« Qu’est-ce que vous faites quand il y a trente nazis qui vous agressent ? » Au procès d’une expédition punitive néo-fasciste à Lyon

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Le 11 avril 2018, vers 21h, cinq amis se retrouvent au bar Rock n’ Eat, dans le Vieux Lyon pour une soirée avec des groupes de métal. Au cours de la soirée, ils constatent la présence de plusieurs militants d’extrême droite, appartenant au « Bastion social », groupe éphémère (dissous depuis) qui avait pris la relève du « Groupe Union Défense » (GUD), bien connu pour sa haine des gauchistes, son idéologie allant du nationalisme au néo-nazisme revendiqué et son goût pour le cassage de crânes.

Les cinq amis sont des militants antifascistes. S’en suivent des tensions et des provocations. Et pour cause : la veille, le « Pavillon noir », local du « Bastion social » situé à quelques centaines de mètres du Rock and Eat, a été muré et tagué par des antifascistes qui ont revendiqué l’action. La tension monte. Le vigile et le gérant du bar refusent de faire sortir les jeunes fascistes. Les cinq amis décident donc de quitter l’endroit. Mais à l’extérieur, une vingtaine de membres du « Bastion social » équipés (ceintures, gants coqués, taser, matraques télescopiques, gazeuses…) les attendent, prévenus par leurs collègues. Une bagarre éclate. Malgré les coups, Antoine parvient à rejoindre sa voiture, poursuivi. Il finit par retourner vers le bar en voiture pour récupérer ses amis et les mettre à l’abri. La vingtaine de fascistes encercle le véhicule, lui lance des projectiles ; certains montent sur le capot, tentent de briser les vitres pour le faire sortir. C’est finalement l’arrivée d’une patrouille de police qui provoque la fuite des militants d’extrême-droite. Antoine est interpellé par les agents, comme certains des jeunes néo-fascistes. Au poste, il est de nouveau frappé, mais cette fois par plusieurs policiers. Bilan : un nez cassé, en plus des séquelles de la précédente échauffourée, et une plainte d’un des policiers qui prétend qu’Antoine s’est jeté sur lui. Une instruction est ouverte et Antoine échappe de peu à la mise en détention. Quatre ans après cette soirée, et au terme d’une enquête qui n’a apporté pratiquement aucun nouvel élément, le procès se tenait enfin le mardi 13 septembre.

L’audience va débuter. L’entrée est filtrée par deux policiers des «  équipes de liaison et d’information », dont un particulièrement bavard qui ne peut s’empêcher de raconter son métier (« se mettre entre vous et les CRS ») et s’offusque sincèrement de ce qu’on ne parle jamais du racisme chez les boulangers et les instituteurs, mais uniquement de celui de la police. Moins loquace, une équipe de la CSI est également présente dans et à l’extérieur de la salle pour « sécuriser » l’audience. De temps en temps, ils activent leurs caméras-piétons pour filmer les soutiens. A et Tristan Conchon [T. C.], qui a participé au guet-apens, s’approchent de la barre.

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La juge commence : « C’est à la suite d’une procédure d’instruction que vous êtes renvoyés devant ce tribunal correctionnel. Monsieur C., il vous est reproché d’avoir, le 11 avril 2018, exercé des violences volontaires en réunion, avec une arme (en l’occurrence un morceau de bois) sur des personnes non-identifiées ».

Pour Antoine, c’est un peu plus large : il lui est reproché d’avoir exercé des violences avec usage d’une arme (un bout de bois) sur l’agent de sécurité en état de récidive légal, sur une personne dépositaire de l’autorité public en récidive et sur une partie du groupe qui venait de l’attaquer avec une arme par destination, en l’espèce un véhicule, et ce toujours en récidive.

Sur les huit militants du « Bastion social » arrêtés ce soir-là, un seul est finalement poursuivi. Tous les autres ont été écarté de la procédure par le juge d’instruction. Quand bien même la géolocalisation de leurs téléphones indique qu’ils se se sont appelés et réunis pour se préparer devant leur local, juste avant l’attaque. Quand bien même certains ont été interpellés à proximité équipés de gants coqués, ceintures, protège-dents [1]. Un autre, mineur au moment des faits, est déjà passé devant le juge pour enfants pour s’en être pris à la voiture d’Antoine et a écopé d’une peine légère.

