La caisse de solidarité lutte contre la répression depuis une dizaine d’années : à l’époque à Lyon existe Témoins, une association qui vise à organiser la solidarité contre les violences policières. Les victimes de violences policières se voient systématiquement accusées d’outrage et rébellion ou de violences sur agent par la police, entraînant d’importants frais de justice. Témoins agit en organisant la solidarité tant d’un point de vue financier que politique.
Dans le même temps la doctrine du maintien de l’ordre évolue suite aux émeutes de 2005. L’utilisation d’équipes en civil pour pratiquer une politique d’arrestations chiffrées accompagne désormais systématiquement le travail de gestion de foule pratiquée par les unités habituelles du maintien de l’ordre. A partir de là les mouvements lycéens et étudiants suivants vont voir se multiplier les arrestations. Dans ce contexte, les outils que Témoins avait commencé à dessiner ont été appropriés pour organiser la solidarité au sein du mouvement social. En 2007, suite au mouvement contre la loi LRU, la caisse de solidarité devient permanente. A partir de ce moment là, la caisse de solidarité visera à lutter contre les violences policières et la répression du mouvement social et elle prend une forme proche de celle qu’elle a actuellement.
Les techniques de police de la BAC auxquelles les foules de manifestants se trouvent confrontées, sont connues de longue date par les enfants des classes populaires. Ces arrestations s’accompagnent là encore de l’utilisation de l’outrage et rébellion, ce qui permet aux équipes de policiers de charger systématiquement quiconque tombe sous leurs mains, et de récolter des dommages et intérêts lors de comparutions immédiates. Ce qui avant pouvait être ignoré devient alors une évidence : la répression du quotidien est d’une nature similaire à celle qui frappe le mouvement social.
La Police comme organe de maintien de l’ordre assure la reproduction des choses à l’identique, quand elle réprime un-e jeunes des classes populaires ou un-e manifestant-e c’est à chaque fois pour la défense d’un même monde. C’est sur ce constat que se base l’action de la caisse de solidarité.
La Caisse de Solidarité est un outil au service de ceux et celles qui veulent s’organiser contre la répression. Elle assure une activité de production de textes d’analyse, elle fournit des conseils pratiques et une assistance financière et politique et oriente vers des avocats. Elle réunit des personnes qui se sont senties concernées à un moment par la nécessité de s’organiser contre la répression, et est financée par des dons, issus de concerts organisés au profit de la caisse par différents collectifs lyonnais, ou envoyés par chèque. Il est possible de contacter la caisse pour des conseils par mail ou par téléphone mais il est aussi possible de rencontrer des participants à la caisse. Des permanences ouvertes sont assurées deux fois par mois les premier et troisième jeudi dans ce but. Elles accueillent les personnes confrontées à la répression et leurs proches ainsi que des personnes désireuses de s’organiser sur des cas particuliers. Depuis 2015 des participants de la caisse et leurs amis ont pris en charge l’organisation de bistrots le premier jeudi du mois en parallèle à la réunion de la caisse, donnant l’occasion d’échanger de manière plus informelle autour des questions liées à la répression et de faire rentrer un peu d’argent chaque mois.
Tout au long de l’année écoulée de nombreuses personnes sont entrées en contact avec la caisse de solidarité notamment lors du mouvement social contre la loi travail. Un soutien financier global de 2500 euros a pu déjà être apporté dans le cadre d’affaires directement liées aux manifestations et actions contre la loi travail.
D’autres procès arriveront cet automne.
Le pouvoir en place semble avoir décidé de punir et décourager les militants en les frappant au portefeuille. Des dizaines de milliers d’euros d’amende ont déjà été prononcés à Lyon, ne laissons personne seul.e face à cette situation !
Prochain rendez-vous :
Permanence le 15 septembre et le 6 octobre à 19H, à La Luttine, 91 rue Montesquieu, 69007. (Premiers et troisième jeudi du mois)
Bistrot de rentrée le 6 octobre à 19H à l’Atelier des Canulars, juste à côté.
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