Les enseignants soutiennent la grève des cheminots !

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À propos de la grève du rail et des déclarations de François Hollande appelant à “arrêter” la grève à cause des épreuves du bac. Des cheminots écrivent de leur côté aux lycéens.

Soutien à la grève des cheminots !

Émancipation, tendance intersyndicale de l’enseignement public, a pris connaissance avec stupéfaction des déclarations scandaleuses de François Hollande qui appelle les travailleurs du rail à “arrêter” la grève engagée il y a trois jours contre la réforme de la SNCF parce que cette grève serait susceptible de mettre en danger le passage des épreuves du bac.

Tenir un tel discours, c’est jouer sur l’émotion, vouloir angoisser parents et bacheliers pour essayer de dresser la population contre les grévistes. Il s’agit de la même méthode que celle de la Présidente du Brésil qui organise la répression des grèves et mobilisations pour ne pas “sacrifier” la Coupe du monde du football. Hollande prétendrait-il à son tour réquisitionner les cheminots pour briser une grève qui le panique ?

Comme enseignants et éducateurs, nous affirmons que cette campagne orchestrée par le gouvernement est une farce grossière : si le gouvernement pensait vraiment qu’il y a danger pour les bacheliers, il lui suffirait d’annuler sa réforme qui est seule cause de la grève.

Comme syndicaliste, nous sommes totalement solidaires des grévistes et appelons l’ensemble des syndicats de l’enseignement et l’ensemble des familles à se dresser contre cette provocation gouvernementale et à soutenir la lutte des cheminots.

Comme travailleurs de la fonction publique, nous sommes particulièrement attachés à soutenir les travailleurs du rail qui combattent pour en finir avec cette réforme, veulent préserver un service public essentiel et défendre leur statut, exigeant en particulier “la réintégration du système ferroviaire dans une seule entreprise publique” et “la non-remise en cause du RH 0077 et du Statut, leur amélioration et leur extension à tous les salarié-es du secteur ferroviaire”.

À la SNCF - comme ailleurs - "l’ouverture à la concurrence" (comprendre "la marche à la privatisation") ne peut s’accommoder du maintien du statut des cheminots, roulants et non roulants.

C’est ce qu’exprimaient les travailleurs du rail, rassemblés avec leurs syndicats Sud-rail, CGT et FO le 12 juin devant l’Hôtel de ville de Lyon en scandant :

"Le statut il est à nous ! On s’est battu pour le gagner, on se battra pour le garder !"

Ce combat des cheminots doit être celui de tous les travailleurs. Il est le notre. Le projet de loi doit être retiré.

Émancipation, groupe départemental 69, le 13 juin 2014

Communiqué : http://69.emancipation.fr/

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  • Le 16 juin 2014 à 01:24, par

    Après F. Hollande, c’est au tour de M. Valls de jouer une fois de plus sur les peurs pour éviter de satis-faire les exigences sociales. Le Président de la République et le Premier ministre demandent aux cheminot-e-s de reprendre le travail… pour sauver le BAC, qui serait mis en péril par la grève reconductible commencée le 10 juin.

    Cette instrumentalisation de la tension provoquée chez les élèves et leurs familles par cet examen à haute teneur symbolique est scandaleuse. Si nous utilisions la rhétorique de nos adversaires, nous pour-rions facilement parler de « prise en otage » des élèves…

    C’est d’autant plus scandaleux que c’est totalement infondé.
    D’abord parce que le ministre de l’Éducation nationale lui-même a annoncé que les dispositions seraient prises pour que les élèves ne pâtissent pas de la mobilisation du rail. Les candidat-e-s arrivant en retard seront admis-es et auront du temps pour composer après la fin prévue de l’épreuve. B. Hamon affirme plus généralement : « En toute hypothèse, le gouvernement anticipe la situation dans les 4 400 centres d’examen ». On voit mal à quoi joue le pouvoir en lançant des signes contradictoires qui ne peuvent que provoquer de l’anxiété.

    Ensuite, parce que la responsabilité de la poursuite de la grève est dans les mains de l’État et de la direction de la SNCF :

    - Cette grève reconductible n’est pas arrivée par surprise, elle a été précédée de nombreuses interpellations et actions, sans aucun effet sur les projets gouvernementaux. Elle fait ainsi suite à plu-sieurs grèves unitaires depuis juin 2013 et à la manifestation nationale de plus de 20 000 cheminot e- s le 22 mai 2014.

    - Cette grève n’a pas commencé au moment du bac, elle dure depuis mardi 10 juin ; et si elle continue, c’est parce que le gouvernement et la direction de la SNCF refusent de répondre aux revendications des grévistes.

    - Cette grève est légitime, elle est d’intérêt général, pour la défense du service public ferroviaire et des droits des salarié-e-s. Elle s’oppose au projet de loi du gouvernement visant à éclater le système ferroviaire SNCF-RFF en 3 entités ce qui augmentera les dysfonctionnements. Elle lutte contre les réorganisations successives, les suppressions de postes, le découpage des activités de la SNCF, de plus en plus autonomisées et établissant entre elles des rapports marchands, à la multiplication des filiales et à la généralisation de la sous-traitance. Elle vise à stopper la casse du statut et de la règlementation.

    Il n’est pas plus acceptable de prétendre stopper une mobilisation sociale légitime au nom d’un prétendu danger sur le baccalauréat qu’il n’est légitime de réprimer manu militari les mobilisations au Brésil sous prétexte de Coupe du Monde.
    La fédération SUD éducation apporte son soutien le plus solidaire aux travailleurs/euses du rail en grève reconductible. Camarades, ne lâchez rien, tenez-bon !

    Communiqué de SUD éducation

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