De manière générale, assister à un procès, et à la lecture des « faits » par un magistrat, quand on connaît l’histoire réelle est toujours une expérience surprenante. On mesure alors à quel point le récit judiciaire est une vision complètement déformée de la réalité, tant est grande la quantité d’éléments et d’informations auxquels la justice n’a pas accès, ceux qui sont passés sous silence, oubliés, déformés ou euphémisés en fonction du récit qu’il s’agit d’imposer et du profil du prévenu qu’il s’agit de présenter. C’est particulièrement le cas ici dans une histoire de guet-apens où une personne connue pour ses idées antifascistes finit par se faire casser le nez au commissariat…

La juge résume ainsi le dossier en se basant sur la version policière de l’histoire, agrémentée du témoignage du vigile. Ce qui donne : l’attention d’un équipage de police est attiré par un véhicule à la conduite « particulière ». L’équipage le suite et comprend qu’une bagarre vient de se produire. Un jeune homme qui « saignait abondamment du nez » est repéré, puis désigné par plusieurs témoins comme étant le conducteur d’un véhicule venant de foncer sur la foule. L’exploitation de la vidéo-surveillance de l’établissement voit Antoine arriver, repartir plus tard et enfin lancer un morceau de bois sur le vigile.

Dans la plainte du vigile, celui-ci revient sur le désaccord qu’il a eu avec Antoine et ses amis (« on se barre de ce bar pro-nazi ») et raconte la bagarre. Le patron du bar précise qu’Antoine était énervé devant le refus de son établissement de faire partir les « personnes qu’ils qualifient de fascistes » et avait menacé de faire fermer l’établissement, avant de s’en aller. Durant son placement en garde-à-vue, une nouvelle « altercation » éclate : un OPJ affirme que A l’aurait menacé, attrapé par le cou et amené au sol, lui occasionnant une ITT de deux jours. Ce dernier épisode est qualifié par la juge de « faits périphériques qui viennent s’ajouter au dossier ».

Antoine a la parole. Il explique s’être retrouvé dans la soirée avec des militants du « Bastion social » et avoir voulu partir quand l’organisation de la soirée a refusé de les virer. Il dit n’avoir frappé personne « d’initiative ». S’il est revenu au volant de son véhicule devant le bar, ce n’était pas pour foncer sur la foule ou blesser qui que ce soit mais pour récupérer ses amis. Il est arrivé de manière un peu forte pour « faire peur ». Le dossier judiciaire comporte plusieurs témoignages sur l’arrivée de la voiture. Certains n’ont pas vu de véhicule arriver, d’autres affirment qu’il roulait vite, d’autres à faible vitesse. Certains des témoignages changent au fil des auditions. En tout cas, on comprend que ça va être un des gros nœuds de l’audience.

La juge : « Sur ces faits qui vous sont reprochés, que pouvez-vous nous en dire ?
A : Je maintiens mes déclarations. On s’est fait attaquer dans une soirée. J’ai voulu récupérer mes amis sans volonté d’agresser.
J : Comment vous expliquez votre comportement ?
A : … Qu’est ce que vous faites quand y a trente nazis qui vous agressent ?
Juge : On prend son téléphone et on appelle police secours.
A : Ça c’est dans votre univers. Y’a un fossé entre ceux d’en bas et ceux d’en haut. Quand vous êtes attaqué par trente nazis, vous vous défendez.
J : Dans une situation identique, quatre ans après, vous réagiriez pareil ?
A : Jeter le bout de bois sur le vigile, non, mais revenir chercher mes amis, oui, parce qu’il y a eu moins de blessés comme ça ».
Puis, alors qu’ils sont tombés dans un guet-apens, à quatre contre vingt de l’aveu même d’un des fascistes, la juge ne craint pas de demander : « Vous vous trouvez une responsabilité dans le déroulement de cette soirée ? »

Antoine revient ensuite sur l’altercation avec le vigile alors qu’il est en sang et secoué. Il a regretté (dans un premier temps) avoir jeté le morceau de bois [de la taille d’un stylo] en direction du vigile... « On était tous choqués du "ils l’ont bien cherché", j’ai même pas vu si je l’avais touché. »
J : Non mais c’était pas comme quand on jette un caillou dans la mer. Là vous vouliez l’atteindre.
A : Il a dit quelque chose pour me provoquer et j’ai répondu à la provocation. Ayant eu après connaissance de ses positionnements politiques, j’ai retiré mes excuses ».

La juge est toujours prompte à chercher la mauvaise intention chez le prévenu (soupçonnant qu’il voulait blesser). Mais étonnamment, elle ne la cherche pas chez le « témoin ». Elle aurait été bien avisée car l’agent de sécurité, Fabrice Serrour de son vrai nom, n’est pas un enfant de chœur. Il a ses idées, ses « positionnements politiques » reconnaît la cour sans en dire plus. En fait, Fabrice avait déjà été condamné en 1987 pour complicité dans le meurtre«  [2] de Nordine Mechta, un crime raciste commis à Lyon. Il était à l’époque un des videurs assurant « la sécurité » d’une soirée organisée par le West-Side sur le bateau Frédéric Mistral, quai de la Pêcherie. Avec un tel passé, on est d’autant moins étonné de son comportement le soir du 11 avril. C’est sûr que pour lui, les militants du BS n’étaient que des « clients lambda [3] qui ne troublaient pas l’ordre et qu’[il] ne les ferai[t] pas sortir ». S’il n’a pas vu de problème, c’est tout simplement qu’il faisait partie du problème.

