Récit du mouvement dit « anti-CPE » à Lyon - 3e partie : du 28 mars au 3 avril

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CPE/LEC/2006

Le mouvement dit « anti-CPE » à Lyon, raconté par un-e participant-e à partir des articles de Rebellyon.
3e partie : du 28 mars au 3 avril 2006. Retrouvez la 2e partie ici

Blocage, actions et manif de masse

Mardi 28, plusieurs établissements du secondaire sont bloqués, comme à St-Genis Laval ou Faÿs à Villeurbanne. Depuis ce dernier, une tentative de débrayage de Brossolette à la récrée s’organise, et parviendra à vider les cours d’une moitié de leurs effectifs. Il faut dire que l’administration met la pression sur les profs et les élèves et interdit la tenue des AG dans la cour. Des discussions ont lieu à propos de la tactique à adopter : blocage ou autres types d’action, mais il semble qu’à l’inverse des débats stériles des facs, ce soit vraiment de stratégie qu’il soit question ici, pas de « droit à étudier ».

De la même façon qu’à Villeurbanne, à Lyon le lycée Diderot bloqué est la base de tentative de débrayage, notamment de St-Ex’ qui est jusqu’ici peu mobilisé, et d’autres lycées qui sont barricadés mais par l’administration. Tout ça dans une ambiance de manif sauvage, sur le parcours de laquelle il semblerait qu’une moto ait été brûlée, et qui se disperse sous la pression policière.

D’après des témoignages sur Rebellyon de lycéen-nes en lutte, la mobilisation des profs n’est pas à la hauteur, et ils ne sont même pas capables de réagir à la présence de CRS en armes dans leurs établissements.

La veille, les étudiant-es organisaient une action « symbolique et sympa » (un dying au centre-ville)...

La manif du mardi 28 après-midi est l’une des plus massives à Lyon (40 000 personnes), mais le même jour on en compte 60 000 à Grenoble et 20 000 à Roanne (40 000 habitant-es). Pas grand chose à signaler à priori, à part un sauvageon remis à la police pour avoir shooté dans une poubelle, apparemment par le SO de la CGT mais il semblerait que ça puisse aussi être des flics avec des autocollants.

L’AG « interpro » (mais en grande majorité étudiante) qui suit la manif vote l’organisation d’actions pour le jeudi.
Les intermittents entrent en piste, avec une action « farine sur la place des terreaux », mais aussi avec la volonté de dépasser les happenings symboliques (ça serait pas plus mal en effet...).
Dans le 9e arrondissement, des lycéen-nes tentent de bloquer Jean Perrin, puis mettent en place un piquet sur la route avec des barrières de chantier. Les CRS arrivent, les barrières sont levées mais les lycéen-nes font un sitting, et se font gazer fleur à la main sous l’oeil de la direction du lycée qui ne réagit pas.

À Lyon II, les anti-bloqueurs utilisent les listes mails de l’administration pour mobiliser, et un appel à défendre le blocage est lancé, en précisant que celui-ci n’est bien qu’un moyen de la lutte et pas sa finalité.

L’AG est égale à elle même : quelques initiatives intéressantes (affirmation de l’élargissement des revendications du CPE à la LEC [1] ; opération escargot au péage du périph’), des trucs bizarres ou qui n’ont pas trop de sens (demander aux centrales syndicales la grève générale et la démission de gouvernement ; diff’ de tracts sur les marchés et devant les boîtes [2] ; soutien scolaire aux lycéen-nes et le maintien du mouvement dans l’impuissance (refus de bloquer les voies de communications, de faire une manif qui arrive devant la CGT pour lui mettre la pression et d’exclure les syndicalistes policiers des SO unitaires !).

Heureusement que le comité action tient un peu la route : il y a quand même un appel à des actions le jeudi, dans lequel il est affirmé que « les manifestations ne suffisent plus », et qui ne porte plus l’habituel label « action garantie 100% non-violente ».

