Moment de solidarité avec Marina Petrella

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Voir aussi Mobilisation pour le respect de la parole donnée au plus haut niveau .

Le collectif Persichetti Lyon-Valence organise une après-midi et jusqu’à tard dans la nuit un moment de solidarité avec Marina Petrella, le samedi 19 janvier 2008 salle Paul Garcin, impasse Flesselles à Lyon 1er.

Nous avons reçu un texte de solidarité pour Marina Petrella de la part du collectif Kalimero tout d’abord laissons les se présenter, puis suivra leur lettre :

  • À chaque mouvement social
    , au moment où l’état décide
    de distribuer des mois de prison, on peut entendre « c’est
    incroyable, on n’a jamais vu un tel niveau de répression ! ».
    De même, trop souvent les proches d’un inculpé, lorsqu’ils
    s’organisent, soulignent la particularité de son cas, de sa
    personnalité, de son statut social, du contexte. Presque sys-
    tématiquement, ils véhiculent l’idée que la répression qui
    les touche aurait un caractère « anormal », participerait
    d’un dysfonctionnement de la démocratie…
    Pour en finir avec cette hypocrisie, nous avons décidé
    de former un collectif de solidarité avec les inculpés de la
    guerre sociale en cours. Pour notre part, nous soulignerons
    plutôt l’évidence : le sort ignoble que l’on veut nous faire
    subir reproduit la normalité de ce monde, il est le lot com-
    mun de tous les révoltés.

Parce que nous savons que la Police et la Justice ne sont
que des machines de guerre visant à écraser toute velléité
de révolte, nous n’invoquerons pas en pleurnichant
une position de victime.

La tâche que nous nous fixons est
d’apporter une aide concrète et matérielle aux camarades,
compagnons et amis [1]
sous différentes formes :
- sous la forme de mandats mensuels pour les
prisonniers
- en apportant une aide technique pour leur défense
- en participant à la création d’un rapport de force à l’intérieur comme à l’extérieur du tribunal.

Parce que nous savons
que la répression ne se limite pas
au moment où la matraque s’abat sur le crâne du récalcitrant,
mais est constitutive de chaque moment du quotidien
sous la domination du capital et qu’elle se constitue de mil-
liers de dispositifs psychologiques et matériels omnipré-
sents obligeant la masse des prolétaires à accepter une
vie de merde sous la contrainte… nous créons une caisse
de solidarité
sur la région parisienne, non pas pour réagir
uniquement à une répression du dit « mouvement social »,
mais pour nous inscrire dans la continuité de révoltes qui
peuvent être individuelles ou collectives et prendre diverses formes.

  • Voici la lettre (du 10/01/2008) du collectif Kalimero adressée à Marina Petrella :

"Chère Marina, bien que nous ne nous soyons pas rencontrés, nous avons été très touchés, au collectif « Kalimero » par ce qui t’arrive ainsi qu’à tes proches que nous avons eu, eux, l’occasion d’approcher. Cette petite lettre a pour objectif de te rappeler que personne ne t’oublie et de te faire connaître les raisons pour lesquelles ce collectif a tenu à exprimer sa solidarité à ton égard, en commençant par t’envoyer récemment un modeste mandat.

En bref, « Kalimero » s’est constitué sur la région parisienne il y a à peine quelques mois, à partir de la volonté de quelques personnes d’agir en solidarité avec les camarades, les amis et même les inconnus, inculpés à la suite d’activités individuelles et collectives, à l’occasion de la dernière période électorale, ou précédemment au cours des récentes émeutes ou de la contestation qui leur a succédé sur le terrain du refus du CPE.

Mais pour éviter les travers trop connus des comités de soutien à telle ou telle personne embastillée, nous refusons de jouer le rôle de supporters des prétendues « victimes » de la vindicte de l’Etat. C’est pourquoi nous ne mettons jamais en avant les particularités des « cas », des « personnalités », des « statuts sociaux », des « contextes », etc. En d’autres termes, pour nous, qui refusons d’évoluer dans les limites fixées par l’Etat et la morale qui va avec, la recherche des « circonstances », même atténuantes, relève du travail des techniciens du droit de la défense, à savoir les avocats. La base de notre solidarité est ailleurs : elle réside dans le fait que nous nous reconnaissons dans toutes les manifestations, passées et présentes, de refus de l’ordre existant.

Le spectre de ce refus, en particulier de celui particulièrement large et radical qui éclata au cours des années de « feu » en Europe, il y a plus de trente ans, hante toujours l’esprit de nos maîtres. L’Etat n’oublie jamais rien et applique à la lettre le précepte rappelé par Orwell : « Qui contrôle le passé peut contrôler le présent. » Anéantir jusqu’au souvenir de telles révoltes de masse, c’est donc l’une de tâches qu’il s’est fixé dans la période très instable qu’il traverse aujourd’hui. C’est l’une des raisons pour laquelle la coercition atteint, y compris en France, de tels degrés : il faut poursuivre implacablement les personnes qui, en Italie et ailleurs, rappellent, par leur simple existence, que de telles révoltes sont possibles. D’où des procès et des embastillements kafkaïens, comme le tien, qui révèlent la nature profonde de l’Etat, même le plus démocratique. Devant la raison d’Etat, rien ne résiste, pas même la promesse donnée qui, comme l’aurait dit Machiavel, « n’engage que ceux qui y croient ».

A travers toi, Marina, c’est toute cette époque de lutte massive que l’Etat compte enterrer dans des oubliettes. Et c’est pourquoi, nous, nous ne t’oublions pas.

Salut et fraternité"

Venez nombreux rejoindre le collectif Persichetti Lyon-Valence et passer un moment de solidarité avec Marina Petrella, le samedi 19 janvier à la salle Paul Garcin, impasse Flesselles à Lyon1er.

Notes

[1même si nous les connaissons pas

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