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On en vient au moment de « l’altercation » entre l’OPJ et Antoine « Les policiers disent que vous étiez énervé, que vous n’étiez pas d’accord avec votre interpellation » commente la juge. Lorsque celui-ci a demandé à voir son avocate, le policier a répondu « je m’en bats les couilles de ton avocate ». Ils étaient en train de marcher dans le couloir. Antoine répond alors : « en plus vous me tutoyez ? Tu te prends pour qui ? » C’est alors que le policier a essayé de le frapper et s’est jeté sur lui, avant que les deux tombent au sol. S’en est suivie une avalanche de coups alors que Antoine était « en boule ». À un moment un des policiers s’est mis à crier « il saigne, il saigne », ce qui a fait cesser les coups.

Là, se joue une des missions fondamentales de l’appareil judiciaire : protéger la police et laver son honneur en cas de pépin. Car dans le monde enchanté de la justice, des policiers ne peuvent pas casser la gueule à quelqu’un en GAV. Pour les magistrats, ce n’est même pas du domaine du pensable. Ce ne sont là que pures spéculations sans début de preuves et délires gauchistes. Deux options s’offrent alors au parquet, à la juge et à l’avocat de la police pour trouver une explication au nez cassé : soit les policiers ont répondu à une « agression » d’Antoine (il leur a sauté dessus et il a bien fallu se défendre) – un peu comme les refus d’obtempérer suivis d’exécutions à balles réelles sont justifiées a posteriori par l’infaillible « c’était lui ou nous ». Soit le nez cassé date de la bagarre – c’est pas nous ! Là, c’est plutôt vers cette deuxième option que s’orientent autant les insinuations de la juge que les affirmations péremptoires de l’avocat du policier et du parquet.

La juge : « Les policiers disent dans la procédure que vous saigniez abondamment du nez déjà.
A : Quand je suis arrivé au commissariat, j’avais une blessure légère, j’avais un simple coton dans le nez, c’est tout ».

Elle se tourne alors vers T. C. Celui-ci conteste avoir participé « activement » aux violences. Tout juste a-t-il ramassé un bout de bois « pour se défendre ».
Juge : « Qu’avez vous à dire concernant les faits ?
T. C. : Y’a rien à dire à part ce que j’ai dit précédemment.
J :Quand on regarde les images, ça pose question.
T. C. : J’ai voulu me défendre. Tout attaque entraîne forcément une riposte. En face de moi, j’ai ramassé une planche qu’un adversaire a perdu et j’en ai fait usage.
J : C’est un comportement adapté selon vous ?
T. C. : Je me suis défendu.
J : Quelle a été la réflexion après quatre ans d’instruction, de retour sur vous ? Vous avez réfléchi ?
T. C. : [Léger temps de réflexion] Pas du tout.
J : Sur l’histoire de la voiture, vous avez une version évolutive…
T. C. : Honnêtement c’est très lointain. C’est très flou dans mon esprit.

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Une conversation telegram interceptée en 2018 sur le téléphone d’un des membres du BS, et qui ne laisse que peu de doutes sur leurs objectifs.
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Elle revient à Antoine : « Qu’est-ce que vous pouvez nous dire des faits inscrits à votre casier ?
A : Je suis militant politique antifa revendiqué. C’est principalement pour des faits de manifestation. On n’est pas les plus aimés des services de police ».

C’est au tour de l’avocat de la « partie civile », c’est-à-dire le flic qui s’est jeté sur Antoine, de prendre la parole. Et c’est le très antipathique Bohé, inénarrable avocat de la police lyonnaise, qui s’y colle. Il remplace à cette tâche, depuis plusieurs années, le sinistre pénaliste Versini [4], autre grand défenseur de la police lyonnaise. Bohé est là pour défendre son bout de gras : faire innocenter son client et lui obtenir un treizième mois pour les « préjudices » qu’il a subi. Il est sous contrat avec le ministère de l’intérieur et son cabinet défend systématiquement les fonctionnaires de police « « victimes » » qui se constituent partie civile. Les policiers qui comme chacun le sait, « interviennent avec beaucoup de diplomatie et sans idée préconçue ». Bohé se plaint d’emblée du grand nombre de services de police mobilisé pour ces « problèmes de vivre ensemble ». Et présente le policier comme « une victime tout à fait collatérale » dans ce dossier.