Rien à signaler le mercredi, à part que le blocage est revoté à Bron et que le camp des bloqueur-es se renforce.

Le jeudi 30 au matin, des lycéen-nes de Tarare tentent de bloquer leur lycée mais en sont empêchés par les CRS. Finalement, ils bloquent la circulation une demi-heure en faisant un sitting. Dans cet établissement aussi la pression administrative se fait sentir, et certain-es internes sont viré-es suite à leur participation à la lutte.

"Manifester ne suffit pas"

En début d’après-midi, un demi millier de personnes se retrouvent à Lyon II quais pour partir en action. Ce genre d’initiatives commence doucement à être vraiment organisé, le comité action a défini des cibles, fait des repérages, etc. L’anti-rep’ se développe aussi un peu, avec diff’ de tracts sur le comportement en manif et garde-à-v’ et numéro d’avocat. Tout le monde part en manif sauvage, et étonnamment la présence policière est limitée à deux RG. La première cible est Lyon III, avec la volonté plus ou moins affichée de débrayer, mais évidemment tout est fermé à clé et la sécu attend derrière les portes au cas où. Difficile de tenter quelque chose de ce côté là, et il faut bien dire que c’est politiquement assez peu intéressant finalement.

Le cortège continue donc jusqu’au cours Berthelot, et bifurque tout à coup pour investir les voies de chemin de fer au niveau de la gare de la Guillotière. Les manifestant-es s’installent sur les rails, espérant que comme prévu les conducteurs qui doivent passer par là auront bien été prévenus. Il ne faut pas attendre longtemps pour que les condés débarquent, et le choix est fait de ne pas chercher la confrontation à ce moment là mais plutôt d’essayer de se barrer avant qu’ils ne bloquent tout le monde. Le problème c’est que l’endroit ressemble assez à une souricière, puisqu’il faut passer sous un pont pour se dégager, et évidemment les CRS bloquent l’accès. Le face à face dure quelques minutes, et finalement des employés de la SNCF ouvrent une autre sortie qui permet à tout le monde de se retrouver « dehors ».

La manif repart donc direction Saxe, et les flics reprennent leur stratégie de se maintenir à distance, renforçant leur présence par quelques condés en scooters. L’ambiance est plutôt joyeuse, même s’il est assez clair que l’affrontement est inévitable si d’autres actions sont prévues. C’est peut-être pour ça que les « organisateur-es » annoncent après un sitting au carrefour Saxe Gambetta qu’illes n’ont rien prévu de plus, et qu’à partir de maintenant la manif doit se dissoudre ou s’auto-organiser. La plupart des personnes présentes sont venues avec l’idée que « manifester ne suffit pas », et donc sont motivées pour aller bloquer à nouveau le pont de la Guill’, comme le jeudi précédent, en profitant du chantier. Les barrières sont posées, et les renforts porcins arrivent illico, en habit ou en civil, quelques costauds avec capuche-écharpe étant facilement identifiés parmi les manifestant-es, sans pour autant qu’ils ne se fassent foutre dehors. Pour gagner quelques minutes, la manif traverse le pont, et une autre barricade (symbolique) est montée rue de la Barre pour y attendre les CRS. Ils s’installent en face, font les sommations d’usage, se lâchent une lacrymo dans les pattes, et tirent une première salve de grenade. Mais ils visent trop loin, et les manifestant-es ne bougent pas (trop) ; quelques un-es sont équipé-es et, la pratique aidant, les étudiant-es ne sont plus effrayé-es par le premier gaz venu, c’est plutôt bon signe. Mais au deuxième tir les condés visent mieux, et chargent. Les manifestant-es se replient à l’autre bout de la rue, hésitant à continuer rue de la Ré (la grande rue commerciale de Lyon), à se rassembler sur la place Bellecour ou à se disperser.

