulation de scandaleux clichés coloniaux.
Il a écrit un livre - préfacé par l’UMP Éric Raoult [2] - qu’il consacre à sa mutation culturelle personnelle, qui l’a « conduit à
changer son rapport à la police et à faire de la sécurité une priorité » :
« Pour ma part, je prends peu à peu conscience de l’étendue du problème.
Il s’agit de différences de modes de vie, de différences culturelles
entre le monde judéo-chrétien et le monde islamique » [3]. Ce glissement
sémantique montre qu’il reprend à son compte les discours du front national. Le cap est franchi dans sa connivence avec le populisme et la xénophobie.
A propos des révoltes de novembre 2005, Gérin souligne qu’il est
« dangereux pour la gauche de tomber à bras raccourcis sur Sarkozy »
dont il dit partager « à peu près le diagnostic » [4]. Soutenant les propos de Chirac sur les « odeurs » des
étrangers, il partage aussi le diagnostic de Sarkozy sur les
banlieues et assume comme un choix politique sa proximité idéologique avec Sarkozy.
Évoquant le problème du logement et le fait que Vénissieux n’en a jamais
eu la maîtrise sur son territoire, il écrit :
« Il s’agit d’une véritable
paupérisation morale et culturelle accentuée par des fractures
multiples, sociale certes, mais aussi politique et ethnique. »
« Prenons le débat sur l’immigration. Droite et gauche ont agi de la même
façon depuis trente ans en noyant le poisson ou en évitant de dire la
réalité. On a refusé de reconnaître que des différences importantes
existaient dans les modes de vie, les cultures et les traditions entre
le monde musulman et la culture judéo-chrétienne. Tout le monde s’est
tu. Après avoir évoqué dans un discours de 1991/1992 les fameuses
"odeurs", Jacques Chirac a dû pratiquement se renier et s’excuser
d’avoir usé d’un tel terme. Cela lui a valu une campagne de dénigrement
incroyable. Pourtant il n’avait dit que la vérité. Mais nous étions
incapables de l’entendre. » [5]
Face aux familles qui poseraient problème dans la cité, André Gérin a des
solutions dignes de fascistes :
« Voilà des années que je
pose cette question au préfet et au procureur : faites partir ces
familles pour le bien de tous, et si elles sont étrangères, n’hésitez
pas à les expulser. Je suis en effet pour des méthodes radicales, fortes
qui donnent l’exemple. » [6]
Le 19 février 2009, Gérin a pris un arrêté municipal interdisant les caillassages du tram sur Vénissieux, arrêté qui n’a aucune portée légale. [7] À ce moment-là, le tram T4 n’était pas encore en circulation et rien n’a été fait pour améliorer la situation des habitants des Minguettes (et surtout les piétons) considérablement gênés par le chantier du tram à la différence d’habitants d’autres quartiers situés sur son parcours. Cela en dit long sur l’état d’esprit du maire de Vénissieux.
Enfin, dernièrement, le député communiste André Gérin, l’auteur, le 9 juin 2009, d’une proposition de résolution visant à créer une commission d’enquête parlementaire contre le voile sur la figure, félicite Sarkozy par son attitude "positive et pondérée" [8] lorsqu’il a abordé le sujet, lundi 22 juin, devant le Congrès, et que l’Assemblée nationale ait décidé, mardi 23 juin, d’une mission d’information...
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