B : « On veut en faire [de mon client] l’auteur de violences imaginaires, de violences policières. Des jeunes gens ont voulu, pour des raisons qui leur appartiennent, en venir aux mains. Des querelles dont la vacuité m’échappe complètement. On ne veut pas dire que c’est l’ennemi imaginaire qu’on s’est constitué qui vous a mis dans cet état. Il vient nous pondre une espèce de version… ça me révolte madame la présidente, quand mon confrère dit que son client s’est fait fracasser le nez par des policiers, ça pose de vraies difficultés. Une plainte a été déposée. La réponse est un classement sans suite pour "absence d’infraction". Absence d’infraction, ne signifie pas "infraction insuffisamment caractérisée", mais ça veut dire qu’on a raconté n’importe quoi ! Et que ce classement n’a même pas donné lieu à un appel comme il le pouvait. Je trouve cette ficelle assez grosse et écœurante ».
Puis il continue de plaindre la police : « Imaginez que quelqu’un [un policier] demande l’intervention des pompiers et qu’il tombe sur Antoine Je suis surpris qu’on puisse être pompier avec autant de condamnations. Les pompiers sont un service public qui s’adresse à l’ensemble de nos concitoyens ». Il est bien connu que les policiers condamnés pour violences, ceux qui ont blessé et mutilé, sont automatiquement renvoyés de la police nationale pour ne plus être au contact du « public ». C’est bien connu. Puis il continue : le policier porte « les stigmates » de l’altercation, notamment le col de sa veste est déchiré. Les seuls coups portés qu’il reconnaît l’ont été pour permettre « la libération du policier » retenu au sol par Antoine On croit rêver. Il demande 1200 euros pour son client.

La procureure se lève pour son réquisitoire. Elle fait mine de déplorer que ce dossier arrive si tardivement à cette audience. Il a fallu tout de même quatre ans pour juger cette « bagarre ». En fait, un tel délai n’est pas seulement lié à un manque de moyens ou de personnels, c’est surtout un moyen de calmer les gens de les maintenir dans les filets judiciaires, sous « contrôle judiciaire » avec la peur de se faire « rechopper », de tomber en prison. C’est pour ça que le moment du procès est différé de plusieurs années. Il faut que les prévenus sentent le tranchant de l’épée de Damoclès sur leur coup pendant ce temps-là. C’est pourquoi ça dure aussi longtemps. C’est pourquoi bien qu’il s’en défende, le parquet fait de la politique, de la politique pénale même.
Et c’est d’ailleurs, ce qui vient juste après : la dénégation. La procureure récite le couplet classique que les magistrats ressortent chaque fois qu’ils ont à juger des affaires « politiques ». « L’audience n’est pas une réponse à des idées ou des opinions publiques ». Ce serait une sorte d’endroit neutre. Elle serait simplement le « lieu de traitement des infractions quelles que soient les raisons avancées par les uns et les autres ». Ce qui dénote un état de fausse conscience assez avancé sur son rôle dans la société, mais passons. Enfin, elle nous gratifie d’une platitude : « la protection de la vie humaine est un impératif absolu ». Pour quelqu’un dont la profession est d’envoyer des gens en prison et de leur pourrir la vie par tous les moyens que lui fournit le code pénal, la remarque est cocasse.

Elle continue : « Les infractions ne reflètent pas l’intégralité ni la gravité de l’ensemble des faits qui ont été commis au cours de cette soirée. Des violences ont été commises à l’aide de ceintures, d’un taser, de bombes lacrymogènes dans un climat absolument détestable. Je ne peux qu’inviter les témoins à écrire au ministère public pour apporter de nouveaux éléments pour apporter une réponse adéquate ». Elle est habitée par la même névrose que bon nombre de gens qui travaillent pour l’appareil judiciaire : elle voudrait idéalement que tout litige, conflit, affrontement, trouve une résolution judiciaire, soit prise en charge par l’appareil judiciaire [5]. Même quatre ans après, elle a encore espoir… Elle se désole que des gens puissent être sur une autre longueur d’ondes, qu’ils puissent considérer régler leurs problèmes sans le concours de l’État : « Pour l’un comme pour l’autre, il y a une méfiance envers les services de police, de la loi-même… Faire appel aux services de police serait la réaction de n’importe qui d’autre je l’espère ».

Pour la voiture, Antoine reconnaît, selon elle, cette qualification (« violences volontaires ») : il est arrivé au volant de son véhicule, a mis un coup de frein en pensant que les gens s’écarteraient. C’est-à-dire qu’ils étaient sur le trajet. « Imposer à des gens de s’écarter » et « faire peur », cela rentre parfaitement dans cette qualification pour elle. « L’indifférence aux résultats est un aspect de la jurisprudence pour qualifier des violences ». Il dit être revenu pour récupérer ses amis ? « Mais où sont ces amis, ils n’apparaissent pas dans la procédure ». À ce stade-là, on ne sait pas si c’est de la mauvaise foi ou si elle n’a tout bonnement pas lu le dossier. Ensuite pour la deuxième « violence volontaire », Antoine n’a jamais contesté avoir jeté ce fameux bout de bois. Il ne regrette pas au regard de ce qu’il a appris des positions de Fabrice Serrour. Donc l’infraction est caractérisée.

