Pétition de soutien des étudiants de droit de Lyon 2 au mouvement en cours

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Voici une pétition de soutien des étudiants de droit de Lyon 2 au mouvement qui touche les universités depuis plusieurs semaines. Pour la signer, il suffit d’envoyer un courriel à soncieco[at]free.fr en précisant nom et prénom. Cette adresse peut en outre être utilisée pour toute question ou information supplémentaire.

NOUS, étudiants à la Faculté de Droit de l’Université Lumière Lyon 2,

Considérant qu’il n’est pas à notre avantage d’être parmi les seuls à voir passer le train des réformes engagées contre l’université sans réagir, alors même que toutes les facultés de droit alentour, y compris celles réputées conservatrices, ont en partie rejoint la contestation ;

Sur le fond :

Déclarons soutenir les trois motions adoptées par la Coordination nationale des universités le 2 février 2009 en Sorbonne, reproduites ci-dessous.

Rappelons que l’enseignement du Droit est tout aussi touché par les débats actuels que les autres disciplines ;

Qu’en particulier l’enseignement du Droit n’est pas neutre, les nombreux débats de société actuels le démontrant suffisamment ; que par conséquent, les interrogations sur la place du débat démocratique au sein de l’Université touchent notre discipline tout autant que les autres ;

Précisons que lutter contre les présentes réformes n’est pas souhaiter que l’Université reste en l’état : évolution ne signifie pas nécessairement diminution ou destruction.

Sur les actions de mobilisation :

Déclarons participer aux initiatives organisées par les collectifs d’étudiants et d’enseignants pour porter la voix des universitaires qui combattent l’offensive engagée contre l’Université ;

Appelons l’ensemble des acteurs de la Faculté de Droit à nous rejoindre dans cette démarche, à s’informer et à débattre de l’avenir de l’Université et de ses enjeux dans les lieux et dans les temps qui peu à peu se multiplient à cet effet ;

Rappelons la directive de la Présidence de l’Université demandant aux enseignants « d’une part de ne pas sanctionner l’absence des étudiants et d’autre part de différer les épreuves de contrôle continu ou autres formes de validation tant que notre établissement n’aura pas retrouvé le cours normal de ces activités » (courrier du vice président aux enseignants) et entendons qu’elle soit respectée dans notre Faculté comme ailleurs ;

Enfin, que nous soyons d’accord ou pas avec la décision de blocage du campus, appelons à la suspension des cours tant que le blocage de la Faculté sera effectif : nous ne souhaitons ni voir s’amplifier les tensions ainsi créées, ni voir les cours se tenir dans des lieux définis au dernier moment, empêchant la plupart d’entre nous d’y assister.

(Texte rédigé à Lyon, le 9 mars 2009.)

* *

Motions votées par la Coordination nationale des Universités réunie en Sorbonne le 2 février 2009

(source : http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article1621)

196 délégués présents

313 participants présents en Assemblée Générale

Motion n°1

Comme celle du 22 janvier 2009, la Coordination Nationale réunie le 2 février 2009 condamne la mise en place d’une politique d’affaiblissement structurel de l’enseignement et de la recherche, la précarisation des personnels de toutes catégories notamment au travers de l’individualisation des carrières, de la mise en place du nouveau contrat doctoral et des suppressions d’emplois.
Elle exige le rétablissement des postes supprimés, un plan pluriannuel de création d’emplois statutaires dans les universités et les grands organismes de recherche. Elle soutient les mobilisations en cours.
Elle constate que les Ministères n’ont, à ce jour, pas retiré :
- le projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs
- la réforme de la formation et des concours de recrutement des enseignants des premier et second degrés.
En conséquence, la Coordination Nationale appelle l’ensemble des universités à rejoindre le mouvement de grève totale, reconductible, illimitée, déjà engagée dans certaines universités.
Le 2 février 2009, l’Université et la Recherche s’arrêtent.

Votée à l’unanimité moins 2 abstentions.

Motion n°2

La Coordination Nationale du 2 février appelle toute la communauté universitaire et le monde de la recherche (enseignants, chercheurs, étudiants, ITA, personnels administratifs, techniques et de bibliothèque, ainsi que les contractuels et vacataires) à entrer dans une lutte /active/. Elle appelle la communauté universitaire et le monde de la recherche à :
- une journée nationale de manifestations et d’actions le jeudi 5 février ;
- une manifestation nationale qui mène au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (1 rue Descartes, Paris), le mardi 10 février ;
- une cérémonie nationale de non remise des maquettes de Masters le vendredi 13 février devant le Ministère et les rectorats ;
- boycotter les expertises pour l’Agence Nationale pour la Recherche (ANR) et l’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES) ;
- faire cours en dehors des cadres habituels ;
- appeler les organisations syndicales et intersyndicales à faire le lien avec le primaire et le secondaire ;
- imaginer toute forme d’action et de lutte qui alerterait collègues et citoyens sur le démantèlement du service public d’éducation et de la recherche.
Elle encourage chaque université à élire, pour la Coordination, trois représentants enseignants-chercheurs/enseignants/chercheurs, un représentant BIATOSS et un représentant étudiant (5 personnes maximum).

Votée à l’unanimité moins 2 abstentions.

Motion n°3

Depuis près de deux ans, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a décidé et fait voter à la hussarde une série de « réformes » sans aucune négociation :
- la loi LRU ;
- la transformation radicale des organismes de recherche en agences de moyens ;
- le pilotage, par le pouvoir politique, de la Recherche et de l’Université ;
- la remise en cause des statuts nationaux ;
- le démantèlement des concours nationaux de recrutement des enseignants des premier et second degrés, et le projet de « mastérisation » de la formation des enseignants ;
- le projet de contrat doctoral.
Parallèlement, le Ministère a supprimé 1090 postes et développé la précarité des enseignants-chercheurs, des chercheurs et des personnels administratifs, techniques et de bibliothèque.
Pour mettre fin à cet autoritarisme, la Coordination Nationale des Universités réunie le 2 février 2009 exige :
- le retrait du projet de décret sur les statuts des enseignants-chercheurs, et la restauration des cadres nationaux des diplômes et des statuts ;
- le retrait de la « réforme » de la formation et du recrutement des enseignants des premier et second degrés ;
- l’arrêt du démantèlement des organismes de recherche et de la fonction publique en général ;
- le retrait du contrat doctoral ;
- la restitution des postes supprimés et la résorption de la précarité chez les enseignants, les chercheurs, les BIATOSS et ITA par un plan pluriannuel de création de postes ;
- la titularisation des personnels contractuels.
La Coordination Nationale constate que toutes ces contre-réformes résultent de la loi LRU. En conséquence, elle demande en urgence que la communauté universitaire et le monde de la recherche soient consultés sur une nouvelle loi garantissant démocratie, collégialité, indépendance et liberté, car l’Université n’est pas une entreprise et le Savoir n’est pas une marchandise.

Votée à l’unanimité moins 1 contre et 4 abstentions.

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