L’idée du RIC est portée depuis de nombreuses années par Etienne Chouard, prof d’éco-gestion qui s’est fait connaître en 2005 au moment du référendum sur le projet de traité constitutionnel européen. Blogueur très apprécié de différentes tendances d’extrême-droite avec qui il partage régulièrement l’estrade, il est entouré d’un réseau de militants baptisés les « gentils virus », qui semblent avoir été très actifs sur les groupes Facebook des gilets jaunes et sur certains ronds-points. S’il est aujourd’hui difficile de mesurer leur influence sur le mouvement, l’irruption du RIC comme revendication centrale pourrait être la conséquence de l’activité de ces militants organisés de longue date sur les réseaux sociaux.
Le référendum de 2005, qui a vu la victoire du « non » ignorée par les autorités françaises via la ratification, deux ans plus tard, du traité de Lisbonne qui contenait les mêmes dispositions, a été lu par de nombreuses personnes comme exemplaire de la perte de souveraineté des peuples face aux institutions européennes. En 2007, Chouard écrivait : « On est privé du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes au profit d’un incroyable droit des élus à disposer des peuples » [1]. Depuis, le référendum d’initiative populaire/citoyenne a fait son apparition dans les programmes d’un certain nombre de partis politiques, de l’UPR au FN en passant par Debout la France, comme un moyen de rendre sa souveraineté au « peuple français », qui en serait dépossédé (notamment) par l’Union européenne. C’est oublier un peu vite que les instances européennes sont composées des représentant-es des États qui composent l’UE : elle n’est pas un organe hors sol, ou une puissance étrangère, mais un espace de pouvoir des représentants des bourgeoisies nationales.
Il faut aussi noter que les partis d’extrême-droite ont une forte tendance à utiliser les outils référendaires pour avancer un agenda politique raciste : référendum hongrois sur les quotas de migrants, votation contre la construction de nouveaux minarets en Suisse, proposition de Nicolas Dupont-Aignan d’organiser un référendum pour « stopper la subversion migratoire » (sic)...
>Violences policières, l’escalade ?
Sous Macron, la police a tué deux fois plus que sous Sarkozy, et tiré cinq fois plus au LBD sur la population. Macron ne cesse de jouer au rempart contre « les extrêmes ». Pourtant, ces chiffres montrent l’extrême violence d’une politique policière assumée.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info