Le livre s’ouvre sur ces lignes :
De ces dix dernières années, nous avons encore le souvenir. De leurs révoltes, de leurs insoumissions, nous sommes nombreux à ne rien vouloir oublier. Nous savons pourtant que nous vivons dans un monde qui s’en emparera, nous en dépossédera afin que des enseignements n’en soient jamais tirés et que rien de ce qui est advenu ne vienne repassionner les subversions à venir. Pour extirper cette mémoire
d’un si funeste destin, nous avons fait un « livre d’histoires ». Des histoires
d’inadaptés, de rétifs, des histoires de lutte contre ce même ordre des
choses qui menace aujourd’hui de les ensevelir sous son implacable
actualité. « Ne faites pas d’histoires », c’est le mot d’ordre imposé par
une époque piégée dans le régime de l’urgence et des plans de
redressement. Ne faites pas d’histoires, et suivez le courant. L’économie
répondra à vos besoins, les aménageurs assureront votre confort ; la
police garantira votre sécurité, l’Internet votre liberté, et la transition énergétique, votre salut.A contrario, les histoires de cet ouvrage injectent du conflit dans la
paix sociale, viennent mettre du trouble là où devraient régner le
contrôle et la transparence ; elles reflètent la recherche d’un certain
ancrage dans un présent qui partout se défausse. Ce sont des histoires
d’expérience et de transmission contre la dépossession, d’enracinement et
de voyage contre l’anéantissement des territoires, d’intelligence
collective contre l’isolement et l’exploitation. Elles parlent de jardins,
de serveurs web, de stratégies, de fictions, de bouteilles incendiaires,
de complicités, de zones à défendre, de free party, d’assemblées, de
lieux collectifs... Des histoires à vivre debout et à donner du souffle.
Ces histoires mènent des contre-sommets à Notre-Dame-des-Landes, de
l’imaginaire à l’habiter, des free party au mouvement anti-CPE, des
sabotages aux savoir-faire, des usines occupées aux sans-papiers, de la
communauté des squats aux résistances numériques… Et parle aussi un peu de rebellyon et de la caisse de solidarité lyonnaise !
Pour poursuivre cette tentative de faire vivre l’histoire récente après la
sortie de l’ouvrage, le collectif mauvaise troupe qui signe le livre
viendra le présenter et en discuter le jeudi 12 juin à 19h à la libraire le Bal des Ardents (17 rue neuve, Lyon 1er ).
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