Mise à jour 18h : la délégation reçue par la préfecture a décidé de ne quitter les lieux, comme les manifestants, qu’une fois tous les arrêté-e-s libéré-e-s. La préfecture promet la libération de la deuxième personne, qui n’est pour autant pas encore sortie
[rouge]MaJ 18h20 : La deuxième personne emprisonnée vient d’être relachée ![/rouge]
Le changement c’est maintenant ! Assurément le rythme des expulsions de Roms sur l’agglomération lyonnaise n’a jamais été aussi important, à l’instar de ce qui se déroule dans le reste du pays. Pour protester contre cette hypocrisie d’une gauche qui mène la même politique raciste que ces prédécesseurs de droite, près de 700 personnes manifestaient ce samedi à Lyon, dont de nombreux Roms ayant subi expulsion sur expulsion ces dernières semaines.
Derrière la banderole de tête « Non aux expulsions des Roms, des solutions maintenant » se trouvaient un cortège hétéroclite, allant des écologistes (pourtant lié à la politique du parti socialiste) à l’extrême gauche et aux libertaires. L’ambiance est bon enfant, comme souvent sur ce type de manifestation.
Alors que la manifestation remonte le cours de la Liberté, plusieurs policiers interpellent sans raison apparente un manifestant, participant à la ligne de fond de la manif, et l’embarque. Une deuxième personne, présente à côté, s’écarte rapidement avant d’être rattrapée par les flics, qui l’arrêtent aussi. Les manifestants n’ayant majoritairement rien vu de cette arrestation, la manifestation continue alors que l’information des arrestations se diffuse. Les deux manifestants arrêtés sont connus pour leur engagement libertaire.
Quelques mètres après que la manifestation ait tourné sur la rue de la Part-Dieu pour rejoindre l’avenue de Saxe, deux policiers s’approchent et tentent d’interpeller une autre personne présente en fin de cortège avec un drapeau de Sud Éducation. Les personnes alentour réagissent, se rapprochent des flics alors que d’autres appellent le reste de la manifestation à venir empêcher l’arrestation. Les flics, débordés, relâchent le camarade qui s’avère être connu également pour son militantisme anarchiste, en plus de son affiliation syndicale.
La moitié du cortège rebrousse chemin alors que la partie plus « institutionnelle » (Les Verts, LDH, etc.) continue comme si de rien n’était. S’ensuit une bonne demi-heure de face à face avec la police, sous les slogans « libérez nos camarades » relancés régulièrement par la foule. Les coups de fil aux avocats immédiatement prévenus nous apprendront que la première arrestation a été motivée par le drapeau noir porté par le manifestant, que la police identifie à une arme (quand bien même ces mêmes drapeaux sont de chaque manifestation à Lyon depuis des années). Aucun motif d’inculpation n’est donné pour la deuxième arrestation et pour la tentative d’arrestation rue de la Part-Dieu. Le seul critère semble donc être l’appartenance des arrêté-e-s au mouvement libertaire lyonnais.
Après avoir un temps encerclé le cortège, la police finit par quitter les lieux, et les manifestants rejoignent la préfecture, où le croisement entre l’avenue de Saxe et la rue Servient est bloqué par les manifestants. La traitrise d’une partie de la « gauche » est alors explicite : les Verts quitte simplement la manifestation, tandis qu’une Catherine (RESF), ignoble, explique à qui veut l’entendre et sous les huées que c’est « bien fait pour eux » les arrêtés n’étant que des « délinquants », oubliant au passage que face aux fafs, ce sont toujours eux qui lui ont sauvé la mise.
La droite expulse,
la gauche expulse,
A bas, à bas,
le racisme d’Etat !
Les slogans fustigeant la police comme la politique raciste du nouveau gouvernement s’enchainent parmi les centaines de personnes encore présentes. La première personne arrêtée est finalement relâchée, avec un rappel à la loi sur le port de ce drapeau noir dont le manche eut le malheur de ne pas être en plastique. La deuxième personne arrêtée est par contre conduite du commissariat du deuxième au commissariat central, à Marius Berliet, sans qu’on sache le motif de l’inculpation à l’heure d’écriture de cet article (délit de fuite est un temps évoqué, sans qu’on puisse en être sûr).
PS ou UMP, même combat, l’Etat raciste, on n’en veut pas !
La journée aura bien montré la détermination face à l’hypocrisie d’une partie de la gauche, qui mène une politique raciste, hypocrite et visiblement répressive, la même hypocrisie se retrouvant malheureusement jusqu’au cœur de la manifestation, où les sociaux-traitres auront vite montré quel peu de cas ils faisaient de la solidarité.
La lutte pour les Roms ne s’arrêtera pas là, pas plus que celle contre la répression policière.
Qu’il expulse ou qu’il enferme, à bas l’État policier et raciste !
lire aussi :
Après l’ingérence humanitaire, la France invente l’expulsion humanitaire (Rebellyon.info)
A St Priest, encore une expulsion et près de 120 roms à la rue (Rebellyon.info)
Le 63 rue Montesquieu expulsé (Rebellyon.info)
Expulsion de Roms : « Valls fait place nette avant sa venue à Lyon » (Rue89Lyon)
Sous Hollande comme sous Sarkosy : la chasse aux Rroms est ouverte ! (Tract de la CGA Lyon pour la manifestation)
et d’autres retour sur la manifestation :
Manif contre les expulsions de Roms : deux interpellations (Rue89Lyon)
Une manif’ et des divisions (Free-Landz)
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info