Nous sommes en retard, Macron est élu pour 5 ans (enfin normalement), alors on prend notre temps. Après la nasse de la place des Terreaux, on rejoint une partie des manifestants sur l’esplanade de la grande côte. Quelques minutes plus tard, on part en cortège rue des Pierres Plantées. L’ambiance est déterminée, on est aux alentours de 300. Peu de banderoles (sur une : « Loi travail, 2e round »), et de gens masqués. Les slogans fusent, résonnant dans cette rue étroite : les classiques « Lyon debout, soulève-toi ! », et « ah ! Anti, anticapitaliste ! ». Les flics sont pour l’instant aux abonnés absents, on prend le boulevard de la croix-rousse pour une petite pause Place du gros cailloux. Tout le monde se demande ce que l’on fait, on attend un peu du monde, et on repart à l’assaut du plateau de la croix-rousse par la rue de Belfort. Toujours pas de flics, et une belle énergie, les habitants du quartiers ouvrent leur fenêtre, de nouveaux slogans apparaissent : « La rue, elle-est à qui ? Elle est à nous ? », ou quelques essais du « Les bobos dans la rue ! ». Rue Pailleron, une petit compagnie de CRS commence à nous suivre. On accélère tranquillement le pas. Le choix du parcours se fait dans une belle spontanéité. Place de la croix de bois, un Pole Emploi et une agence d’assurance prennent un peu cher. Rue Denfer-rochereau, quelques tags fleurissent. On revient sur nos pas, direction l’esplanade la grande côte. On continue Place Colbert, rue Imbert Colomès en se demandant bien comment on va réussir à descendre de la Croix-Rousse.
Rue Neyret, la pression policière se fait plus insistante à l’arrière. Deux salves de lacrymos pleuvent sur l’avant du cortège. Le brouillard s’épaissit bien vite dans cette petite rue. Une grosse partie du cortège arrive à traverser ce nuage, mais l’arrière bifurque vers le couloir de bus de la rue des tables Claudiennes. On sent bien que la descente par le jardin des plantes risque d’être compliquée. Mini pause place du lieutenant Morel, et on rejoint à bon train le jardin des chartreux. Les flics sont perdus, on voit passer 5-6 voitures qui remontent le cours Général Giraud en direction du plateau. On descend par les escaliers, direction des quais de Saone. L’ambiance est bonne, tout le monde jubile d’arriver à semer les flics : « les escaliers, ils sont à qui ? Ils sont à nous ? ».
Arrivée quai Saint-Vincent, ce n’est pas vraiment la même : des gyros partout autour du Pont de la Feuillée. La spontanéité de notre parcours était une force, mais là on se retrouve dans une situation un peu merdique. Les camions de CRS se déplacent du pont, direction quai Pierre-scize : notre seul issue c’est de passer côté Vieux-lyon assez rapidement (en tout cas, c’est que l’on a fait). On perd une partie du cortège quai Saint Vincent qui se fera nasser quelques minutes plus tard. La tête s’ébranle sur la passerelle de l’Homme de la Roche au rythme du pont qui danse sous nos pieds ! On aime bien les escaliers ce soir, alors on continue Montée de la Chana. On arrive là haut un peu exténué, sans flics à nos trousses, mais dans un quartier de fafs … On continue Rue de Montauban jusqu’au escaliers de la montée des carmes déchaussés, tenue en bas par un petit nombre de fafs. Rien d’étonnant à ça, en se dirigeant vers St-Paul, on allait un peu dans la gueule du loup. L’ambiance n’était pas trop à la confrontation, la manif décide de faire demi-tour montée Nicolas de Lange.
Arrivée là, le ton est plutôt à la dispersion organisée. Je redescends avec un petit groupe par la piste de la Sarra sans rencontre dangereuse. En espérant que tout le monde a pu rentrer sans encombre ! En tout cas, je n’avais pas fais une manif sauvage aussi longue (3 bonnes heures) depuis longtemps. Notre spontanéité a fait de nous les grands gagnants du jeu « du chat et de la souris ».
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