« Antoine n’accepte pas les motifs de son placement en garde-à-vue. Il essaie aujourd’hui d’attribuer les violences qu’il a subi aux fonctionnaires de police. Il a été objectivement victime de violences significatives. Il avait déjà pris un certain nombre de coups importants [avant la garde-à-vue]. Il y avait un préjudice psychologique important mais ça ne justifie pas les violences qu’il a exercé sur le fonctionnaire de police ».

Puis elle se lance subitement dans une tirade proprement anti-politique. « Il n’y a pas de "eux" et de "nous", il n’y a qu’un nous ». Ce qui n’est rien d’autre que la négation de la politique. Même devant un dossier qui est l’exemple emblématique de ce qu’est un différend politique qui se polarise, elle élude. On ne lit pas souvent Rancière dans les palais de justice. De même que l’expression « gens d’en bas » qu’a utilisé Antoine l’a fait tiquer. Pour elle, on ne peut pas raisonner avec ces oppositions, on est tous citoyens. Ou sinon on est déjà dans une démarche proto-séparatiste. « Les gens d’en bas »... Ça rappelle de bien mauvais souvenirs, des épisodes historiques où le « eux » et le « nous » s’étaient trop polarisés, des images qui s’entrecroisent, une émeute devant la Bastille qui tourne mal, des gilets jaunes venus de leurs arrière-pays, sous l’Arc de Triomphe…

Elle termine : « J’en arrive maintenant aux faits reprochés à TC. On évoque la légitime défense. On aurait pu envisager ça si on avait tous les protagonistes de cette histoire, tous les éléments, tous les témoignages. J’ai vu que des gens de l’entourage de TC s’étaient présentés avec des protège-dents et des gangs coqués, ce n’est pas le genre d’équipement pour aller boire un coup. T.C. a parfaitement reconnu s’être défendu et après avoir contre-attaqué. On a l’objectivité de la caméra. Il charge. On a parfaitement l’intention de toucher des victimes ». Avant de conclure solennellement : « Ces violences ont eu lieu. Elles n’auraient pas dû être commises. » Ok boomer.

Pour T. C., elle demande sept mois avec sursis et une interdiction de port d’armes pendant cinq ans. Antoine n’est plus accessible a du sursis simple du fait de ses précédentes condamnations. Pour lui, ce sera sept mois avec sursis probatoire et 80 heures de TIG pour... « se réinscrire dans un collectif commun, c’est quelque chose qui fait sens ». À ce niveau-là de déconnexion avec la réalité, on voit pas d’objection à ce que les réquisitions soient à l’avenir formulées par des robots.

C’est au tour de l’avocat toulousain de TC, Pierre Marie Bonneau d’entrer en jeu. Et c’est loin d’être un avocat lambda. « Pilou », comme l’appellent ses « camarades », se définit comme un « militant nationaliste » [6]. Il parcourt la France pour défendre les militants néo-fascistes. Ancien du GUD-Toulouse dans les années 80, c’est lui qui avait assuré la défense du négationniste Robert Faurisson, qui niait l’existence des chambres à gaz, de l’essayiste négationniste Hervé Ryssen (qu’il appelle « mon ami ») – lequel se revendique lui-même « raciste », « anti-juif et antisémite » [7] –, ou encore la défense des militants du GUD de Nantes qui avaient tabassé et quasiment laissé pour mort deux adolescents (seize et dix-huit ans) [8] qui avaient participé à une manifestation contre l’extrême-droite le soir du deuxième tour de l’élection présidentielle en 2017.

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P. M. : « Je plaide la relaxe pure et simple. S’il n’avait pas agi, il y aurait une victime de plus et peut-être un agresseur de plus. Quand on voit fondre une foule hostile sur soi, il convient de prendre son téléphone et de composer le 17 ? Non, il n’est plus temps de sortir son manuel de bonne tenue en société. Il a contre-attaqué. Dans le vent [il n’a soi-disant touché personne]. Il y a zéro partie civile. L’affaire est terminée, c’est entendu. Il y a eu proportionnalité. Il a eu face à lui plusieurs assaillants armés. T. C., à l’instant où un groupe équipé d’objets contendants lui fonce dessus ramasse un objet contendant et se défend. La procureure a évoqué la présence de protège-dents et de gants coqués mais c’est pour se défendre. La cour de cassation a considéré à plusieurs reprises que ce n’était pas des armes. D’un coté, on a des gens qui sont venus boire un coup, de l’autre on a des gens qui n’acceptent pas que l’autre, l’altérité, soit là. Ils ne devraient pas exister, « pas de fachos dans les quartiers, pas de quartier pour les fachos ». Si on suit ce raisonnement, T. C. ne peut plus exister, venir en ville, boire un verre dans une soirée, il doit passer sous les fourches caudines, faire une psychothérapie. Est-il illégitime d’aller boire un verre en ville ? Je pose cette question. Monsieur Conchon demande juste à ne pas disparaître, à pouvoir aller boire un verre. Ce qu’on appelle l’extrême-droite ou les nationalistes, ce sont des gens qui depuis trente ans ont un projet de société. On peut apprécier ou pas, mais les antifascistes, eux, n’ont pas de projet de société, ils sont "anti"... Ils n’ont aucun projet, ils veulent seulement empêcher cette extrême-droite de s’exprimer ».