Répression aléatoire ou ciblée

Les flics ne leurs laissent pas le temps de prendre une décision, chargent à nouveau, et ramassent trois personnes tombées dans la fuite. Pour justifier a posteriori ces arrestations, ils parleront de « participation à un groupement armé », les deux personnes embarquées ayant soi-disant été vues en train de charger leur sac avec des pierres lors de l’occupation des voies ferrées une bonne heure auparavant (!) ; la troisième n’a pas été embarquée faute de place dans les paniers à salades (re- !). Mais les flics ne se contentent pas de ces prises au hasard, ils ont aussi leur cible : lors de la troisième charge, un des flics encapuchonés et « infiltrés » ceinture un manifestant [3], et trois autres empêchent les personnes à côté de lui de venir le libérer. Il est finalement porté par les cheveux et les jambes de l’autre côté de la rangée de CRS.

Personne ne comprend vraiment pourquoi Stéphane a été ciblé, même s’il est clair qu’il s’était fait remarquer lors de l’occupation de l’UMP où il tenait le mégaphone et dans plusieurs manifs en train d’insulter des flics, d’emmerder un peu des RG, et autres animations de ce genre. Bref, il était catalogué comme « agitateur ». D’ailleurs le motif de son arrestation et plus encore sa condamnation montrent clairement que les flics et les juges avaient envie de se le faire : il est accusé de vol avec violence sur dépositaire de l’autorité publique, tout ça parce qu’au moment de l’occupation des voies ferrées, il a un peu tiré sur le sac à main d’une RG, en disant aux personnes qui discutaient avec elle : « lui causez pas, c’est une flic ». Ça lui vaudra 6 mois de prison. (Cour d’appel de Lyon : incroyable, 6 mois ferme pour une manif contre le CPE ! )

Mais à ce moment, les manifestant-es ne sont pas au courant de tout ça. Ils cherchent à réagir : trouver les noms des personnes arrêtées (un lycéen a aussi été embarqué par la BAC pour un bris de rétro, et deux lycéennes dans des circonstances inconnues), contacter l’avocat, éventuellement se rassembler devant le commico ? Continuer la manif semble vraiment compliqué vu la forte présence policière (de nombreux civils tournent tout autour du groupe au milieu de la place). Plusieurs personnes prennent en charge les trucs urgents à faire, appeler les commicos pour avoir des nouvelles, diffuser l’info, etc., et l’idée retenue est de profiter de la manif « unitaire » de la fin d’après-m’ (17 h) avec les syndicats pour réclamer la libération des personnes arrêtées, éventuellement en la détournant vers le commissariat.

Les flics restent sur la place et occupent le terrain en attendant la manif’, pendant que les personnes qui se sont rendues au commissariat du 2e apprennent que les camarades arrêté-es ont été transféré-es à Marius Berliet (commissariat central).
La manif (1500 personnes) démarre dans une atmosphère tendue, les flics au cul et le SO qui verrouille toute tentative de détournement. Arrivé à Jean Macé, terminus officiel, l’UNEF déclare la dissolution, mais le cortège CNT et une grande partie des manifestant-es continuent en direction de Marius Berliet. Ils sont suivis par les gardes mobiles et encadrés par la BAC, et finissent par être bloqués sur un pont avant d’atteindre leur cible. Tout le monde parvient de justesse à éviter d’être pris en sandwich sur le pont [4], et se disperse devant l’impossibilité de continuer sans devoir se confronter aux lardus qui manifestent bruyamment leur envie de se servir de leur joujou soi-disant non-léthaux. Quelques lascars de la Duchère trouvent quand même l’idée chouette d’aller prendre d’assaut le commissariat central pour libérer des camarades (et sans doute pour venger les heures d’humiliation qu’ils ont pu y vivre en GAV), et tentent de convaincre les autres de les accompagner, arguant qu’eux ont l’habitude de se friter avec les condés.

