Après un an d’occupation américaine, la situation économique et sociale s’est largement dégradée en Irak. Avec un chômage qui frôle les 70 %, des infrastructures publiques largement détruites, le spectre de la misère hante avec toujours plus d’insistance la société. Les armées d’occupation se sont rendues coupables des pires crimes contre la population civile : bombardements massifs, exécutions sommaires, tortures sur les prisonniers.
Le pouvoir mis en place par la coalition occupante ne se contente pas de laisser en place la législation anti-syndicale de l’ère Saddam : il s’attaque également aux droits des femmes, ouvrant la porte à la réaction religieuse en décrétant l’Islam source de la loi. Enlèvements, viols, trafics de femmes, meurtres pour l’honneur, se multiplient.
Les clichés médiatiques ne doivent pas faire illusion : les guérillas réactionnaires, bien connues pour leur intolérance et leur haine de tout mouvement progressiste, féministe et syndical, ne peuvent passer pour des forces de résistance populaire. S’appuyant sur le pouvoir clanique et sur les séparations ethniques et religieuses, l’impérialisme a lui-même amplifié le phénomène islamiste, en même temps qu’il maintenait à des postes clefs des anciens dignitaires baassistes.
Les nationalistes d’obédience baassiste ont opprimé pendant des décennies les minorités culturelles, privé de droits les travailleurs et les femmes, massacré les opposants et sacrifié des centaines de milliers de vie sur l’autel du militarisme et de la guerre. Les islamistes, qui s’attaquent aujourd’hui à l’occupant, ont joué, depuis un an, le rôle de simples auxiliaires de police, réprimant le mouvement des chômeurs, menaçant de mort les féministes. Dans les régions qu’elles contrôlent, ces forces font régner une véritable terreur contre les femmes et le mouvement ouvrier.
Face à cette situation, les femmes et les travailleurs s’organisent et s’opposent concrètement à l’ensemble de ces forces réactionnaires, et luttent pour obtenir une existence digne dans une société juste. Alors que les « résistants » officiels d’aujourd’hui négocient d’ores et déjà leur place dans l’Irak capitaliste de demain avec le gouvernement U.S., les forces ouvrières et féministes, laïques et sociales, sont menacés par la Sainte-Alliance des impérialistes, des islamistes et des nationalistes.
Le collectif Solidarité-Irak est en relation avec plusieurs organisations irakienne telles que l’Organisation pour la Liberté des Femmes en Irak, la Fédération des Conseils Ouvriers et Syndicats ou encore le Parti Communiste Ouvrier Irakien.Le but du collectif est double : diffuser l’information sur ces luttes dont les medias ne parleront jamais (notament par la traduction de tracts, communiqués ou brochures) et tenter de leur apporter un soutient concret tout en continuant l’analyse et donc la critique aussi bien que l’éloge de ces différent mouvements. Le groupe de Lyon (les 2 autres groupes sont à Lille et à Paris) a organisé un débat à la librairie la Gryffe avec Houzan Mahmoud, membre de l’OLFI.
contact NOSPAMsolidirak.lyon@no-log.org
pour plus d’info :
http://www.solidarite-irak.fr.fm
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