L’avocat d’Antoine se lève. « Je suis tenté de vous parler un peu du dossier. On est assez peu, visiblement, à l’avoir lu ». Il mouche direct Bonneau : T. C. a toujours dit mordicus « je ne suis jamais rentré boire un verre dans ce bar ». Puis ,il dénonce une sorte « d’autisme judiciaire ». La juge a effectivement omis de préciser qu’on était dans un contexte de guet-apens, le rapport de force (vingt contre quatre) et s’est employée à dépolitiser l’affaire et l’action du tribunal. Mais elle a aussi « occulté la veille ». « Que s’est-il passé le 10 avril. Si on occulte ça, on ne comprend pas ce qui s’est passé. Ce n’est pas un hasard si la ratonnade a été décidée par trente nazis en représailles à une action symbolique destinée à dénoncer la politique fascisante du BS [9]. « On a un peu les boules de s’être fait murer son joli local qui va être fermé un peu après. Alors on vient se venger ».

« Il y a légitime défense ? Bien sûr ! On se moque de ce qui est dans le dossier ? » (le regroupement, l’équipement, le taser qui brille…). « Ça a été un guet-apens, une ratonnade ». Il lit l’extrait de l’interrogatoire d’un des fascistes : « Vous étiez combien ? Une bonne vingtaine ? Et eux ? Quatre ».

Et de rappeler que le BS « est un groupe dissous qui a été rayé de la carte, ce sont des mouvements réputés dangereux [10] ». « Vous êtes un soir de match et l’Algérie gagne et vous vous prenez une barrière dans le pare-brise parce que vous êtes maghrébins, une bibliothèque qui se fait casser sa vitrine, une ratonnade filmée parce qu’on est fièrs de ce qu’on fait. Ce groupe [les antifas lyonnais] n’est pas comme les autres en face, c’est pas la violence ce groupe, ce n’est pas dans leur culture ». Il rappelle aussi le meurtre de Clément Méric en juin 2013.

Il poursuit sa plaidoirie en rappelant qu’ Antoine a couru prendre sa voiture pour récupérer ses copains, qu’il n’a roulé sur personne, que les insinuations qui se servent de témoignages pour affirmer qu’il a voulu foncer sur des gens cherchent seulement à lui nuire sur le plan judiciaire. « Mais est-ce que vous avez le début d’une preuve pour dire qu’il a voulu faire un carnage. Au début, M. Munier [l’un des assaillants] a dit qu’il n’avait même pas compris qu’il venait d’être percuté par une voiture. Au pire c’est un "défaut de maîtrise" et alors ce n’est pas une infraction pénale, affirme l’avocat.

« Pour Serrour, l’idée n’est pas de lui mettre le bâton dans la tête, c’est un geste de colère. Antoine s’est fait casser le nez. La question est de savoir quand. Les pompiers ne constatent pas qu’il a le nez cassé. Au commissariat, il s’énerve parce qu’il se considère comme victime et là on lui dit qu’il a essayé d’écraser des gens. Ses amis ont demandé son avocate, lui aussi avant d’être amené au commissariat. Son conseil va donc se présenter. Et son pv dit qu’il n’a pas demandé d’avocat. On sait que c’est faux. Il ne signe pas, on peut comprendre pourquoi ».

Reprenant le récit de « l’altercation » au commissariat : « ça se passe au fond des locaux de l’OPJ, et à cet endroit, il y a une caméra, mais on ne l’a pas. On ne saura pas ce qui s’est passé. La version policière est toujours très professionnelle dans son déroulement, on a toujours une version des forces de l’ordre qui n’envoient jamais paître quelqu’un, surtout le soir. La nuit, dans un hôtel de police, c’est tout sauf un salon de thé ou un échange sur la théorie ».

Il plaide la dispense de peine, en tout cas « pas le mot prison, ça n’a aucun sens ».