L’AG du 30 mars au soir condamne les violences policières et les arrestations et appelle à un rassemblement de soutien devant le tribunal le lendemain pour soutenir les personnes inculpées. Si le communiqué de l’AG reste dans le registre de l’indignation face à la répression policière sur des étudiant-es « pacifiques », une bonne partie des personnes impliquées dans le mouvement commence à prendre conscience que la police a précisément pour rôle de les réprimer, non-violence ou pas, et à la concevoir comme une ennemie naturelle. L’anti-rep’ se développe parallèlement, avec la création d’un collectif de soutien aux personnes arrêtées qui tente pour le moment d’organiser des permanences à la sortie du commico en cas de libération et aux comparutions immédiates. Des personnes interpellées la veille, seul Stéphane est maintenu en garde-à-vue, et il ne passera pas en comparution immédiate le vendredi mais devant le juge des libertés et de la détention le samedi, pour déterminer s’il est libéré ou transféré en prison en attente de son procès. Un rassemblement est donc appelé le samedi devant le tribunal.

Manif sauvage

Le vendredi 31, le blocage est reconduit sur les quais, et l’UNEF appelle à un rassemblement pour l’allocution de Chirac à 19h30 place Bellecour. Un autre appel à rassemblement, à 21h aux terreaux, circule également, notamment contre la répression et en soutien aux personnes interpellées et pour une fois il n’a pas besoin d’être validé par une AG ou une orga pour être considéré comme une émanation du mouvement lui-même.

Le soir environ trois cent personnes se retrouvent sur la place des Terreaux, sous les balcons de l’hôtel de ville où des types apparaissent et se font siffler (la mairie est PS à Lyon pourtant, hi hi hi…). Tout le monde se retrouve un peu en plan, ne sachant pas trop quoi faire, et quelques personnes essaient de lancer un départ en manif sauvage. Après quelques discussions, les voies de circulations sont occupées, sans réaction des quelques condés présents. Donc pas de raisons de s’arrêter là, et ça part finalement en manif dans les rues du centre ville. Les flics sont toujours aussi peu présents, et seuls quelques bakeux se pointent quand le carrefour du pont la Feuillée côté St-Paul est bloqué avec des barrières de chantier. La manif retraverse la Saône et repart sur la presqu’île, toujours en balançant quelques barrières en travers de la route (parfois pas très intelligemment en séparant le cortège en deux, ça manque d’expérience tout ça…). C’est assez plaisant de voir que même les types de l’UNEF (qui ont rejoint le groupe après avoir écouté Chirac à Bellecour) participent à ce genre d’action sans rien y trouver à redire, aucun rabat-joie ne la ramenant avec des « pourquoi t’es masqué hein ? c’est pour casser ? tu comprends pas que ça décrédibilise le mouvement ? ».

Le parcours donne lieu à quelques débats en tête de manif, qui se résolvent à moitié à la force de persuasion de la justesse stratégique de tel ou tel choix et à moitié au hasard. Une des idées retenues est d’aller débrayer les bars rue Ste-Catherine, histoire d’accroître la force de frappe par quelques types alcoolisés, mais ça ne sera pas très probant. Ensuite les manifestant-es bloquent le carrefour du pont Morand, les automobilistes s’énervent et la BAC commence à s’incruster dans le cortège.

La manif repart le long des quais, mais s’arrête à Cordeliers où la présence des flics en civils est de plus en plus massive, et la motivation des manifestant-es faiblit après une bonne heure de manif sauvage. La plupart de ceux et celles qui sont en état de juger du rapport de force décident de se barrer, les autres, bourré-es et/ou n’ayant jamais eu à faire à une charge de flics continuent jusqu’à République, où ils bloquent la circulation avec des barrières. Là, un flic manque de se faire écraser par un 4*4 qui entend bien défendre son droit de circuler et de polluer à coup de pare-buffle ; le 4*4 se fait éclater sa vitre par un tonfa et les bakeux finissent par le rattraper en réquisitionnant un taxi ; c’est assez réjouissant de voir des ennemis s’entre-taper dessus…

Il semblerait qu’un type ait assuré aux manifestant-es qu’à Bellecour c’était cool, que des gens les y attendaient, et qu’il n’y avait pas de flics. Apparemment c’était un RG qui préférait que le débris de manif se fasse charger au milieu d’une place immense et déserte plutôt que des vitrines de la rue de la Ré. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à la poignée de personnes qui restait, mais l’alcool aidant ils ont quand même foutu le bordel jusqu’à 4h du mat’ dans le quartier, en se faisant régulièrement gazer et au prix de quelques arrestations.