La dernière avocate de la défense prend la parole concernant les demandes du policier. « Le moment où le juge pénal devient juge civil est important. Les principes de la procédure civile sont très simples, ce sont les mêmes depuis deux siècles, Il faut prouver le lien entre les actions et les résultats. Pour le policier, on demande 1200 euros tout type de préjudices. Est-ce qu’un juge civil allouerait 1200 euros sur ce certificat lésionnel constatatif ? La réponse est non. Il y zéro lésion. L’évaluation pose problème. On a aucune constatation médicale. Dans leur désintéressement et leur rigueur, les forces de l’ordre auraient dû en produire un ». « Mon client serait débouté dans une audience civile normale avec un tel certificat. Je vous demande de le débouter de sa demande ».

Verdict rendu le 13 octobre.

P.-S.

Juste avant cette affaire, une autre audience avait lieu dans la même salle. Elle vaut le coup d’être raconté pour illustrer la volonté d’écrasement des pauvres et, plus généralement, de tout ce qui sort du « droit chemin », de l’appareil judiciaire. Deux pauvres hères se tiennent face à la juge. Ils sont en instruction depuis quatre ans, l’un pour vol de BD, l’autre pour recel. L’un d’eux, M. C. a a fait un an de détention pour les vols. Il revendait (entre 2,5 et 5 euros la BD) au second, M. R., passionné du neuvième art, et qui faisait de la revente à Gilbert Joseph. Le premier reconnaît « les faits », assure que ce qu’il a fait « c’est pas bien », regrette et affirme qu’il est maintenant « une nouvelle personne » ; il était en grande difficulté à l’époque – il vivait à l’hôtel Formule1 de la Part-Dieu, ne voyait plus sa fille. Il tente de se justifier : « c’était un rapport de service, un rapport d’échange, j’étais dans le besoin financier, il était dans le besoin de BD ». M. C écumait les librairies de la région lyonnaise, les « entrepôts de marchandises » (en fait les réserves). À tel point que le syndicat des libraires de la région Rhône-Alpes avait fait circuler sa photo parmi les libraires de la région… Du coté des services de police, les enquêteurs sont allés jusqu’à géolocaliser son téléphone pour capter dans quelle librairie il s’était rendu…

Si on peut penser que certaines librairies n’ont pas hésité à mettre sur le dos de M.C. l’ensemble de leur démarque (un préjudice estimé jusqu’à 5000 euros pour deux librairies et jusqu’à 500 exemplaires de BD volés pour les « plus importantes victimes »), le butin est tout de même conséquent. On a retrouvé pour 57 000 euros d’albums chez M. R. Quatre mètres-cube de BD. Quand on connaît la plus grande difficulté à voler quand on n’a un pas un faciès blanc, on ne peut que saluer l’exploit. Chapeau l’artiste ! Mais la juge ne l’entend pas de cette oreille, elle s’agace : « ce n’est pas du vol de façon occasionnelle pour manger ». La justice est comme ça : que des pauvres s’organisent pour aller chercher l’argent là où il est, c’est-à-dire dans les rayons, c’est une honte, « un délit », une offense à la société ; et il faut sévir fermement. Tout juste est-elle prête à tolérer qu’ils ne meurent pas de faim – ça doit être le côté « humain » de la justice.

Les deux avocats se lancent dans leurs plaidoiries. L’un fait remarquer que Gilbert Joseph a alerté dès 2014. M. R. sur l’origine douteuse de la marchandise (le nombre de BD très important qui venaient souvent juste de sortir, leur parfait état...). Mais ça n’a jamais empêché l’enseigne de racheter les stocks qui lui étaient amenés. L’avocat s’interroge : on aurait bien aimé voir Gilbert poursuivi pour recel aux côtés de M. R. et M. C. vu que le magasin ne pouvait ignorer à la longue ce qu’il rachetait.

M. C. parvient à éviter la prison parce qu’il travaille en CDI (et donc va pouvoir commencer à rembourser les « victimes ») et est condamné à un an de bracelet électronique. M. R. est condamné à six mois avec sursis et 4 000 euros d’amende. Cet homme, la soixantaine bien tassée, était convoyeur de fond pour la société de transport de fonds Loomis depuis trente-cinq ans. Depuis sa mise en examen, il a perdu son travail. Il a peu de dépenses, vit de manière « économe », « voire radine diraient certains » se permet la juge. Les enquêteurs sont allés jusqu’à éplucher son compte : 600 000 euros au total. Et le type continuait de travailler... Son avocat y voit du mérite : « d’accord il économise. Il n’a pas d’héritier, je suis désolé de lui dire ça mais quand il ne sera plus là, tout l’argent ira à l’État. Il n’a pas un train de vie dispendieux, il ne fait pas tout ça pour aller se payer un riad au Maghreb, s’il fait tout ça c’est pour l’amour du travail. » Sans doute un avocat partisan de cette « France du travail » si chère à Fabien Roussel... De toute façon les librairies (les plus grosses) ont sans doute été remboursées avec leurs assurances. Et à la fin quand M. R. ne sera « plus là », toutes ses économies, l’argent qu’il a amassé au fil des ans, sera réinjecter dans la grande machine étatique. Tout ça pour ça… Money rules the world comme disait le Wu-Tang.