Solidarité

Le lendemain une centaine de personnes sont rassemblées devant le tribunal, pour la comparution de Stéphane devant le juge des libertés et de la détention et pour réclamer la libération des personnes arrêtées le vendredi. L’organisation de l’anti-rep’ continue, et un groupe tente de trouver des nouvelles, mais les commissariats refusent de donner des infos, même aux journaleux.

Un collectif de soutien est créé, et il est décidé d’intervenir en AG pour faire du soutien à toutes les personnes arrêtées un axe de lutte et un appel est lancé à se rassembler le lundi pour le procès de Stéphane (qui d’ici là fera un petit tour par la case zonzon), ainsi qu’à participer à la journée nationale anti-rep’ du mercredi 5. A ce stade du mouvement (le collectif dénombre une quarantaine de personnes passées entre les pattes des poulets), il est clair que la répression est partie intégrante de la lutte, et qu’il ne sert à rien de mollement demander qu’elle cesse au nom des valeurs démocratiques et républicaines, mais qu’il faut en prendre acte et y répliquer. Ce dont témoigne le titre du tract du collectif : « La répression s’amplifie ? Ok, on s’organise... » ; ce tract annonce aussi que la question n’est pas de savoir si les flics avaient un motif ou non pour l’arrestation, et que le collectif soutient même les innocents.

Réaction du parti de l’ordre, un camarade en fait les frais

La journée du lundi 3 avril commence à 5h00 pour une poignée de motivé-es qui vont differ devant les usines. Dans la journée, sur initiative de l’UNI, l’AG de Lyon III vote que la fac ne sera jamais bloquée, donnant assez bien la conception que les plus affichés défenseurs de la démocratie s’en font : on vote un truc qui régira indéfiniment la vie de la fac sans qu’il soit possible de revenir dessus. Cela dit, j’aimerais bien voir leur gueule si une fac votait le blocage définitif et l’impossibilité du déblocage...

Sur les quais, l’UNI fait aussi des siennes et quelques abrutis tentent de forcer les barrages, mais sont repoussés à coup de pied au cul.

Stéphane est jugé en milieu d’après-midi, il accepte la comparution immédiate par peur de rester plusieurs semaines en préventive. La salle est pleine et une grosse centaine de personnes attendent devant le tribunal pour le soutenir. Ça n’empêchera pas le juge de le condamner à 2 mois de prison ferme et 250 € d’amende et frais de justice, s’appuyant sur le fait que Stéphane a un casier (notamment outrage et rébellion), qu’il est au chômage [5], qu’il a plus de 26 ans et n’est donc pas concerné par le CPE (sic), et sur des notes des RG retraçant son comportement à la minute près lors de l’occupation de l’UMP. En fin d’après-midi, les personnes venues le soutenir verront passer le fourgon qui le ramène en taule...

Notes

[1C’est peu mais c’est un début...

[2En quoi il y a besoin de voter un truc pareil ?

[3Puisque pas mal de bruit a été fait autour de cette histoire (en tout cas on a essayé), on peut l’appeler par son nom, Stéphane.

[4Notamment grâce à un camarade qui s’est interposé devant les camions des mobiles, salut à lui.

[5L’enjuponné : « ça fait trois ans que vous êtes sans activité »

Stephane : « non, j’étais en congé paternité, je ne suis au chômage depuis qu’un mois »

L’enjuponné : « oui, c’est bien ce que je dis, ça fait trois ans que vous ne faites rien »

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