Notes

[1L’un d’eux « présente une importante protubérance sur le dessus de la main droite, à hauteur des métacarpes internes, de l’annulaire et de l’auriculaire, signe d’un choc violent »… (procès-verbal d’interpellation).

[2Ce 29 septembre, la péniche Frédéric Mistral amarrée quai de la Pêcherie servait de cadre d’une soirée dansante... Une soirée placée sous la surveillance de plusieurs « videurs » auxquels se heurtèrent vers 3 heures du matin deux jeunes resquilleurs. La réaction des gros bras de la péniche fut brutale : Bruno Leroch empoigna l’un des jeunes gens - Karim Atba - et le jeta par-dessus bord, avant de l’empêcher de remonter sur le quai à coups de pied dans la figure. Ayant pu enfin se hisser et rejoindre la terre ferme, Karim Atba alla rejoindre son ami Nordine Mechta, qui organisait lui-même une fête dans le quartier Saint-Jean. Accompagnés d’un camarade, les deux garçons revinrent à la péniche. Nordine Mechta descendit sur le quai et interpella les « videurs » sur l’incident qui venait de se passer. Nordine Mechta avait en main un marteau, Bruno Leroch le rejoignit, armé, lui, d’un couteau, et un premier face à face opposa les deux jeunes gens sur le bas-port, puis un second sur le quai. Leroch bénéficiant à ce moment-là du renfort de son frère et de Fabrice Serrour. Bruno Leroch soutiendra par la suite que c’est au cours de cette altercation que fut donné le coup de couteau fatal à Nordine Mechta […] Rompant avec son adversaire, Nordine Mechta en effet prit la fuite, avec sur ses talons les frères Leroch et Fabrice Serrour. La course-poursuite se termina au fond d’une allée de la rue de la Plâtrière. A la suite de Nordine Mechta, le trio s’engouffra dans l’immeuble, puis il ressortit quelques instants plus tard. Et se dirigea vers la Péniche. Là, Bruno Leroch se débarrassa du poignard dans les toilettes, où le récupèreront - de même que le marteau - deux amis des videurs, Corinne Gardette et Thierry Doyen. Pendant ce temps-là, une passante de la rue Plâtrière verra s’effondrer dans ses bras, Nordine Mechta, sortant de l’allée, titubant, mortellement blessé... » (Figaro Lyon, 1988).

[3« Question : D’une manière générale, vous arrive t’il de vous battre ? Réponse : Parfois oui, ce n’est pas fréquent. Question : Avec qui vous battez vous ? Réponse : Ceux qui cherchent la merde. Des gauches, des arabes, des noirs » (extrait d’une audition d’un membre du BS après son interpellation le soir du 11 avril).

[4Il n’y a pas que les policiers qui ont majoritairement des sympathies pour l’extrême-droite. Il semblerait que leurs avocats aussi : au moment de la dernière présidentielle, Versini était devenu membre du comité de soutien lyonnais à Eric Zemmour.

[5Cette névrose peut aussi se décliner sous d’autres formes : si quelqu’un est déclaré innocent par la justice, c’est qu’il est vraiment innocent. Ou l’inverse.

[6Pour l’anecdote, « le 10 octobre 2021, Pierre-Marie Bonneau manifeste dans un cimetière de Toulouse avec une organisation pétainiste pour « rendre hommage » à Pierre Lespinasse, ancien magistrat toulousain sous Vichy, à la tête d’une section spéciale qui a envoyé à la mort des résistants » (Contre-Attaque, mars 2022).

[7Auteur de titres comme Les milliards d’Israël, escrocs juifs & financiers internationaux et La mafia juive : Les Grands Prédateurs internationaux, ou encore Satan à Hollywood...

[8L’un a bénéficié d’un an d’ITT et a aujourd’hui encore une infirmité permanente.

[10« Question : Expliquez nous pourquoi vous aviez des gants coqués aux mains hier soir lors de votre interpellation ? Réponse : Je porte toujours sur moi, ma paire de gants coquées et un protège-dents. Question : Pourquoi cela ? Réponse : Car j’ai une idéologie extrémiste de droite et vous le savez car je suis fiché S. Dès que je pars en vacances, à l’aéroport les policiers me bloquent ou me posent des questions En clair, j’ai toujours ces affaires sur moi pour me protéger car les anti fa sont plus nombreux que nous et ils sont moins faciles à être identifier que nous. Je ne peux pas me promener à la GUILLOTIERE ou CROIX ROUSSE sans provoquer une bagarre par ma présence. En cas de bagarre. je me sers de mes gants et de mon protège-dents » (extrait d’une audition d’un membre du BS après son interpellation le soir du 11 avril).

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